Retranscription des premières minutes :
- Le Petit Matin Sud Radio. Maxime Trouleau.
- 7h42 sur Sud Radio. Ce fut un procès hors norme. Plus d'une centaine de viols, 188 agressions sexuelles, 298 victimes de Joël Lescornec, dont 3 mois de procès. Joël Lescornec a été condamné hier à 20 ans de prison, dont 2 tiers de peine de sûreté. Bonjour, Manon Lemoyne.
- Bonjour.
- Merci infiniment d'être notre invitée. Ce matin, vous êtes membre du collectif de victimes, victime vous-même de Joël Lescornec quand vous aviez 11 ans.
- 20 ans de prison, donc, pour Joël Lescornec. C'était le maximum. Pourtant, vous êtes mitigée parmi les victimes. Pourquoi ? Dites-nous.
- Parce que les 20 ans n'étaient pas une surprise. Il avait déjà pris 15 ans. On est 300. La véracité de sa culpabilité et des faits n'étaient pas à débattre.
- Donc là, l'enjeu de cette peine hier, c'était la rétention de sûreté, parce que ce monsieur est dangereux. Et hier, la Cour a décidé de faire un pied de nez au législateur pour lui faire comprendre qu'il fallait qu'il fasse changer les lois, mais au détriment de 300 victimes.
- Alors expliquez-nous, Manon Lemoyne, ce matin, à nos auditeurs qui n'ont pas suivi au jour le jour ce procès, ce qu'est une rétention de sûreté.
- Et pourquoi vous demandiez une rétention de sûreté pour Joël Lescornec ? Alors la rétention de sûreté, c'est une garantie... Enfin une possibilité, pardon, de faire que le détenu reste enfermé dans un centre spécialisé à cause de sa dangerosité.
- Ça, pour que ce soit le cas, il y a des experts, psychologues et psychiatres, qui reçoivent le détenu à la fin de sa peine et qui attestent ou non de sa dangerosité.
- Donc c'était pas une certitude qu'il serait resté enfermé ensuite, mais c'était une garantie de dire...
- Si on considère qu'il est encore dangereux, oui, en effet, on le mettra à l'écart de la société.
- Après sa peine.
- Voilà, après sa peine. Et il est réexaminé tous les ans ou tous les deux ans pour voir si, oui ou non, la dangerosité s'est arrêtée et, en effet, qu'il puisse sortir.
- Donc ça ne voulait pas dire qu'il aurait fait 20 ans de plus en prison. C'était juste...
- S'il était encore dangereux, et lui, il atteste qu'il ne l'est plus, il ne serait pas resté dans cette rétention de sûreté. Il serait sorti.
- Il faut juste savoir que les experts...
- Les psychologues qui ont été vus dans le cadre du procès ont vraiment attesté que c'était la première fois qu'ils voyaient une personne aussi dangereuse et que le risque de récidive était extrêmement important. Donc nous, on s'est aussi basés sur ce qu'ont dit ces experts et ce qu'on a vu pendant les trois mois de procès pour se dire que c'était une nécessité pour les personnes vulnérables de ne pas être en contact avec M. Le Squarnac quand il sortira de prison dans 5-6 ans.
- Quel est votre sentiment, du coup, ce matin, Manon Lemoyne ? Est-ce que vous êtes tout de même...
- Satisfaite ? Est-ce que vous êtes... Peut-être une partie de vous en colère ? Est-ce que, justement, c'est mitigé, lié un peu des deux ? Non. Il y a beaucoup de déceptions et de colère. J'ai pas entendu de satisfaction autour de moi hier.
- Des points étaient levés dans la salle de déport où, nous, on a regardé les résultats, puisqu'on ne peut pas accéder au tribunal.
- Des cris ont été poussés. Non, j'ai pas entendu de satisfaction. En tout cas, voilà, j'ai pas eu tout le monde, mais j'ai pas eu entendu de satisfaction, parce que l'enjeu, je vous le dis...
- Il avait déjà pris 15 ans. Mettre 20 ans, c'était pas un débat vu la gravité des faits.
- Cette rétention était l'enjeu hier. Et on nous a expliqué que le législateur n'avait pas prévu, les agresseurs pluriels, n'avaient pas prévu ce type de pertinence.
- Ah. Manon Lemoyne, on a un petit problème de connexion. Est-ce que vous nous entendez ? Pardon. Oui, je vous entends. Pardon.
- Voilà. Petit problème de connexion. Allez-y, je vous en prie. Poursuivez.
- Excusez-moi.
- Je disais juste qu'en effet, le législateur n'avait pas prévu ce genre d'élément. Et donc du coup,...
Transcription générée par IA