Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Savoir et comprendre, nous sommes avec Frédéric Ancel, géopolitologue, auteur de « La guerre mondiale n'aura pas lieu, les raisons géopolitiques d'espérer » aux éditions Odile Jacob.
- Frédéric Ancel, bonjour.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous, Frédéric Ancel.
- L'Israël continue à bombarder l'Iran, site militaire, site d'enrichissement d'uranium, notamment le site de Natang qui est dans le centre de l'Iran.
- Israël a tué le chef des gardiens de la Révolution, Israël a tué le chef d'état-major iranien.
- Nous avons le droit légitime de répondre, disent de leur côté les Iraniens.
- Mais Benjamin Netanyahou...
- Netanyahou est décidé à frapper l'Iran. Pourquoi ? Parce que l'armée israélienne dit que l'Iran approche le point de non-retour dans le domaine nucléaire.
- Qu'en est-il ? Quelle analyse peut-on faire de la situation, Frédéric ? Je crois très concrètement que cette fois c'est la guerre. C'est la guerre entre Israël et l'Iran.
- Alors vous me direz qu'il y a eu déjà beaucoup de menées, beaucoup d'interventions extrêmement spectaculaires d'ailleurs d'Israël en Iran.
- C'est cela depuis 2009, donc ça ne date pas d'hier.
- Mais là, au regard d'abord du discours très...
- Très solennel de Netanyahou, des mots qu'il emploie, y compris de la citation d'un verset biblique, de la référence à la Shoah, ce n'est pas rien en Israël.
- Le fait qu'ils le disent, qu'ils parlent en anglais, donc ça dresse évidemment en priorité aux Américains.
- Le fait que concomitamment, vous l'avez bien rappelé, des cibles de nature et d'ampleur différentes, mais là encore très spectaculaires, sont touchées.
- Et enfin, le fait qu'il annonce à la population, ce qui est assez rare, que ça va durer, je pense que là effectivement on est entré dans un véritable...
- Enfin, dans un conflit. Dans un conflit négatif.
- Asymétrique, parce que l'Iran va évidemment répliquer sur Israël, mais fondamentalement l'Iran ne peut pas l'emporter, puisque techniquement, et on l'a vu depuis au moins l'automne 2024, avec la dernière frappe israélienne au cœur du territoire iranien, l'Iran va vraisemblablement, à l'issue de cette confrontation, perdre tout ou partie de sa capacité à créer une bombe atomique, alors qu'en Israël, il y aura sans doute, hélas pour les Israéliens, des dégâts, mais certainement pas de même nature.
- Et c'est ça finalement qui crée la...
- La dissymétrie au sein de ce conflit.
- Bien, Frédéric Ancel, ce sont en quelque sorte, disent les Israéliens, des frappes préventives.
- On sait que l'enrichissement d'uranium est en cours en Iran.
- Alors, pour de l'uranium civil, à des fins civiles, il faut l'enrichir à environ 45-50%, l'Iran est à 60%.
- 90% pour une arme atomique. Est-ce que l'Iran était sur le chemin de la fabrication d'une arme atomique ? Absolument, parce que pour passer de 3, 3,75, ce qui était le taux maximum autorisé par l'Agence internationale d'énergie atomique lors de l'accord de 2015, pour passer donc de 3,75 à 20, 30, 40, il faut pas mal d'années.
- D'ailleurs, on le voit bien, l'Iran a mis beaucoup d'années pour parvenir à cela.
- En revanche, une fois que vous êtes à 20, 30 et a fortiori à 60, pour passer à 90, c'est quelques mois, peut-être même quelques semaines.
- Quelques semaines, oui.
- Oui, oui, donc là...
- D'ailleurs, l'AIEA avait de nouveau...
- averti ces dernières semaines, elle avertit depuis 2002.
- Nous sommes en 2025, c'est-à-dire qu'en 2002, à Vienne, au siège de l'AIEA, vous avez des ingénieurs qui disent...
- Alors l'AIEA, je rappelle quand même que c'est une branche onusienne, c'est pas le Likoud, c'est pas Netanyahou.
- L'ONU dit officiellement à l'époque, l'Iran nous ment, ils ont concilié.
- Ils ne cessent de nous dire que c'est à des fins civiles qu'ils sont en train d'enrichir de l'uranium.
- Or, manifestement, ce qu'ils font, alors j'en nomme pas là dans les détails techniques, pourra servir à une bombe.
- Et d'ailleurs, depuis exactement le 1er janvier 2007, donc 2007, l'ONU, je dis bien l'ONU et même le Conseil de sécurité, c'est-à-dire les Russes et les Chinois aussi, ont établi un train de sanctions contre l'Iran qui ne s'est jamais arrêté.
- Donc on a vraiment affaire à quelque chose de mondial.
- Alors évidemment, aujourd'hui, dans le Golfe, des pays comme l'Arabie Saoudite considèrent qu'ils seraient...
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