"Attaque à Paris : avez-vous entendu Macron ou Borne parler d'attentat islamiste ?"
"Attaque à Paris : avez-vous entendu Macron ou Borne parler d'attentat islamiste ?" Écoutez la chronique d'Elisabeth Lévy
Du lundi au jeudi à 8h10, retrouvez une Elisabeth Lévy cash. Notre éditorialiste donne son avis sur un sujet d’actualité sans tabou et sans interdit.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des premières minutes de votre émission :
"Alors évidemment c'est une réalité inquiétante à l'approche des fêtes et des foules afférentes, mais ce qui est tout aussi inquiétant c'est le déni persistent."
Patrick Roger : Il est 8h12, Lévy sans interdit comme chaque matin. Elisabeth Lévy bonjour.
Elisabeth Lévy : Bonjour Patrick, bonjour à tous.
Patrick Roger : Vous revenez sur l'attentat islamiste qui a tué donc un touriste allemand ce week-end face à la Tour Eiffel.
Elisabeth Lévy : Oui, alors c'est un attentat emblématique du djihadisme d'atmosphère qui peut frapper n'importe qui, n'importe quand et n'importe où Patrick. Mais ce terroriste a purgé sa peine, il a été suivi, alors peut-être ça a été déjà longuement évoqué, il y a-t-il eu des failles dans le système, psychiatrique ou judiciaire, mais on ne peut pas dire globalement ce système avait en grande partie fonctionné, donc ce qui est clair c'est que ce système ne protège pas, il n'empêche pas la récidive, donc sans doute faut-il changer la loi et aussi les mentalités de ceux qui l'appliquent. Mais de toute façon, quelles que soient nos lois, il sera impossible évidemment de repérer tous les individus qui peuvent se monter le bourrichon tout seuls devant des vidéos de l'État islamique, surtout quand nos frontières sont des passoires, je vous rappelle que plusieurs attentats ont été commis par des étrangers en situation irrégulière. Alors évidemment c'est une réalité inquiétante à l'approche des fêtes et des foules afférentes, mais ce qui est tout aussi inquiétant c'est le déni persistent. Depuis une semaine, la moitié des médias et de la classe politique nous trimballent sur le danger d'ultra-droite, mais quand il s'agit de nommer le mal djihadiste, et bien ils ont des pudeurs de gazelle
"Ce n'est pas l'islamisme qui tue, vous l'avez compris, c'est la folie."
Patrick Roger : Alors personne ne nie qu'il s'agisse bien d'un attentat islamiste Elisabeth.
Elisabeth Lévy : Bah écoutez, je ne sais pas, vous avez entendu cher Patrick, Emmanuel Macron, dans la nuit de samedi à dimanche, puis Elisabeth Borne, sans parler de terrorisme, sans le caractériser, Jean-Luc Mélenchon évidemment, ce n'est pas étonnant, a parlé lui d'un attentat commis au nom de la religion, laquelle on ne sait pas. Cet attentat n'a selon Manuel Bompard aucune signification générale de son manifestant d'ultra-droite, donc à Paris c'est la peste brune, mais disant de terrorisme c'est une suite de cas isolés, ce n'est pas l'islamisme qui tue, vous l'avez compris, c'est la folie. Alors il y a quand même une responsabilité écrasante de tous ceux qui entretiennent les musulmans dans leur ressentiment victimaire, en leur disant, vous êtes les mal-aimés, ça et le massacre des musulmans et la France approuve, et qui dénonce en plus en boucle l'islamophobie. Or il faut quand même y insister, ce mot islamophobie, pour certains c'est un permis de tuer. Et je dirais qu'en plus les institutions musulmanes participent à cette falsification du réel. Alors je donne deux exemples, la semaine dernière, Dominique Reynié le président de Fondapol, a rappelé que selon ses études, les préjugés antisémites concernaient la moitié des musulmans français. Et bien, au lieu d'annoncer qu'il allait prendre le problème à bras le corps, le recteur de la mosquée de Paris a créé l'islamophobie. Et au sujet de l'attentat, le conseil français du culte musulman l'a condamné, ça c'est vrai, mais dès le lendemain il a dénoncé l'instrumentalisation par des officines d'extrême droite, et les agressions contre des musulmans sur le thème « Les vraies victimes, c'est nous ». Alors attention, l'état contre les mosquées, les agressions de musulmans, verbales ou plus rarement physiques, sont inacceptables et elles sont condamnées par tous. Mais Patrick, il faut quand même regarder la réalité, c'est l'islamisme qui tue, ce n'est pas l'islamophobie. Alors l'objectif de tous ces mensonges, c'est de ne pas stigmatiser les musulmans, comme si les français ne faisaient pas la différence, comme si après les attentats, ils s'en prenaient à leurs voisins, leurs amis ou leurs collègues musulmans. Alors moi, je leur lance un appel, mes compatriotes musulmans, n'écoutez pas ces bonnie menteurs, oui c'est vrai, vous devez l'affronter, il y a à l'intérieur de l'islam une forte minorité séparatisme, et les musulmans doivent être en pointe, dirais-je, dans le combat culturel entre concitoyens, pardon, le vrai respect, ce n'est pas de mentir, c'est la vérité.