Par Thierry Guerrier avec Thierry Guerrier
La campagne présidentielle bousculée par la guerre en Ukraine
Avec Thierry Guerrier
La campagne présidentielle serait totalement percutée par la guerre en Ukraine
On peut dire que, depuis hier, le temps de la campagne a suspendu son vol... Hormis leurs réactions médiatiques, leurs condamnations unanimes de l'agression russe, la plupart des candidats ont annulé ou repoussé les réunions publiques et les événements qu'ils avaient prévus ces jours-ci sur le terrain.
Et pour cause : ils savent bien qu'ils seraient inaudibles s'ils parlaient d'autre chose. Tout le monde suit les événements de près, et les Français ne tolèreraient pas que les joutes électorales se poursuivent dans une telle situation. La question qu'on peut se poser, c'est de savoir si tout cela ne va pas geler complètement la campagne jusqu'au 1er tour, ou tout au moins la réduire à une peau de chagrin avec, à peine une ou deux semaines de débats avant le scrutin du 10 avril, dans 45 jours à peine.
Le report de l'élection présidentielle est-elle possible ?
Pour l'instant la quesiton n'a pas été vraiment posée. Aucun politique n'a mis ce sujet sur la table hier, alors que tous étaient dans la sidération, seuls quelques journalistes se sont interrogés sur cette hypothèse. Mon opinion morale à Poutin, si on laissait fripper à ce point le fnctionnement de nos institutions démocratiques, qu'il excècre.
Et d'ailleurs, hier soir, lorsque France 2, au cours de son émission politique a fait un mini sondage, 80% des gens disaient "non, il ne faut pas reporter la présidentielle !"
Le débat va être faussé
Oui le débat va être faussé. Même pour Emmanuel Macron, dont on pourrait penser pourtant que sa posture régalienne, son rôle d'interlocuteur de Poutine et de chef de guerre, lui confère une stature plus solide que celle de ses adversaires. Et de fait, le président de la République symbolise l'unité nationale, appelée de leurs voeux par quasiment tous les candidats hier (en tout cas, ils se sont bien gardés de le critiquer). Et Emmanuel Macron essaye d'ailleurs, dans ces cirsconstances de paraître moins "vertical". il recevra ce matin ses précedesseurs, Hollande et Sarkozy, qui ont eu affaire tous 2 à Poutine. Il va faire lire un message dans les 2 chambres du parlement, et il y aura un débat la semaine prochaine à l'Assemblée Nationale.
Tout n'est pas bon pour Emmanuel Macron
Mais comment voulez-vous qu'il fasse vraiment campagne dans ce contexte ? Emmanuel Macron devait se déclarer avant le samedi 5 mars, pour tenir sa 1ère réunion publique ce soir là à Marseille. Vous imaginez le Président, en pleine crise, entouré du flklore d'un meeting, des gens qui hurlent, des drapeaux, une forme de fête politique, alors que l'Ukraine souffre et que l'Europe est menacée ?
Sans parler même des questions que ça pose pour sa propre sécurité. Mais la plus grande difficulité pour le chef de l'État, (gestionnaire pour le compte de dela nation d'une crise aussi grave), ça va être de trouver (en même temps) le ton juste pour parler de lui, de son programme... alors même qu'il souhaitait proposer aux Français un projet positif, porteur d'avenir. Or, se réinventer avec un projet optimiste, dans un tel contexte, ça va être compliqué.
En tout cas, jamais une élection du Président de la République au suffrage universel ne ce sera passée dans ces conditions !