Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Bien, nous sommes avec Maxime Liedot. Maxime, bonjour.
- Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
- Vous tenez à nous parler de Nicolas. Mais quel Nicolas ? Nicolas, si vous voulez, c'est un mélange. Un peu de vous, Jean-Jacques, un peu de moi, un peu de tout le monde, un peu de nos auditeurs.
- C'est un Français bien réel, mais aussi une figure symbolique.
- On pourrait dire que c'est un trentenaire, diplômé, actif, travailleur qui paye.
- Et quand je vous dis qu'il paye, il paye beaucoup, Nicolas. Il paye beaucoup, mais surtout, il paye et il ne sait plus pourquoi.
- Donc, ça fait plusieurs mois, notamment, qu'un compte Twitter se fait le relais de ce ras-le-bol fiscal qui commence à monter en masse dans le pays.
- Nicolas est censé incarner une génération qui se sent pressurisée, si vous voulez, par le fisc pour financer les retraites, les aides sociales, le coût des réparations, quand il y a des dégâts causés par l'insécurité, par exemple, le fonctionnement des services publics qui ne fonctionnent plus.
- Bref, un ras-le-bol fiscal qui peut s'illustrer.
- Notamment par un chiffre dont on parle souvent en France, 10% des Français paient 70% de l'impôt sur le revenu.
- Et Nicolas est typiquement dans cette tranche-là.
- Et dans ce prénom, si vous voulez, il y a le symbole d'une puissante lassitude.
- Il y a la vigilance accrue sur les dépenses engagées avec l'argent public.
- Sur ces dernières semaines, par exemple, on a vu quand même qu'il y avait une petite pression sur ce qui s'apparentait à du gaspillage.
- Si je prends les 3-4 dernières semaines, il y a, par exemple, à Rouen, le spectacle à 11 millions d'euros de Thomas Joly.
- Vous savez, l'organisateur du spectacle des Jeux Olympiques.
- Il a été annulé, non ? Il a été totalement annulé, précisément parce que le fameux Nicolas en avait marre de payer.
- Récemment également, le saut en parachute de la présidente de l'Assemblée Nationale avec des militaires.
- Là aussi, c'est un peu mal passé parce que Nicolas, si vous voulez, il est généreux, mais Nicolas n'en peut plus de payer, Jean-Jacques.
- Ça n'a rien d'un mouvement d'humeur, c'est un mouvement profond.
- Oui, on pourrait dire que c'est juste un petit mouvement sur les réseaux sociaux, une petite tendance.
- Mais c'est un peu partout dans la presse, déjà, évidemment, le Figaro, le Parisien, le Monde.
- Mais c'est aussi un symbole qui dépasse les frontières.
- Par exemple, vous allez outre-Manche, il y a un visuel qui circule à propos du fameux social contract.
- Vous savez, c'est ce fameux contrat social.
- Eh bien, on y voit Nick.
- Nick, c'est un peu l'équivalent britannique de notre Nicolas.
- Et il s'indigne de devoir financer, par exemple, des politiques publiques dont il ne voit pas les effets.
- Ça a même été posé à la une d'un journal très conservateur qui s'appelle The Spectator.
- Est-ce qu'un jour, un parti politique prendra la défense de Nick ? Et même aux Etats-Unis, regardez les libertariens, les conservateurs, les proches de Donald Trump.
- Il a essayé aussi de répondre au Nicolas américain, notamment quand il a suspendu les financements de l'agence USAID, vous savez, ou qu'il a engagé le fameux Elon Musk pour couper dans les dépenses soi-disant inutiles de l'État américain.
- Mais ce mouvement, Jean-Jacques, il est aussi...
- Non, ça n'a pas très bien marché, parce que je crois qu'il a fait seulement 8% de ce qu'il avait promis.
- Mais ce mouvement est aussi totalement générationnel.
- Depuis 15 ans, on observe quand même une montée en puissance du rejet fiscal.
- Il y a eu les pigeons en 2012, il y a eu les bonnets rouges en 2013, les gilets jaunes en 2018.
- Et des profils totalement différents, mais quand même avec un point commun, la rupture du lien entre ceux qui contribuent et la contrepartie qu'ils ont.
- Nicolas fait partie de cette génération des moins de 35 ans, diplômés, qui sont surimposés, qui ont grandi avec l'idée finalement qu'ils auraient un job après de bonnes études, un bon salaire, une maison, potentiellement même une vie de famille confortable.
- Et aujourd'hui, il voit tout ça s'éloigner.
- Et ce n'est pas seulement une révolte...
Transcription générée par IA