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Elisabeth Lévy revient sur le rapport du Haut conseil à l’égalité sur le sexisme


Elisabeth Lévy réagit au rapport du Haut conseil à l’égalité sur le sexisme

Du lundi au jeudi à 8h10, retrouvez une Elisabeth Lévy cash. Notre éditorialiste donne son avis sur un sujet d’actualité sans tabou et sans interdit.

Patrick Roger et Elisabeth Levy

Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des premières minutes de votre émission :

"L'égalité est devenue la norme. Ça ne veut pas dire qu'elle ait réalisé la norme."

Patrick Roger : Il est 8h13, Lévy, sans interdit, comme chaque matin du lundi au jeudi avec Elisabeth Lévy. Bonjour Elisabeth.

Elisabeth Lévy : Bonjour Patrick, bonjour à tous.

Patrick Roger : Vous voulez revenir sur le sexisme qui serait en hausse, notamment chez les jeunes, puisqu'il y a eu un rapport qui a été rendu hier par le Haut Conseil à l'égalité, un rapport intitulé « S'attaquer aux racines du sexisme », Elisabeth.

Elisabeth Lévy : Oui, alors en fait de rapport, il s'agit comme chaque année du commentaire d'une grosse enquête via Voice qui est réalisée pour l'occasion en près de 3500 personnes. Et cette enquête est interprétée avec un seul but, montrer que tout va de plus en plus mal, le sexisme est partout. Il commence à la maison avec des parents reproduisant les schémas genrés traditionnels, ces monstres offrent des poupées à leurs filles, il continue à l'école et il explose en ligne. 9 femmes sur 10, nous dit-on, ont subi des situations sexistes, si ça commence à la blague un peu lest ou au compliment, heureusement pour elles, dirais-je. Alors, les clichés masculinistes progressent, apprend-on. Par exemple, 28% des jeunes hommes pensent que les hommes sont plus faits pour être patrons que les femmes. Ben oui, ça veut dire que quand même 72% pensent le contraire. Un autre exemple, c'est qu'un quart des sondés trouve normal qu'une femme soigne plus son physique qu'un homme. Ben oui, 3 quarts ne le pensent pas. Et si on ajoute que 86% des hommes pensent qu'une femme peut être présidente et 83% qu'elle peut gagner plus que son conjoint, ben on se dit que l'égalité est devenue la norme. Ça ne veut pas dire qu'elle ait réalisé la norme.

"En réalité, tout ce qui relève de la différence des sexes est considéré comme sexiste."

Patrick Roger : Oui, mais les femmes, Elisabeth, subissent encore beaucoup d'injustices, ce qui est pointé aussi.

Elisabeth Lévy : Oui, oui, ben les hommes aussi, pardon. D'ailleurs, beaucoup d'hommes s'estiment victimes de généralisation, ils seraient tous sexistes. Eh bien, figurez-vous que ça aussi, ce sentiment, eh bien, c'est une preuve de sexisme, il devrait donc accepter et cela fermer. En réalité, Patrick, rien ne va dans cette étude. L'objet sexisme est inopérant parce qu'il est idéologique. En réalité, tout ce qui relève de la différence des sexes est considéré comme sexiste. Or, il arrive, il y a beaucoup de circonstances où un traitement différencier est parfaitement légitime. Par exemple, dans une maternité, on ne traite pas pareil les hommes et les femmes, dans le sport, pareil. Et le haut conseil de la légalité, donc, se désole toujours dans cette perspective, que deux tiers des sondés pensent qu'un homme doit protéger les femmes. Ça, ça vaut pour les deux sexes. Et bon, c'est mal de penser ça, je ne le savais pas. Alors, le postulat arbitraire à la base du sondage, c'est qu'il y a un continuum entre ce qu'il appelle le sexisme et la violence. Tu commences par une mauvaise blague, tu finis par cogner, mais pardon, ce n'est pas démontré. Il y a en plus une prétention normative, on dit aux gens comment ils doivent vivre, mais si des femmes préfèrent élever leurs enfants que travailler, est-ce que c'est très mal ? Est-ce qu'il faut les dénoncer ? En plus, bien sûr, l'habituelle pulsion de censure, le haut conseil suggère qu'on demande de surveiller la représentation des femmes. Alors, je me demande, est-ce qu'on aura le droit de représenter des chipies et des menteuses ou juste des saintes ? Et enfin, bien sûr, on refuse totalement de se demander si certaines cultures favoriseraient des comportements violents ou des comportements d'oppression parce qu'il ne faut pas stigmatiser. Mais rassurez-vous, cher Patrick, la rééducation est en bonne voie. 60% des Français sont révoltés qu'une femme se fasse siffler dans la rue, 62% qu'un homme insiste, pas oblige, insiste pour avoir un rapport sexuel avec sa conjointe, et 36% sont aussi révoltés qu'un homme commente la tenue vestimentaire d'une femme, le fameux compliment sexiste. Alors pardon, mais à tout hasard, je précise que j'appartiens à la minorité qui trouve ça très bien, les compliments sexistes.

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