Retranscription des premières minutes :
- 14h-16h, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
- C'est souvent le mot qu'on utilise quand on a peur d'en utiliser un autre.
- Et pourtant, en comprenant mieux comment se construit notre sexualité, ça permet d'être plus clair avec ses désirs et de choisir le ou la bonne partenaire sexuelle.
- Alors c'est le projet que je vous propose avec Philippe Bruneau qui est avec nous aujourd'hui.
- Et comme ça, on va peut-être vous aider à mieux comprendre comment la sexualité humaine se construit parce que ça n'a rien à voir évidemment avec les animaux.
- Et ça dépend de plusieurs critères.
- Alors bien sûr, notre famille, nos expériences, mais également la société dans laquelle on grandit, nos modèles, même si on veut parfois faire pareil que notre modèle ou au contraire prendre le contre-pied.
- Alors quand on parle de ce qu'il faudrait dire à nos enfants à l'école, puisque l'éducation à la sexualité est un sujet d'actualité, je crois que c'est vraiment ce sujet qui devrait tous vous intéresser.
- Donc je vous invite, si vous avez envie de mieux comprendre votre sexualité, ou si vous avez envie tout simplement d'intervenir, de donner votre avis, vous nous appelez au 0826 300 300.
- Philippe Bruneau, merci d'être avec nous.
- C'est un sujet que vous connaissez bien et que vous m'avez d'ailleurs beaucoup aidé à comprendre en m'offrant notamment certains livres formidables.
- C'est vrai que la sexualité humaine, ce n'est pas instinctif comme chez l'animal.
- Oui, mais oui Brigitte, le terme que vous utilisez, ça se construit.
- Par des gens, spontanément, on n'imagine pas que ça se construit.
- Non, ça c'est sûr.
- Puisque moi-même, je veux dire, certainement, lorsque j'avais 15, 16, 17 ans, c'était en plus à des époques où on ne parlait vraiment pas de sexualité, comment pouvait-on imaginer qu'elle soit apprise ? On se dit que c'est quelque chose d'instinctuel.
- D'ailleurs, je sens que j'ai un appétit, j'ai une tendance.
- Tiens, je suis attiré par telle ou telle personne.
- Tiens, ça c'est...
- Jouissif, ainsi de suite.
- Mais déjà, à 15, 16, 17, 18 ans, on est déjà très construit.
- C'est-à-dire qu'énormément d'apprentissages se sont faits qui fait que nous sommes différents les uns les autres en fonction de nos expériences qui sont des expériences avec soi-même, dans l'auto-érotisme, dans la façon dont on a découvert notre corps, on l'a touché, on en a fait quelque chose.
- Et puis, les rencontres avec telle ou telle personne, qu'elles soient intimes ou qu'elles soient moins intimes, qui participent quand même à cette construction de la sexualité.
- Donc, quelque chose qui est totalement apprentissage.
- Sans oublier les films, les lectures.
- Alors, bien sûr.
- Il y a des tas de choses qui nous marquent.
- Et aujourd'hui, évidemment, avec la pornographie, il y a encore quelque chose de plus qui se passe pour beaucoup de jeunes.
- Donc, forcément, tout ça, j'ai envie de dire, ça fait une sorte de bouillabaisse dans notre cerveau sexuel.
- Et puis, après, on va travailler sur le tas, si je puis dire.
- Et là encore, nos expériences vont faire bouger notre sexualité.
- Mais oui, parce que vous venez de préciser les deux, j'allais dire les deux mamelles, les deux déterminants de la sexualité.
- Pardon, ce que je décrivais tout à l'heure, cet apprentissage, on apprend avec soi, avec les autres, avec les rencontres.
- C'est ce qu'on appelle l'apprentissage comportemental.
- Nos comportements s'apprennent.
- Et ce que vous venez d'évoquer, Brigitte, c'est que la sexualité, elle est apprise comportementalement et elle est socialement construite, c'est-à-dire qu'en fonction des images de la société.
- Si, par exemple, on est dans une société qui réprime la sexualité et qui n'a aucune image...
- Prenons, par exemple, un exemple qui est très, très marquant, c'est la masturbation.
- Oui, bien sûr.
- Elle a été taboue, elle a été même stigmatisée et beaucoup de gens se masturbaient, certes, parfois, mais avec une sorte de culpabilité.
- Avec toujours de la culpabilité.
- Ce qui, aujourd'hui, diminue quand même.
- Maintenant encore, ça existe.
- Je sais, je sais.
- De la culpabilité uniquement parce que, comme c'est quelque chose qui n'est pas dit, on a l'impression que ça doit être interdit.
- Et beaucoup de milieux qui sont un petit peu proches de, souvent, des religions, les grands monothéismes,...
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