Retranscription des premières minutes :
- « Je te promets des jours doubles comme tes veines, je te promets des nuits rouges comme tes rêves, des heures incandescentes... » Oui, certes, certes, Gérald Darmanin n'est pas Johnny Hallyday, lui aussi il promet, mais pas des jours et des nuits, mais il y a d'autres choses.
- Qu'est-ce qu'il promet, Gérald Darmanin, ministre de la Justice ? Le choc pénal. Cet été, ça va être le choc pénal, comme d'autres parlent du choc d'autorité.
- Alors, quel est ce choc pénal ? Eh bien voilà, il a ouvert ce jeudi, Gérald Darmanin, une série de concertations avec les présidents de groupes parlementaires, chefs de partis, représentants des institutions judiciaires, objectif, poser les bases d'un futur projet de réforme pénale.
- Le garde des Sceaux souhaite notamment revoir le code pénal pour renforcer l'efficacité...
- des peines de prison, y compris pour les primo-délicats. Alors tout cela est bel et bon, bien sûr, bien sûr qu'il va dire le contraire.
- Maintenant, est-ce que, comme d'habitude, est-ce que les paroles seront suivies d'actes ? Béatrice Brugère, bonjour.
- Bonjour.
- Vous êtes magistrate, et on est toujours heureux de vous recevoir. Vous êtes secrétaire générale du syndicat Unité Magistrat.
- Et vous avez écouté, évidemment, les propositions.
- En tout cas, le projet de Gérald Darmanin, qui n'est pas encore fait, puisqu'il va consulter, dont vous, vous serez parmi les gens qui seront consultés dans les semaines à venir.
- Mais, effectivement, alors, sur un certain nombre de sujets, mais à votre avis, vous m'avez dit hors antenne, il y a quand même des choses, il y a quand même des ouvertures. Concrètement, lesquelles ? Oui, moi, je pense qu'aujourd'hui, déjà, le débat, il faut qu'il soit posé, de façon évidemment rationnelle.
- Et je pense que les acteurs de la justice poseront ce débat de cette manière-là, parce qu'il y a d'abord une critique permanente.
- Il y a une critique permanente sur l'efficacité de la justice.
- Certes, et légitime.
- Oui, et maintenant, il y a une critique qui est doublée sur l'efficacité de la justice, sur même les magistrats, les acteurs même, que l'on taxe de laxistes, d'inefficaces.
- J'entendais ce matin mon ministre qui disait, sur l'affaire de la mort d'Elias, qui parlait de dysfonctionnement, d'un rapport d'inspection, pour voir pourquoi ça n'a pas marché, etc.
- Donc, il y a une interrogation tout à fait légitime sur ce que la justice produit, et notamment sur le côté pénal, qui est un sujet qui est majeur.
- Moi, je voudrais simplement dire, par rapport à votre introduction, André, c'est que le ministre a également parlé ce matin d'une révolution pénale. C'est son mot.
- Révolution, carrément.
- Oui, il a dit, je vais faire une révolution pénale.
- J'indique simplement que, quand Emmanuel Macron, qui est arrivé, ça fait déjà quand même un nombre d'années, il avait, souvenez-vous, écrit un livre qui s'appelait Révolution.
- Et dans ce livre, il y avait tout un programme justice, qui d'ailleurs a été mis en place, en grande partie, sous Nicole Belloubet.
- A l'époque, c'était Edouard Philippe qui était Premier ministre, d'ailleurs, qui a balayé toute l'application des peines, puisqu'elle a fait une loi sur l'application des peines, qui a balayé toute l'application des peines, qui a fait toute la justice des mineurs, puisque ça a été, certes, voté un peu plus tardivement sous Éric Dupond-Moretti, mais ça a été élaboré dans ces chantiers de la justice avec Nicole Belloubet.
- Et sous, j'allais dire, pratiquement la même gouvernance, en tout cas, on nous dit qu'on va refaire une révolution.
- Alors, moi, je m'en réjouis, parce que les annonces qui sont faites sont en grande partie celles que notre syndicat propose depuis, justement, les chantiers de la justice.
- Mais en termes de cohérence, et d'action, si vous voulez, ça pose toujours, en tout cas, question, de voir qu'on refait la révolution sur la révolution sur la révolution.
- Alors, je sais bien que la France est un pays de révolutionnaires.
- Oui, mais justement, on annonce le mot révolution, mais Anne, ma soeur Anne, vous ne nous voit-tu rien venir ? Oui, et je pense qu'aujourd'hui, ce qu'attendent surtout les citoyens, c'est de la lisibilité, les acteurs, c'est de la stabilité, c'est de l'action, évidemment.
- Oui, oui.
- Je...
Transcription générée par IA