Par Jean-Jacques Bourdin avec Philippe Brun
François Ruffin hué à la Fête de l’Humanité
François Ruffin hué à la Fête de l’Humanité, la gauche se déchire ?
Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 8h-20, 8h-20, vous êtes sur Sud Radio et je reçois avec grand plaisir Philippe Brun, qui est député socialiste de l'heure, bonjour.
- Bonjour.
- Et vous êtes fondateur de la Ligne Populaire. Alors, c'est un mouvement. Pourquoi ce nouveau mouvement au sein du Parti Socialiste ? C'est pas un mouvement seulement au sein du Parti Socialiste, c'est au sein de la gauche. Parce que qu'est-ce qu'on constate ? C'est que la gauche, elle est bien souvent à côté de ses pompes. On n'arrive plus à convaincre les gens pour lesquels on est censé se battre, les ouvriers et les employés.
- Quand la gauche a été créée à la fin du XIXe siècle, c'était pour défendre des intérêts de classe. Et aujourd'hui, ces gens-là, ils ne votent plus pour nous, ils votent majoritairement pour le Rassemblement National où ils s'abstiennent. Ce mouvement, il vise à retrouver ces gens-là que nous n'avons jamais dû abandonner.
- Ça veut dire que, sous-entendu, vous avez abandonné la ligne populaire. La gauche a abandonné la ligne populaire. Mais c'est un peu le discours de François Ruffin.
- Oui, il a raison. Et on est plusieurs à tenir ce discours aujourd'hui à gauche. Et nous perdons dans nos camps respectifs.
- François Ruffin, il a dû quitter la France insoumise. Moi, j'ai quitté la direction du Parti Socialiste. Alors il faut qu'on arrive à se coaliser.
- Parce que dans ces partis, à LFI comme au PS, on méprise, on ignore la France populaire ? Il y a en tout cas un certain enfermement mondain des appareils politiques où on est entre apparatchiks dans les grandes villes et on oublie finalement la France populaire.
- Tous ceux qui n'ont que leur travail pour vivre. On oublie les grands sujets qui sont ceux dont les Français nous parlent le week-end.
- Le handicap, le logement, les familles monoparentales, la santé, les services publics. Quel est le temps de parole de la gauche sur ces sujets ? Pas grand-chose. On s'enferme dans des polémiques un peu stériles, un peu stupides.
- Alors la ligne populaire, le but, ce n'est pas de faire un nouveau parti politique. C'est de lancer des initiatives pour aller parler aux gens.
- Services publics populaires, on va aller dans les campagnes, là où il n'y a plus de guichets aujourd'hui, recréer des guichets associatifs pour aider les gens à remplir leurs papiers.
- L'école de l'engagement, c'est une école de formation politique pour les ouvriers, les employés, pour devenir candidats aux élections.
- Un autre collectif aussi, sur les pannes d'ascenseur. Bref, on refait de la politique au sens noble.
- Pas pour gagner des élections, mais pour parler directement aux gens et régler leurs problèmes.
- Philippe Brun, lorsque vous entendez François Ruffin dire à LFI, finalement, on a un électoralisme racisé dans notre façon de pratiquer la politique.
- On ne parle.
- On ne parle que d'homophobie. On ne parle que de la Palestine. Et on oublie, on a négligé tous ces quartiers...
Transcription générée par IA