Retranscription des premières minutes :
- Et à 6h38 sur Sud Radio, c'est la vie en vrai avec vous, Francis Van Der Stryk. Bonjour.
- Bonjour.
- Vous êtes surveillant pénitentiaire à la prison de Bordeaux-Gradignan. C'est bien cela ? Oui, c'est bien ça, effectivement.
- C'est vrai que la prison est déjà un endroit un peu mystique et un peu mystérieux, souvent méconnu de la plupart de la population.
- Est-ce que l'ambiance en prison, qui plus est une veille de Noël, c'est un jour comme les autres ? Alors c'est vrai que la prison est souvent source de fantasmes. On le voit à travers les séries télévisées, etc.
- Et c'est vrai qu'au moment des périodes des fêtes, ça revêt un caractère un peu particulier, on va dire pour la population pénale surtout.
- Pour les surveillants pénitentiaires, c'est, on va dire, presque un jour comme un autre, parce que nous, on travaille...
- 7 jours sur 7, 365 jours par an. On va dire que ça ressemble plutôt à un dimanche, une journée plutôt calme pour nous, dans les tâches à effectuer.
- Par contre, on est extrêmement vigilants, parce que c'est une période assez sensible, justement, je vous dis, pour la population pénale, souvent, justement, pour les détenus qui sont, comme on dit, primaires. C'est leur premier passage en prison. Et ils ont le choc carcéral.
- Et ce qui est... Et la période. Oui.
- Non, allez-y, allez-y, je vous en prie, finissez.
- Non, je disais, la période des fêtes est très sensible, parce que c'est la première fois qu'ils se retrouvent en prison, qu'ils ne vont pas passer Noël avec leur famille.
- Et c'est là où, justement, ils peuvent avoir des moments de détresse intense.
- Pour vous, justement. Le double de vigilance, oui.
- Oui. Alors c'est exactement la question que j'allais vous poser, mon cher Francis Vendestrich.
- C'est qu'est-ce qu'il y a un sentiment, au moment des fêtes, assez naturel, un peu de répit ? Ou au contraire, le fait d'être dans une prison, c'est une vigilance excessive, parce que, d'une certaine manière, c'est l'eau qui dort ? Ah non, on doit toujours rester sur le qui-vive. On ne se relâche pas, même si, voilà, je vous dis, ce jour-là, les activités sont beaucoup moindres, parce que c'est un jour férié.
- Je veux dire, des détenus, certains restent toujours violents, d'autres restent toujours dépressifs.
- Et on doit avoir, justement, une vigilance accrue sur ces personnes-là, pour ne pas qu'il y ait de passage à l'acte, de tentative de suicide, etc., parce que c'est là où ils sont le plus sensibles.
- Le plus sensibles. Et comment, par exemple, alors, que c'est un sujet qui revient souvent dans les médias, dans le débat public, comment la surpopulation, qui est un véritable sujet, en prison, je crois que c'est aussi le cas à Bordeaux, naturellement...
- Oui, malheureusement.
- Comment la vie, notamment pendant les fêtes, change à ce moment-là ? Qu'est-ce que ça rajoute encore comme pression ? Il y a encore quelques années de ça, je veux dire, quand on n'avait pas cette surpopulation pénale, il y avait des autorisations qui étaient données par la direction de l'établissement, d'autoriser des détenus à manger ensemble le jour de Noël.
- Et c'est plus le cas, par exemple, ça ? C'est que c'est matériellement plus possible. Ils sont déjà à trois en cellule.
- Non, ce serait ingérable. Il y a certains petits quartiers où c'est encore possible.
- Des quartiers, c'est des différentes structures à l'intérieur de la prison.
- Par exemple, on a le quartier mineur, où les détenus, ils sont seuls en cellule.
- Oui, là, on peut encore faire ce genre de choses.
- Et est-ce qu'il y a des dispositifs qui sont...
- d'une certaine manière exceptionnels auxquels les détenus ont droit pendant cette période de fête ? Est-ce qu'il y a des colis, par exemple, qui sont autorisés ? Est-ce qu'il y a des... Je sais pas, sous forme financière, est-ce qu'il y a des activités qui sont organisées ? Alors oui, ils ont le droit à un colis de 5 kilos par détenu, que leurs familles peuvent leur apporter justement au moment des fêtes.
- Ils ont une liste bien précise de choses qui sont autorisées.
- La plupart du temps, bon, ce sont des...
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