Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, le coup de cœur des libraires. Valérie Expert, Gérard Collard.
- Bonjour cher Gérard, on rappelle que le dernier week-end de juin, il y a un grand salon du livre à Crétec, salon du livre de poche.
- Donc ça veut dire que vous pouvez acheter beaucoup de livres pour pas très cher.
- Oui, on m'a dit, oui, mais vous dites que ça vaut 7 euros. Oui, ça commence à 7 euros les livres de poche, entre 7 et quoi, 10.
- Il y a même en moins cher, il y a les folios de 3 euros. Vous pouvez trouver des choses superbes pour 3 euros.
- 300 auteurs à Crétec, venez, ça va être la fête, ça va être, Sud Radio est associé à cette grande manifestation autour du livre avec plus de 300 auteurs, du vu à la télé, du connu, du moins connu, du polar, de la jeunesse, d'annu-romance, tout, du manga.
- Oui, du manga, de la BD.
- Donc venez à Crétec. Alors Gérard ? Alors je peux dire...
- J'ai un peu choqué là. Alors il y a deux choses qui me choquent dans ce pays, c'est-à-dire que...
- C'est-à-dire avec deux ? Ouais, enfin, non mais en ce qui concerne la littérature, donc.
- Bon bah, Boilem Sansal, il est toujours en prison. Personne, là, ça paraît être normal.
- Alors on nous a dit qu'il ne fallait rien dire parce que c'était en coulisses et tout ça.
- Bah les coulisses, ça dure très très longtemps. Et en fait, j'ai l'impression qu'il va purger sa peine.
- Là déjà, il y a un truc, et puis il y a un truc, mais personne aussi n'en parle, c'est le problème de Kamel Daoud.
- Kamel Daoud.
- C'est-à-dire que cet homme, qui est citoyen français, qui est écrivain, voulait, parce que ses oeuvres ont été traduites en italien, voulait partir pour Milan faire sa promotion. Et là, il ne peut pas parce qu'il y a un juge italien qui a décrété que s'il mettait les pieds en Italie, il serait... bah il irait, on le remettrait aux autorités algériennes.
- Alors il y a quand même un problème dans ce pays, c'est-à-dire qu'un citoyen français, écrivain de Renault, nommé et tout, ne peut pas circuler en Europe dans l'absolu. Et puis il y a plein de gens qui circulent en Europe, voilà, même sans papier, sans rien.
- Et je trouve ça... Et en plus, ce qui me choque, c'est le silence.
- Et il devait aller à... Il faut dire, c'est un très important festival culturel du pays, Milanesiana, et donc il y a des accords d'extradition, effectivement, qui font que...
- Non mais c'est quand même... On marche sur la tête. Il y a quand même un problème dans cette chose.
- Et puis moi, ce qui me fait peur, c'est les médias, c'est-à-dire où sont-ils ? Où sont-ils ? C'est-à-dire qu'on va nous parler du PSG, de la fête merveilleuse du PSG et tout.
- Et puis là, cet homme qui... Ce truc est complètement anecdotique, le PSG, mais... Et là, pour quelque chose d'important qui met en...
- Ça remet en question la démocratie, carrément, c'est-à-dire que c'est vraiment un point très capital et personne n'en parle.
- Les libraires, pas trop, voilà, rien. Donc, alors c'est peut-être que je suis pas... Je suis à...
- Oui. Oui.
- Un être anormal qui... Alors il est évidemment dans une autre situation que celle de Boilem-Samsal.
- Mais il y a une autre tournée qui a été annulée en Chine pour Kamel Daoud. Donc ça veut dire qu'il est prisonnier de la France.
- Il ne peut pas sortir de ce pays. Évidemment, encore une fois, ça n'a rien à voir avec l'incarcération de Boilem-Samsal.
- Mais ça veut dire quand même qu'on a un pays aujourd'hui qui veut enfermer des écrivains.
- C'est-à-dire que... Pour des motifs d'opinion.
- Oui. C'est un peu la même chose. C'est parce que le motif d'opinion, c'est que dans un de ses romans, il décrit la période noire, qui était avec la guerre contre les intégristes. Et il dit des choses qui tombent sur la loi algérienne parce que, soi-disant, c'est contre le pays.
- Mais moi, ça me pose pas le problème. C'est le problème européen. Je veux...
Transcription générée par IA