Retranscription des premières minutes :
- Le 10h midi, Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
- Bonjour Gilles. Bonjour Valérie.
- Bonjour à notre invité, Martine Chancel. Bonjour, merci d'être avec nous ce matin.
- Bonjour à vous deux.
- Alors on va s'adresser à ceux qui ont peut-être un peu plus de 20 ans, parce que Jacques Chancel, je ne sais pas si ça parle aux jeunes générations, j'espère que oui, parce qu'il fait partie de ceux qui ont marqué la télévision, la radio, et vous publiez, enfin vous publiez, vous avez contribué à faire paraître ce magnifique ouvrage « Nos années Grand Échiquier », Jacques Chancel en direct et en public.
- C'est une co-édition Flammarion INA.
- C'est un livre, moi, qui m'a enchantée, parce que c'est une histoire de la télévision, une histoire de cette émission mythique, « Le Grand Échiquier ».
- Et grâce à l'INA et aux archives que vous avez données à l'INA, on a pu retrouver les cahiers de Jacques Chancel, on a pu retrouver des lettres, des lettres totalement et absolument émouvantes, les conducteurs de l'époque, les fiches, et c'est vrai que c'était une autre télévision.
- C'est un petit peu ce qui ressort de ce livre très émouvant.
- C'est sûr que c'était une autre télévision, l'époque était différente.
- Je pense que la personnalité de Jacques aussi a énormément contribué à cette ouverture, à cette curiosité, à ce mélange des genres aussi, puisque l'origine du « Grand Échiquier », c'est ça.
- C'était la rencontre de musiciens, de grands musiciens classiques, d'artistes de variété, de comédiens, de plateaux très divers.
- Même artistes d'art.
- Absolument.
- Et même politiques, parfois.
- Et même, il pouvait partir dans des pays.
- Il est allé à Bahia, justement à la recherche d'un écrivain, Georges Amadeau.
- Et donc, c'est vrai que cette émission était quand même assez exceptionnelle.
- Bon, d'abord, ça a été sa créativité, c'était sa créativité à lui.
- Et cette richesse était de prendre un invité principal à qui il ouvrait trois heures d'antenne, et la possibilité d'inviter qui il voulait, surtout dans la diversité et parfois contre pied aussi.
- Oui, parmi eux.
- Ce qui donnait des choses souvent truculentes.
- Alors évidemment, dans le livre, toutes les stars, ça donne un peu le vertige.
- Toutes les personnes qu'il a rencontrées, parmi toutes ces personnes avec qui il était vraiment lié, avec qui il pouvait partir, partir en vacances, avec qui il pouvait déjeuner.
- Alors, partir en vacances jamais, déjeuner toujours.
- C'est-à-dire que je pense que tous les jours, il avait un déjeuner.
- Alors, on ne va pas appeler ça de boulot, parce que...
- Amical.
- Donc, qu'est-ce que tu fais aujourd'hui ? Je déjeune avec Roger Aurémondi et demain avec Elie Wiesel.
- Mais c'était une normalité.
- Et je me souviens qu'il a écrit des journaux.
- C'est un diariste, Jacques.
- Et un jour, il a vu...
- Il avait eu une critique un petit peu piquante qui disait que c'était un genre de bottin mondain.
- Et en fait, c'était l'opposé de ça.
- Parce qu'il tissait des liens vraiment d'amitié, d'affection, des liens vrais.
- Parce qu'il était comme ça.
- Lui-même, c'était ça.
- C'est-à-dire, il allait au fond des gens et il était à l'opposé du côté superficiel.
- Oui, ce n'était pas un mondain.
- Et on le voit dans les lettres qui sont reproduites, les lettres qu'il a pu recevoir, celles de Sophia Loren, Oui.
- qui est...
- C'est toujours très touchant.
- Et il y a beaucoup d'émotions, celles de Julien Clerc aussi.
- Ce sont des lettres où on sent qu'il y a une vraie relation de proximité, d'intimité, de complicité.
- Et qui était tissée au fil des ans aussi.
- L'émission ne se faisait pas...
- L'émission pouvait se faire un an et demi avant pour arriver à booker des artistes.
- Alors, il y avait cette dimension-là.
- Il y avait une autre dimension aussi, c'est qu'il allait chercher les talents.
- Et ce qui est ressorti de tout ce que j'ai pu recevoir et entendre à la mort de Jacques, c'est grâce à lui.
- C'est grâce à lui que je suis là.
- Parce qu'il a été pour moi un tremplin.
- Et surtout en musique.
- C'est vrai que tous les musiciens à l'époque, qui étaient à l'opposé de notre époque actuelle, on n'avait pas les réseaux sociaux,...
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