Retranscription des premières minutes :
- Parlons santé. À 7h38, les médicaments sans lien avec l'affection en longue durée ALD ne seront-ils plus remboursés à 100% comme l'a annoncé François Bayrou pour son budget 2026 ? On en parle avec notre médecin Daniel Simeka. Bonjour, Daniel. Bonjour, Laurence. Bonjour à tous.
- Alors dites-moi, Daniel, avant de commenter cette annonce qui a d'ailleurs provoqué l'indignation, il faut peut-être quand même nous rappeler ce qu'est le fameux ALD, ce fameux dispositif d'affection longue durée. Racontez-nous, ça concerne quels patients, maladies ? Comment ça fonctionne ? Ce sont les maladies les plus graves et surtout les plus coûteuses. On pourrait prendre comme exemple le diabète. On pourrait prendre comme exemple les maladies cardiovasculaires, bien évidemment les cancers. Dans ce cas, effectivement, les traitements sont relativement coûteux. Et donc il est légitime que ces médicaments soient remboursés à 100%.
- Ah ! ALD, c'est affection de longue durée. Il y a une liste de 30 maladies. Et puis il y a la possibilité aussi, lorsque des maladies sont nouvelles ou qu'il y a une association de plusieurs maladies, d'être hors de ces 30 affections. ALD, c'est affection de longue durée. Et lorsqu'on prescrit des médicaments, vous savez, les ordonnances sont bizônes.
- Alors bizônes, il faut expliquer aussi. Parce qu'en fait, on se rend pas forcément compte. On regarde pas forcément de très près ces fameuses ordonnances.
- Oui. Les ordonnances ordinaires... Oui.
- Les ordonnances ordinaires avec le nom du médecin, etc., ce sont des ordonnances simples, mono-zones, avec une seule zone. Mais la plupart du temps, les ordonnances contiennent une espèce de double trait au milieu, horizontal. Au-dessus de ce double trait, on inscrit, on prescrit les médicaments qui sont en rapport avec l'affection de longue durée, donc qui seront remboursés à 100%. Et puis quelqu'un qui est soigné pour un diabète mais qui a un peu mal au dos...
- On prescrit du Doliprane. Bien évidemment, ça n'a rien à voir avec le diabète. Donc on va inscrire le Doliprane. On va prescrire le Doliprane dans la case du dessous, dans la deuxième zone. Et donc dans ces cas-là, ces médicaments-là ne sont pas remboursés, bien sûr, à 100%. Mais ils sont remboursés, bien sûr, par toutes les mutuelles, puisque maintenant, il y a comme une généralisation de l'assurance complémentaire. Et il faut rappeler, pour les gens qui sont à la CSS, ex-CMU, bien évidemment, que ce soit dans une zone ou dans une autre, ce n'est pas la même ligne au niveau de la Sécurité sociale, mais c'est toujours la Sécurité sociale qui rembourse la totalité.
- Oui, c'est ça. D'ailleurs, il paraît que cette ordonnance est un véritable casse-tête pour de nombreux professionnels de santé et syndicats de médecins. C'est votre cas aussi, à vous, Daniel Siméka ? Casse-tête, c'est beaucoup dire. Non, théoriquement. Vous savez, cette mesure, c'est un peu réinventer la formule de l'eau tiède.
- On a fait ces ordonnances bisonnes précisément pour que les médicaments soient séparés. Après, bien évidemment, ça nous arrive de faire des erreurs.
- Et puis il y a une question d'appréciation. Parfois, est-ce que ce médicament, il est vraiment complètement en rapport, un petit peu en rapport ? Un petit détail, c'est que de toute façon, globalement, c'est 150 millions d'euros, je crois, à voir l'USLA, qui sont escomptés.
- Ils sont escomptés et économisés. Bon, de toute façon, ça sera remboursé par l'assurance complémentaire, par les mutuelles.
- Donc ce qui est quand même à craindre, parce que les mutuelles vont voir leur panier un peu s'alourdir. Est-ce qu'elles vont en profiter pour augmenter les cotisations ? Et donc du coup... Ah, ça serait l'effet pour vous ? Ça serait l'effet de cette annonce de François Bayrou ? C'est possible. Parce que de toute façon, ce que la Sécurité sociale va économiser, ça va pas être puisé directement dans la poche du patient, puisqu'il a une assurance complémentaire ou la CSS avec ce CMU.
- Mais l'assurance complémentaire, les mutuelles, d'une façon générale, bien évidemment, peut-être ne vont pas supporter ce fardeau financier supplémentaire sans rien dire, sans broncher, et seront certainement tentés d'augmenter les cotisations. Mais je ne suis pas spécialiste du sujet.
- En tout cas, il faut savoir que ça ne va...
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