Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 7h41, nous sommes avec Reda Didi, qui est fondateur de l'association Graines de France et spécialiste des politiques de sécurité locale.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous. Revenons sur les violences après la victoire du Paris Saint-Germain.
- Alors, j'ai vu ces initiatives qui sont prises sur les réseaux sociaux des jeunes Français issus de l'immigration qui dit à ceux qui ont détruit, qui ont saccagé, qui s'adressent à eux, vous salissez nos quartiers, vous encouragez le racisme et vous crachez sur un pays qui vous nourrit. C'est salutaire, ces réactions.
- Oui, c'est plutôt salutaire. Il faut noter que c'est une minorité agissante, mais qui a beaucoup de rame médiatique, finalement, qui est beaucoup reprise médiatiquement.
- Ça lie les quartiers populaires, sur lesquels il ne faut pas jeter tellement de l'opprobre, parce qu'eux-mêmes, ces quartiers populaires, les habitants de ces quartiers populaires sont parfois pris en otage par ce type d'image.
- Oui, et d'ailleurs, les habitants de ces quartiers dits populaires, parce que je n'aime pas trop, il y a un peu de mépris, mais enfin, il faut dire, les mots, ils sont plus populaires que les quartiers du centre de Paris, évidemment, mais ces quartiers dits populaires en ont assez de cette image renvoyée, assez de voir ces débordements.
- Eux aussi en ont assez.
- C'est autant que ceux qui habitent dans le centre-ville.
- Ah, très clairement, très clairement. Et en fait, ce qui s'est posé à nous ce week-end, c'est que les débordements sont arrivés jusqu'au centre-ville.
- Mais ils existent parfois dans les quartiers populaires, et les gens vivent avec ça.
- Oui, oui.
- Ils vivent parfois avec cette pression-là.
- Et là, on en parle moins.
- Et là, on en parle moins, et on les règle moins, finalement.
- On les règle moins.
- C'est de la difficulté qui traverse ces quartiers populaires-là.
- Oui, vous dites, les quartiers populaires ne sont pas les auteurs collectifs de ces violences.
- Non, non.
- Et j'ai pu voir comme ça apparaître.
- Le fait que certains jetaient l'opprobre sur tous ces territoires-là, sur tous ces habitants.
- Alors que c'est, quoi, une centaine, peut-être un millier de personnes qui ont débordé pendant ce week-end.
- Tous les autres sont venus manifester leur joie, ont communié avec le reste des Français.
- Moi, j'ai pu le voir à Paris, en me baladant avec mes enfants sur Place de la République, Grand Boulevard, Bastille.
- C'était bon enfant.
- Voilà, les gens se prenant les uns les autres dans les bras, chantant.
- Ne laissons pas penser que tous les jeunes des quartiers populaires sont violents ou incontrôlables.
- Non, ce n'est pas le cas.
- Ce serait dommageable et ce serait donner encore du grain à moudre aux extrêmes qui se nourrissent de ça.
- Oui.
- Vous dites, la République est une et indivisible.
- Oui.
- On est bien d'accord.
- Rappelons que dans le football, au quotidien, dans ces quartiers, dans ces banlieues, il y a les bénévoles, il y a des matchs tous les week-ends, même si parfois, ils sont émaillés d'incidents.
- Oui, ça arrive.
- Et de plus en plus souvent, quand même.
- De plus en plus souvent, on a des problèmes de rixes, mais comme de plus en plus souvent, on a une forme de violence un peu plus visible dans notre société.
- Mais en même temps, vous avez des milliers et des milliers de manifestations qui se déroulent très très bien où les principaux acteurs sont des jeunes de quartiers.
- Il y a des milliers de matchs tous les dimanches.
- Quartiers populaires.
- Moi, je viens du milieu de la boxe et dans les galas de boxe, il y a rarement de débordements.
- Vous me direz, le sport fait que...
- Oui, il ne faut même pas déborder dans la boxe.
- J'ai rarement vu de débordements là-dedans.
- Oui, c'est ça.
- Oui, mais Reda Didi, pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi cette situation ? Je crois qu'on a...
- Vous réfléchissez à cela.
- Tout le monde se pose la question.
- Pourquoi est-ce que des jeunes, pour fêter le Paris Saint-Germain, des jeunes venus, pour l'essentiel, de quartiers populaires de banlieue, viennent détruire, saccager sur les Champs-Elysées ? Mais pourquoi ? Et c'est vrai, dans d'autres villes, il n'y a pas...
Transcription générée par IA