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Par avec Franck Papazian

Quels liens entretiennent l'Union européenne et l'Azerbaïdjan ?


En plein conflit entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie pour la possession de l'enclave du Haut-Karabagh, quels liens entretiennent l'Union européenne et l'Azerbaïdjan ? Pour en parler, André Bercoff reçoit Franck Papazian, co-président du Conseil de coordination des Organisations Arméniennes de France.
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"Tout le monde quitte, les arméniens quittent le Haut-Karabakh."

André Bercoff  : Ah la voie suave d'Ursula von der Leyen en train de se laver les mains. Avez-t-elle cette même voie suave quand elle signait, au nom de l'Union européenne ? Bien sûr, en juillet 2022 un accord avec l'Azerbaïdjan prévoyant de passer de 12 à 20 milliards l'Azerbaïdjan devient le premier client de l'Azerbaïdjan. Très bien, très bien. Et oui, vous comprenez, on avait fait l'embargo sur le pétrole russe et le gaz russe, il fallait bien, avant de les mettre à genoux, donc il fallait bien régler le problème. Et bien voilà, aujourd'hui c'est très intéressant, il y a eu le blocus du Haut-Karabakh, ensuite ça y est, stratégie est claire évidemment, tout le monde quitte, les arméniens quittent le Haut-Karabakh. On proteste Catherine Colonna, notre ministre des affaires étrangères en disant attention nous allons protéger ce qui est à protéger, et puis attention il ne faut pas que l'Arménie soit impliquée dans ce qui s'est passé là-haut, ah oui d'accord, il ne faut pas qu'elle soit impliquée. Mais ce qui est très intéressant c'est qu'aucune sanction n'est n'a pas du tout. Alors on rappelle simplement que les européens ont versé 15,6 milliards d'euros à l'Azerbaïdjan en 2022 en échange de son gaz, et vont l'Union européenne, nous et tous les autres, vont doubler ces importations d'ici 2027.

"Mais qu'est-ce que, pourquoi, comparaison n'étant pas raison, mais pourquoi on n'entend pas du tout le même son de cloche,"

André Bercoff  : Alors la question elle est assez simple, je dis très bien, écoutez quand on a eu l'invasion de la Russie par l'Ukraine, tout le monde protestait et a très juste titre, effectivement voilà après il y a eu ce qu'il y a eu, depuis on suit la chose. Mais qu'est-ce que, pourquoi, comparaison n'étant pas raison, mais pourquoi on n'entend pas du tout le même son de cloche, pas de bruit d'embargo, pas de problème, pas de boycott, pas etc, pas les entreprises françaises sont obligées de quitter l'Azerbaïdjan comme elles ont été obligées de quitter Moscou ou Saint-Pétersbourg, non non on n'entend rien, on n'entend pas grand chose en tout cas. Alors je ne dis pas que c'est très bien que Catherine Colonna mais Franck Papazian bonjour,(bonjour), vous êtes coprésident du conseil de coordination des organisations améniennes de France, et je lui ai demandé moi encore une fois, il ne s'agit pas de faire des brevets ou des notes ou donner des notes, mais est-ce que ça ne vous frappe pas la différence entre la manière dont on a traité Russie, Ukraine et la manière dont on traite l'Azerbaïdjan au Karabakh ?

Franck Papazian : Il est clair que la communauté internationale a été en dessous de tout dans cette affaire due au Karabakh. En 2020, il y a eu une guerre qui a été imposée aux Arméniens par l'Azerbaïdjan. Pendant 44 jours, l'Azerbaïdjan a utilisé des drones assassins, des armes à 5 000 morts. L'Azerbaïdjan a été soutenu par la Turquie qui a envoyé immédiatement au début du conflit 80 experts militaires à Baku pour piloter la guerre, 1 200 soldats d'élite turcs sur le terrain et 2 500 djihadistes syriens supplétifs de l'armée turque. Donc c'était aussi les dictatures.

"La communauté internationale n'a pas réagi non plus quand, pendant neuf mois, à partir de 12 décembre 2022."

André Bercoff  : Monsieur Papazian, excusez-moi, ce sont des faits avérés ce que vous dites, c'est absolument vrai.

Franck Papazian : Ce sont des faits avérés que j'ai répétés mille fois et de toute façon, la communauté internationale les a vérifiés. Bien sûr, le président de la République Emmanuel Macron, trois jours après le début de la guerre en 2020, a pointé l'Azerbaïdjan comme étant l'agresseur et la Turquie comme étant complice. Ce qui se passe aujourd'hui, la solution finale envisagée par l'Azerbaïdjan contre les armes indiennes du Haut-Karabakh, se fonde effectivement sur l'inaction de la communauté internationale qui porte une lourde responsabilité dans la guerre de 2020. Elle n'a pas réagi. La communauté internationale n'a pas réagi non plus quand, pendant neuf mois, à partir de 12 décembre 2022. L'Azerbaïdjan a exercé un blocus contre les armées indiennes du Haut-Karabakh, fermant la seule route qui permettait à l'armée d'unir le Haut-Karabakh. Rien ne passait, rien ne sortait et donc l'Azerbaïdjan a voulu étouffer et affamé en fait les Arméniens du Haut-Karabakh. C'est une épuration ethnique à laquelle nous avons insisté. Comme vous l'avez dit, André, aujourd'hui, il n'y a plus d'Arméniens, quasiment plus, quelques centaines d'Arméniens dans le Haut-Karabakh, (…)

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