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Par avec Bruno Retailleau

Avec Bruno Retailleau, sénateur de Vendée et président du groupe LR au Sénat


Avec Bruno Retailleau, sénateur de Vendée et président du groupe LR au Sénat
Les invités

Les grands acteurs de la vie politique s'expriment au micro de Patrick Roger. Retrouvez " L'invité politique" chaque matin à 08h15 sur Sud Radio et en podcast.

Patrick Roger: Bonjour Bruno Retailleau.

Bruno Retailleau: Bonjour Patrick Roger.

Patrick Roger: On va parler évidemment de la réforme des retraites. Alors, on dit qu'on fait du surplace depuis en cette fin de semaine. Et puis il y a la poursuite des grèves, bien sûr, parallèlement, et puis des doutes ensuite sur la majorité et ce qu'il va devenir en fait de ce texte la gauche au Sénat. Bruno Retailleau dénonce une dénonce en fait de votre part une manipulation. Alors, et vous, qu'est ce que vous pouvez leurrer?

Bruno Retailleau: Tous ceux qui suivent le débat savent de quoi il s'agit. D'abord, j'observe quand même que le Sénat a voté l'article sept. La gauche a tout fait pour nous bloquer pour faire l'article sept. C'est le fameux article. C'est le cœur du cœur de la réforme qui repousse la l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, nous l'avons voté. Première chose. Ensuite, la gauche. Depuis le départ, il n'y a pratiquement qu'eux qui s'expriment et ils ont industrialisé l'obstruction. Comment ils ont fait? Ils produisent en permanence des sous amendements qu'ils accrochent à des amendements qui viennent de moi, par exemple, qui viennent de n'importe qui, et ces sous amendements, souvent, ne veulent rien dire. Je vais vous en donner un exemple. L'autre jour, le Parti socialiste a accroché 90 sous amendements. C'était sur la remise d'un rapport qui devait être remis, par exemple le 1ᵉʳ septembre. Alors, parmi les 90 amendements, le premier, c'est dire Bah non, il faudra le remettre le 2 septembre. Le deuxième, c'était le 2 septembre. Le 3 septembre. Non, ce sont des manœuvres caractéristiques d'obstruction. Et je veux rappeler que l'obstruction, c'est la maladie du parlementarisme. Ça consiste à faire en sorte qu'on embourbe les débats pour empêcher le vote.

Patrick Roger: La gauche dit que vous passez en force, vous voulez passer en force.

Bruno Retailleau: Mais on ne passe pas en force, on débat. Le job du Parlement, c'est on n'est pas un groupe de parole, on n'est pas payé, on n'est pas élus simplement pour discutailler, on est élus pour discuter, débattre, certes, mais pour voter. Choisir de ne pas voter, c'est choisir de ne pas peser. Et nous, on veut voir les articles. Au fond. Pourquoi? Parce qu'en nous, en nous bloquant, qu'est ce qu'ils font? En fait? Ils nous empêchent de parler correctement de l'usure professionnelle. Ils nous empêchent de parler, par exemple des petites retraites par exemple, d'instituer une nouvelle assurance vieillesse pour les aidants. Il y a 4000000 de Français qui ont à charge un enfant handicapé ou un parent vieillissants. C'est ce qu'on appelle les aidants. C'est quand même important et la gauche voudrait qu'on en débatte pas.

Patrick Roger: Oui, bon, on avait dit à l'Assemblée nationale, certains avaient dit qu'il y avait des députés qui voulaient, bordéliques, pousser l'Assemblée nationale. Est ce que vous avez constaté la même chose? Bruno Retailleau. Au Sénat, certains veulent bordéliser parce que là, quand je vous entends, vous dites la gauche bloque tout.

Bruno Retailleau: Ça n'a rien à voir avec l'Assemblée nationale.

Patrick Roger: Heureusement, ça a été creusé.

Bruno Retailleau: C'est une obstruction, si j'ose dire, civilisée, vous voyez.

Patrick Roger: Mais les débats ont été tendus quand même non ?

Bruno Retailleau: Oui, mais j'ai connu aussi des moments de tension. Je n'ai jamais connu en une vingtaine d'années une obstruction à ce niveau là. Il y a eu une industrialisation et très franchement, je le dis, il faut faire attention parce qu'on ouvre la porte à l'antiparlementarisme. Quand les Français nous regardent, qu'ils voient des gens qui s'opposent, des procédures, il faut des gens qui discutent à l'infini sans voter, sans débattre. Il risque d'en conclure que le Parlement, les parlementaires, ce n'est pas utile et ça ne sert à rien. Faisons attention.

Patrick Roger: Alors, parallèlement à ce recul de deux ans que vous avez voté, donc cette semaine, il y a d'autres questions comme l'usure effectivement professionnelle, la pénibilité, Est ce que là vous résisterez aussi la retraite progressive? Est ce que là vous avancez?

Bruno Retailleau: On a ralenti hier à cause de ce blocage de la gauche, mais on va avancer et d'autant plus que c'est important parce qu'on a des propositions à faire, nous, LR au Sénat, et on tient à les faire, par exemple pour mieux tenir compte de l'usure professionnelle, par exemple, pour faire en sorte qu'on puisse prendre une retraite progressive plus tôt. Quand les gens sont usés, ils veulent parfois rester un pied dans l'entreprise, mais débrayer lentement. D'abord pour, comme on dit l'âge, ne pas avoir une sorte de choc thermique entre une période de suractivité et une période d'inactivité. Et puis pour l'entreprise aussi, c'est intéressant de garder des gens qui sont expérimentés.

Patrick Roger: Oui, et ça ce sera possible à travers ce que vous proposez quoi ?

Bruno Retailleau: Ce qui est important, ce qui est important, c'est qu'on puisse aller vraiment le plus loin possible dans le texte. Je souhaiterais même qu'on l'étudie en totalité, mais dans le texte, si vous voulez, il y a 20 articles sur les 20 articles, il y en a treize qui constituent l'armature de la réforme des retraites. Et à partir de l'article quatorze, ce sont des articles comptables qui n'ont, si j'ose dire, rien à voir, qui sont là parce que c'est une loi de financement de la sécurité sociale. Il y a des textes équilibre sur la branche maladie [...]

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