Retranscription des premières minutes :
- « Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Gleize. » « Il est 6h40, Sud Radio, la vie en vrai. Ce matin, je reçois un agriculteur qui a quasiment tout perdu, Serge Deschamps. Bonjour. » « Bonjour. » « Et merci d'être avec nous ce matin. Vous êtes éleveur bovin d'Ordogne, à Esrac. Vous avez dû faire abattre la moitié de votre troupeau à cause de 3 cas de tuberculose.
- Vous dénoncez une injustice ce matin sur Sud Radio. Pourquoi dénoncez-vous une injustice, Serge Deschamps ? » « Alors, tout d'abord, c'est que les tests ne sont pas vraiment fiables déjà. Et surtout, je trouve injuste de s'attaquer à des troupeaux qui respectent une biodiversité, puisque je suis en production en vaches allaitantes.
- C'est une conduite biologique. Donc, je trouve que c'est une mascarade. » « Est-ce que pour vous, vos vaches n'avaient pas la tuberculose ? » « Pas vraiment, parce qu'il y a des soucis avec les... Il y a des incohérences entre l'abattoir qui a abattu les vaches et les services sanitaires dans la région.
- En fait, ça se passe sur deux régions différentes. C'est le Limousin et la Dordogne.
- Donc, voilà. Et j'ai eu des soucis avec les dires de l'abattoir de Limoges qui disaient que les dernières vaches qui avaient été tuées sur les 18, où ils ont trouvé soi-disant des lésions, alors qu'à l'abattoir, ils ont simplement dit que c'était une simple infiltration séreuse du tissu conjonctif avec des lésions, mais sans rapport avec la tuberculose.
- Donc, dans la journée même, je reçois un appel téléphonique de la DDE-TSPP de Périgueux qui me dit qu'il y a des lésions fortement excrétrices de tuberculose.
- « Et vous avez dû faire abattre la moitié de votre cheptel ? Pourquoi pas l'intégralité dans ce cas-là, s'il y avait ce risque de contagion avéré ? » « Alors, parce que j'ai demandé de faire l'abattage sélectif.
- C'est toujours de trop, puisque vous m'avez abattu à l'époque, en novembre dernier, toutes les principales mères, les meilleures reproductrices.
- C'est les plus vieilles, de 12 ans en descendant jusqu'à un homme.
- Et après, on a recommencé l'abattage des autres bêtes à leur demande.
- Donc, là, il y a eu...
- Il y a eu une intervention musclée, le 23 mai dernier, où ils ont tenté, donc, d'enlever le reste de mon troupeau.
- « Les gendarmes qui sont venus chez vous, c'est ça ? » « Oui, c'est ça. Il y a eu, au départ, près d'une trentaine de gendarmes avec les services sanitaires, le sous-préfet de Nantron.
- Il y avait aussi le maire, mais juste de passage.
- Et voilà.
- J'imagine que ça a été d'une violence inouïe, quoi, pour vous.
- Oui, parce qu'en fait, on se croirait dans un film de science-fiction.
- Et surtout, on a tendance à être pris pour un terroriste.
- Parce que c'est inimaginable, dans le monde agricole, de voir une telle intervention.
- Surtout qu'on en souffre, déjà. Alors, pourquoi une telle intervention ? Serge Deschamps, vous avez entamé une grève de la faim ? Oui, tout à fait.
- Parce qu'à la suite de ça, il y a eu une nouvelle intervention, le 5 juin dernier, où ils sont intervenus avec beaucoup plus de moyens.
- Et il y a une vade qui s'est installée dans mon terrain, sachant qu'ils allaient revenir.
- Des gens se sont investis dans mon terrain pour protéger mes vaches, ce qu'ils trouvent intolérable.
- De s'en prendre à des vaches saines, quoi.
- Que demandez-vous aujourd'hui, Serge Deschamps ? Qu'on vous laisse tranquille ? Oui, tout à fait. Déjà, j'ai demandé à ce qu'on me rende les vaches qui ont été enlevées.
- Donc, 13 bêtes qui m'ont été enlevées le 5 juin dernier.
- Donc, je suis allé devant l'abattoir de Limoges pour entamer une grève de la faim.
- En leur demandant à ce qu'on me rende mes vaches.
- Et surtout, de me laisser les vaches que j'ai encore en possession.
- J'ai 14 bêtes avec les veaux.
- Aujourd'hui, il ne me reste que 14 bêtes.
- Serge Deschamps, merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
- Je rappelle, vous êtes éleveur bovin à Esraq.
- C'est en Dordogne.
- C'était important de vous entendre ce matin sur...
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