Retranscription des premières minutes :
- « Le petit matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Gleize. » « 6h40 Sud Radio, la vie en vrai, c'est une condamnation qui fait énormément réagir.
- Dans un village en Corrèze, un couple de pharmaciens a été condamné à une interdiction d'exercer de 6 mois la raison.
- Ils avaient vendu des médicaments à l'unité en dehors du cadre réglementaire.
- Ils ont fait appel de cette décision et dénoncent le système actuel. Bonjour Antoine Priou. » « Oui, bonjour. » « Vous êtes donc pharmacien à Sornac, petite commune de Corrèze.
- Vous et votre compagne, vous avez donc été condamné, je le disais, par l'ordre des pharmaciens.
- Qu'est-ce qui vous est reproché précisément, Antoine Priou ? » « Eh bien, ce qui nous est reproché, c'est qu'on a dispensé des médicaments à l'unité en 2019 concernant une classe médicamenteuse qui s'appelle les corticoïdes, notamment la prénisolone, qui a été en forte tension.
- Donc, on était en situation de quasi pénis.
- Et vu que c'est un médicament qu'on prend en général pour des très courtes périodes, il en reste toujours dans la boîte après avoir pris le traitement.
- Et en général, ça finit soit périmé dans les armoires à pharmacie, soit détruit.
- Et donc, on s'est dit que dispenser à l'unité un médicament en pénurie était du bon sens pour garantir un accès aux soins sur un territoire qui est déjà assez fragilisé.
- On est en milieu très rural.
- Et ce qui nous est reproché, c'est ça.
- Voilà.
- Deux petites communes sur le parc naturel régional du plateau de Millevaches.
- Et donc, voilà.
- Ce qui nous est reproché, c'est d'avoir en fait dispensé à l'unité.
- Alors qu'on l'a fait pour d'autres classes médicamenteuses ou pour d'autres raisons.
- Mais voilà.
- Ce qui nous est reproché, c'est d'avoir dispensé à l'unité hors cadre légal.
- Avec toujours pour vous un objectif premier qui était celui de logique de santé publique.
- Oui, on l'a fait aussi.
- Donc déjà, un accès aux soins sur un médicament en pénurie.
- Ça permet d'avoir deux personnes qui peuvent bénéficier du traitement au lieu d'une.
- Et ensuite, on l'a fait sur les antibiotiques.
- Donc là, on est face à un gros problème qui s'appelle l'antibioresistance.
- Qui va probablement être un des enjeux majeurs du siècle qui vient.
- Et suite à une étude scientifique entre 2014 et 2017, on commençait à avoir des éléments de conclusion.
- On commençait à avoir de la littérature internationale.
- Et en fait, on s'est mis d'accord avec les prescripteurs, avec les médecins.
- Parce qu'on travaille au sein d'une maison de santé pluriprofessionnelle.
- C'est-à-dire qu'on est en capacité de faire de la recherche, de faire de l'enseignement, de faire de l'encadrement de stagiaires en médecine.
- Et donc, dans un cadre de recherche, on a expérimenté la dispensation à l'unité des antibiotiques pour justement lutter contre l'antibioresistance.
- Et ça, ce n'est pas réglementaire ? Alors maintenant, c'est réglementaire.
- Parce qu'aujourd'hui, on peut faire la vente de médicaments à l'unité en France, non ? Alors, pour les antibiotiques et historiquement, pour les médicaments qui relèvent du régime des stupéfiants.
- Mais pour les antibiotiques, c'est tout à fait cadré.
- Maintenant, dans des situations de pénurie, on peut avoir des décrets qui tombent pour obliger la dispensation à l'unité de certains produits.
- En début février, il y a eu un décret pour mieux gérer un antidépresseur, un antipsychotique qui s'appelle la kétiapine.
- Mais pour les antibiotiques, il a fallu attendre huit ans, en fait, entre le début de l'étude scientifique de l'Inserm jusqu'à la publication.
- En 2020, du décret ministériel, puis en 2022, du décret d'application pour pouvoir dispenser les antibiotiques à l'unité dans un cadre réglementé, mais non obligatoire.
- C'est-à-dire qu'il a fallu huit ans pour mettre en place quelque chose qui, finalement, a un impact assez faible.
- Parce qu'aujourd'hui, l'assurance maladie nous dit qu'il n'y a à peu près que 10% des pharmacies qui dispensent à l'unité les antibiotiques.
- Donc, c'est très lent.
- Et face à des problèmes de santé publique qui, eux, courent, eh bien, on a privilégié une certaine légitimité d'action.
- Voilà, parce qu'on est responsable.
- On a fait six années d'études.
- Être pharmacien, c'est être avant tout les gardiens des poisons.
- C'est ça, notre fonction principale.
-...
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