Par Stéphanie De Muru avec Patrick Baudouin, Eduardo Rihan Cypel
La grande confrontation du 3 novembre 2023
Manifestations pro-palestiniennes : doit-on toujours prioriser la liberté d’expression ?
L'actualité du jour commentée et débattue par Jean-Jacques Bourdin et ses invités. Retrouvez "Parlons vrai chez Bourdin" du lundi au vendredi de 9h à 10h sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Maintenant un drone explosif d'un côté, bombardement de l'autre."
Stéphanie De Muru : 9h03 en direct sur Sud Radio, soyez-les bienvenus, c'est le moment de vous entendre, chers auditeurs, c'est votre moment, vous le savez, on aime entendre vos avis, quel qu'il soit, donc n'hésitez pas, la ligne est ouverte, menu vous accueillera au standard 0-800-26-300-300. Et avec vous Maxime, on va parler de ces craintes sur l'extension du conflit en marche de la guerre Amas-Israël.
Maxime Trouleau : Oui, avec une prise de parole très attendue aujourd'hui celle du chef du Hezbollah libanais qui va s'exprimer pour la toute première fois depuis le début du conflit le 7 octobre dernier. Le Hezbollah qui pourrait donc peut-être officiellement entrer en guerre contre Israël, on rappelle le Hezbollah qui est allié du Hamas. Rappelons également que les deux camps Israël et le Hezbollah qui s'affrontent déjà depuis quelques jours, maintenant un drone explosif d'un côté, bombardement de l'autre. D'ailleurs Israël a riposté hier menant une vaste frappe hier dans le sud du Liban sur des cibles du Hezbollah. La guerre au Liban plongerait une partie du Moyen-Orient dans un gouffre, ça c'est ce qu'estime le ministre des Armées Sébastien Lecornu qui était hier d'ailleurs du côté du Liban. Alors ce que vous êtes d'accord avec notre ministre, n'hésitez pas à nous en parler au 0-800-26-300-300.
Stéphanie De Muru : Et on a Maxime, un premier auditeur qui nous appelle donc de Lyon, Xavier, bonjour Xavier.
Invité : Bonjour.
"Aujourd'hui est-ce que vous faites partie de ces personnes qui craignent clairement l'extension de ce conflit ?"
Stéphanie De Muru : On est ravis de vous avoir parce que vous connaissez vous très très bien le Liban, vous êtes franco-libanais je crois ?
Invité : Oui, alors je suis né au Liban, j'ai grandi au Liban et je suis arrivé en France en 1993 pour mes études.
Stéphanie De Muru : Aujourd'hui est-ce que vous faites partie de ces personnes qui craignent clairement l'extension de ce conflit ?
Invité : Alors je crains pas, au côté de Liban je ne pense pas qu'il y aura d'extension particulière. Il y aura des escarmouches qui vont augmenter en fréquence peut-être ou en intensité mais ça restera des escarmouches de la part de Hezbollah. Israël aura éventuellement des incursions au sud Liban mais c'est pas nouveau tout ça. Si vous regardez sur l'écran de l'année, c'est ce qui se passe régulièrement entre Hezbollah et Israël au sud Liban. Quoi qu'il arrive en Palestine, effectivement ça va avoir lieu mais ça sera pas beaucoup plus que ça.
Stéphanie De Muru : Pourquoi vous...Tant mieux et on espère vraiment que vous ayez raison Xavier, mais pourquoi vous pensez cela ?
"C'est une guérilla qui peut faire des escarmouches..."
Invité : Déjà parce que le Hezbollah en soi n'est pas... c'est pas une armée, c'est régulière. C'est une guérilla qui peut faire des escarmouches mais qui n'est pas en mesure de faire une campagne de conquête et d'occupation. C'est pas leur rôle.
Stéphanie De Muru : Alors Xavier, je ne suis pas une spécialiste militaire mais là justement j'aimerais en parler avec vous parce que c'est pas ce qu'on lit ici ou là. Le Hezbollah, on le rappelle, est quand même soutenu clairement par l'Iran. On parle d'une force de 200 000 hommes. Est-ce que vous ne sous-estimez pas la force de ce mouvement ?
Invité : Non mais soyons très pragmatiques. Et je pense qu'il y a eu suffisamment de conflits sur les 50 dernières années pour pouvoir avoir un jugement pragmatique sans forcément lire tout ce qu'il y a sur Internet. Pour occuper un pays, pour faire une campagne de conquête et d'occupation, vous avez besoin d'artillerie et de domination aérienne. Si vous n'avez ni l'un ni l'autre, vous ne ferez pas d'occupation. Le Hezbollah, ils n'ont pas d'artillerie. Au sens propre du terme, l'artillerie l'ont portée. Ils n'ont pas de capacité à défendre cette artillerie d'une agression aérienne. Donc ils ne sont pas en mesure techniquement de faire de l'occupation et de la conquête.
Stéphanie De Muru : Même avec l'aide de l'Iran ?
"Mais ils n'ont pas la capacité de reprendre leur territoire et de le garder."
Invité : Même en étant 100 000, même en ayant 5 000 manpads ou ce que vous voudrez ou des drogues, etc. Vous pouvez faire de l'escarmouche mais vous ne pouvez pas faire d'occupation face à une armée qui technologiquement est équipée de système antiaérien, d'agonique et d'artillerie dont portée et de missiles. Donc ils font sur une asymétrie versus Israël qui fait qu'ils ne peuvent pas se compter à égalité par rapport à Israël. Ils sont obligés d'être dans une logique d'escarmouche. Ils ne pourront jamais faire d'occupation.
Stéphanie De Muru : C'est ce qu'on pensait aussi Xavier du Hamas qui a surpris Israël vous-même ?
Invité : Exactement, qui a fait une incursion, une escarmouche, et qui est ensuite retourné dans son territoire. Le Hamas n'a pas la capacité d'occuper les morceaux, enfin pas d'occuper parce que c'est leur terre à la base. Mais ils n'ont pas la capacité de reprendre leur territoire et de le garder. C'est impossible. Ils n'ont pas les équipements pour ça.
Stéphanie De Muru : Xavier vous avez encore de la famille au Liban ?
Invité : A Beyrouth.
Stéphanie De Muru : A Beyrouth, oui. Et qu'est-ce qui se dit parce qu'on lit effectivement dans la presse, on le voit tous les jours dans les reportages que la situation à la frontière sud est extrêmement préoccupante. Les gens sont très inquiets. (...)
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