Retranscription des premières minutes :
- Le petit matin Sud Radio. 5h-7h. Benjamin Gleize.
- Sud Radio, il est à 6h38. La vie en vrai, c'est une cyberattaque pour le moins surprenante. Dans les Pyrénées-Orientales, des hackers russes s'en sont pris à la commune d'Elle, une commune qui compte moins de 10 000 habitants.
- Son maire est avec nous ce matin, et je l'en remercie. Bonjour, Nicolas Garcia.
- Bonjour. Soyez le bienvenu sur Sud Radio. Cette cyberattaque, elle a visé votre mairie le premier week-end d'octobre. Racontez-nous, comment vous vous êtes rendu compte que vous étiez piraté ? Le lundi matin, en arrivant, il n'y avait plus rien. Plus de cybertransmissions possibles, plus de télétransmissions, plus de mails, plus de logiciels qui fonctionnaient. C'est blackout, en fait. Blackout complet.
- On a pensé immédiatement à une panne de réseau. Bon.
- C'était pas ça, une panne de serveur. C'était pas ça. Donc on en a déduit que c'était une attaque, une cyberattaque.
- Une cyberattaque. Mais de là à imaginer que cette cyberattaque soit un jour revendiquée c'était la semaine dernière par un groupe de hackers russes, Killin Ransomware, c'est quand même assez surprenant, non ? Oui, c'est surprenant, parce que bon, d'abord, nous, on est...
- Les policiers, les cyberpoliciers qui sont venus nous voir ne nous ont jamais parlé d'attaques de Russes ou d'Ukrainiens ou de je ne sais trop qui.
- Et puis il n'y a pas de lettre de Ransom, il n'y a pas de demande de Ransom. Donc bon, moi, j'étais très étonné d'apprendre ça, d'autant qu'elle, bon, c'est une ville pauvre. Il n'y a pas grand-chose à gratter, quoi. Je vois pas. Je vois pas.
- Alors heureusement, on avait un génie de l'informatique chez nous qu'on avait recruté.
- Et ils nous avaient mis des sauvegardes en place et elles ont tenu. Donc en réalité, on n'a rien perdu, quoi.
- Vous n'avez rien perdu. Vous l'avez dit, M. le maire ? Non, ça ne nous a pas coûté l'argent, sauf la semaine de travail que les agents ont dû mettre pour récupérer.
- Bon, on a tout récupéré, en fait. 99,9 %, on a tout récupéré. Bon, voilà. C'est très, très surprenant, effectivement.
- Ouais. Pas de demande de rançon, pas de vol de données. Ça, j'imagine que c'est plus difficile à quantifier.
- Alors ça, c'est plus difficile. Le problème, c'est qu'elles ne sont pas négociables aujourd'hui puisqu'on les a récupérées.
- Donc c'est difficile de payer pour un truc que t'as pas perdu, quoi.
- Et comment on fait ? Parce que, M. le maire, quand on n'a plus d'ordinateur, quand on a un système informatique qui est complètement en panne, c'est pas évident, j'imagine, de faire sans tout ça, quoi.
- Eh ben non, là, ça vous fait un peu douter sur l'abandon de technique et de technicité qu'avaient nos salariés, de travail à la main, en quelque sorte.
- Et en fait, effectivement, il a fallu réapprendre à faire des payes à la main. Et en plus, c'était un moment compliqué.
- Donc voilà. Mais c'est vrai qu'on est en blackout complet. On a de jeunes salariés qui n'ont pas la pratique, les anciennes pratiques, j'ai envie de dire.
- C'est compliqué.
- Ça veut dire qu'aujourd'hui, on n'est pas forcément bien préparés dans les communes pour faire face à de telles cyberattaques.
- Vous, vous étiez préparés ou pas ? Alors vous aviez recruté notamment, vous le disiez, un génie en informatique.
- Mais est-ce que vous étiez véritablement préparés à faire face à une telle cyberattaque ? En fait, nous, on n'était pas préparés à la recevoir en tant qu'élus, parce que jamais j'aurais imaginé qu'une commune des Pyrénées-Orientales puisse être attaquée. Mais en fait, le jeune homme que nous avons recruté il y a un an, lui, bien sûr, il a été formé à ça.
- Et il avait mis 4 sauvegardes en place, dont 2 ont tenu. Donc les policiers qui sont venus nous ont dit « Écoutez, vous pouvez lui dire merci, parce qu'il a super bien bossé ». Donc eux sont préparés, heureusement. Ils font des écoles. Et j'espère que les gars qui les forment savent que nous nous exposons à des cyberattaques. Mais c'est vrai que comme élus...
- C'est un peu ancien que je suis....
Transcription générée par IA