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Sylvain Tesson, parrain contesté du Printemps des poètes


"Sylvain Tesson, parrain contesté du Printemps des poètes" : écoutez la chronique d'Elisabeth Lévy

Du lundi au jeudi à 8h10, retrouvez une Elisabeth Lévy cash. Notre éditorialiste donne son avis sur un sujet d’actualité sans tabou et sans interdit.

Patrick Roger & Elisabeth Levy

Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des premières minutes de votre émission :

"Ce sont les demi-sols, les ratés, les sans-grades, des arts et des lettres."

Patrick Roger : Il est 8 heures et 13 minutes sur Sud Radio, Lévy sans interdit avec Elisabeth Lévy. Bonjour Elisabeth. Vous revenez sur une pétition qui dénonce le choix de Sylvain Tesson pour parrainer le printemps des poètes. Expliquez-nous. Expliquez-nous Elisabeth. Un petit souci de connexion normalement avec Elisabeth qui est en ligne avec nous comme chaque matin, parfois elle est dans le studio, parfois effectivement en ligne. Mais je comprends pas, moi je vous entends. Ah bah voilà, voilà on vous entend ça y est maintenant, on vous entend. Alors expliquez-nous cette histoire alors.

Elisabeth Lévy : Oui, je vous disais donc Patrick, les rebellocrates, c'est une expression de Philippe Mury, ce sont deux sorties. Alors ils sont 1200, ils se disent en jargon inclusif bien sûr, poétesses et poètes, acteurs et actrices, de la scène culturelle française. En fait ce sont les demi-sols, les ratés, les sans-grades, des arts et des lettres. Ils incarnent vraiment la subversion subventionnée. Et que veulent-ils ? Eh bien ils veulent la tête de Sylvain Tesson, parrain de ce mois des poètes, qui en plus de célébrer la poésie, prétend asset niaisement d'ailleurs, contrer les idées reçues. Eh bien en matière d'idées reçues, nos mutants de panure, j'ai toujours muré, sont hors compétition. Voyez-vous Patrick, cela va vous étonner. Ils sont contre l'extrême droite, qui selon eux est banalisé par Macron. Et pour eux, la nomination de Sylvain Tesson prouve encore la vitalité de la bête immonde d'ailleurs. Il n'y a pas de hasard en 2018. La directrice, la même qui a choisi l'écrivain cette année, avait inauguré le printemps des poètes, devinez quoi, par un défilé de la garde républicaine. C'est pas du fascisme ça ?

"Je ne veux pas être émancipé de mes aïeux, ni de mon passé, ni de mon sexe, ni de mon héritage culturel, ni de ma langue."

Patrick Roger : Alors qu'est-ce qu'ils reprochent à Sylvain Tesson alors ?

Elisabeth Lévy : Oui, ils lui reprochent d'être une icône réactionnaire, icône, et ça doit les rendre jaloux. Et alors d'ailleurs, même s'il était réactionnaire, même si c'était vrai, eh bien voilà, cela c'est interdit par le 11ème commandement artiste de gauche. Et ils revendiquent bien sûr leur méthode policière, on l'a vu avec Machin, ils parlent avec Bidule. Ça rappelle, vous savez, en 2014, la tentative d'empêcher une conférence de Marcel Gaucher sur la rébellion, parce qu'il avait critiqué des années avant, et vivement Michel Foucault. Bon, tout ça c'est une vieille affaire, en 1998, Jean Baudrillard dénonçait déjà la mutation de la gauche en juridiction morale, qui peut, dit-il, demander des comptes à tout le monde, sans en rendre à personne. Et voilà ce qu'il écrivait, "pourquoi tout ce qui est moral, conforme et conformiste est-il passé à gauche ? Ne peut-on plus proférer quoi que ce soit, d'insolite, d'insolente, d'hétérodoxe ou de paradoxale, sans être automatiquement classé d'extrême droite ?" Et bien non. Sylvain Tesson donc admire Jean Raspail et d'autres auteurs infréquentables, il méprise le progressisme marchand, sans oublier ce méchant penchant pour le passé. Voilà ce qu'il écrivait, "je ne veux pas être émancipé de mes aïeux, ni de mon passé, ni de mon sexe, ni de mon héritage culturel, ni de ma langue." Un crime multiple caractérisé, pourtant même France Inter lui avait commandé un magnifique été avec Rimbaud, que je vous recommande. Alors, c'est Butor en réalité, attaque le plus poétique de nos écrivains. Comme le dit Jean-Christophe Buisson, Sylvain Tesson savent se mettre en état de poésie, cet homme des conflits du monde semble avoir un pacte secret avec les vérités cachées dans la danse des mots. La poésie est une parole libre et multiple, écrivent les pétitionnaires, en réalité Ils montrent surtout une haine du pluralisme, une haine de la singularité, et surtout, et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils détestent vraiment Sylvain Tesson, une terrifiante haine de la liberté.

Patrick Roger : Merci Elisabeth Lévy.

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