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On veut vous empêcher de fumer à la plage !


On veut vous empêcher de fumer à la plage ! Écoutez le coup de gueule d'Elisabeth Lévy

Du lundi au jeudi à 8h10, retrouvez une Elisabeth Lévy cash. Notre éditorialiste donne son avis sur un sujet d’actualité sans tabou et sans interdit.

Patrick Roger et Elisabeth Levy

Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des premières minutes de votre émission :

"Mais oui, mais l'enfer c'est les autres, ça s'appelle le vivre ensemble."

Patrick Roger : Il est 8h13, bonjour Elisabeth Lévy.

Elisabeth Levy : Bonjour Patrick, bonjour à tous.

Patrick Roger : Vous voulez revenir sur ce qu'on a détaillé tout à l'heure en début de ce journal, c'est le nouveau plan anti-tabac du gouvernement, il vous met en colère, pourquoi ?

Elisabeth Levy : Ah oui, oui, il me met en colère, alors prenons un peu quelques mesures, il y a d'abord la hausse des prix, qu'est-ce que ça va faire ? Probablement pas faire baisser le tabagisme, mais pénaliser la France qui fume des clopes et qui roule au diesel, comme le disait Benjamin Griveaux, "non sans mépris social, ces gens n'arrêteront pas de fumer mais ils perdront du pouvoir d'achat", Céline disait "qu'un jour tous les plaisirs de pauvres seraient interdits, on n'en est pas loin". Mais alors ce qui m'enrage le plus, j'ai entendu votre auditrice, mais quand même, c'est l'extension de la prohibition aux lieux ouverts comme les plages ou les jardins. Alors vous allez me dire que la fumée vous en commode même dehors ? Mais oui, mais l'enfer c'est les autres, ça s'appelle le vivre ensemble. Les fumeurs doivent faire attention à ne pas vous envoyer leur fumer dans la figure et surtout à ne pas jeter leur mégot, et vous, vous pouvez supporter ce petit désagrément, je supporte bien, la vue des baskets avachis moi. Alors ensuite il y a l'interdiction à côté des écoles, alors peut-être que la vue de fumeurs va pousser les mômes à fumer, mais enfin il faudrait déjà les protéger de la drogue, de la violence, de la pornographie et de l'abêtissement. Quand des gamins doivent être escortés par des policiers pour aller en classe, comme à Stalingrad à Paris, et bien l'urgence, ça n'est peut-être pas de proscrire la vue de cigarette.

"Ce n'était pas une logique sanitaire, c'était une logique moraliste."

Patrick Roger : Bon, mais à vous entendre, il ne faudrait rien faire, alors que le tabac cause et entraîne des cancers et des morts.

Elisabeth Levy : Oui, alors que la réduction du tabagisme, et notamment celui des jeunes, soit un objectif de santé publique, évidemment nul n'en dise combien. La question, c'est de savoir jusqu'où on peut aller, jusqu'où on doit aller dans l'interdit et la réglementation. David Lissner d'ailleurs a tweet hier en disant que ça allait encore tomber sur les mers cette affaire. Et je vous signale d'ailleurs qu'au même moment, oui Patrick, au même moment certains voudraient imposer des masques aux vaches pour protéger l'environnement. Oui, des masques aux vaches, j'espère que vous allez mener ce combat. Bon, la priorité, me semble-t-il, c'est de protéger les non-fumeurs, d'où l'interdiction dans les lieux fermés, que personne d'ailleurs, aucun fumeur ne voudrait remettre en cause aujourd'hui. Alors moi, je ne veux pas qu'on me protège contre moi-même, je sais que fumer tue, mais vivre tue aussi. Et vous voulez faire mon bien, mais c'est mon bien, laissez-moi m'en occuper. Alors vous allez me parler du coup pour la Sécu. Certes, ça coûte cher à la Sécu, mais on ne sait pas combien de dépression, de colère, peut-être de violence, ont été aussi évités par une cigarette. Et puis à ce compte-là, on pourrait interdire tout ce qui est bon et qui fait du mal, de la choucroute au vin et pourquoi pas le Delta Plan ou le vélo. Oui, ça tue aussi le vélo. Alors ça me rappelle, vous savez, le confinement, quand on nous interdisait d'aller nous promener dans les jardins, qu'on voulait nous imposer le masque dans la rue. Ce n'était pas une logique sanitaire, c'était une logique moraliste. Il ne fallait pas, nous disait-on, que ça ressemble à des vacances, il fallait qu'on en bave. Et moi, parfois, j'ai l'impression que l'ennemi des bonnes sœurs qui nous gouvernent, ce n'est pas le tabac, c'est le plaisir.

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