Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Parlons des petites maternités, maternités dites de proximité, souvent en province, évidemment, toujours en province.
- Pourquoi on en parle ? Parce qu'une proposition de loi a été votée à l'Assemblée Nationale par les députés visant à lutter contre la mortalité infantile.
- Le texte prévoit notamment d'instaurer un moratoire de 3 ans sur les fermetures de maternités.
- Sauf en cas de danger pour la sécurité des patients.
- C'est une proposition de loi qui a été portée par le groupe LIOT, le groupe centriste LIOT.
- Nous sommes avec le docteur Anne Geffroy-Vernay. Bonjour docteur.
- Oui, bonjour.
- Merci d'être avec nous. Vous êtes anesthésiste réanimatrice au CHU de Perpignan, président du syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes et réanimateurs.
- Je n'ai pas dit de bêtises ? C'est ça, ce n'est pas encore un CHU mais sinon c'est ça.
- Ah bon, bon.
- Ce n'est pas encore un CHU.
- Ce n'est pas encore un CHU de Perpignan, je croyais.
- Non, non, on est dans une petite ville, on n'est pas dans une grande ville avec des CHU et donc on est très concerné aussi par le sujet de l'accès aux soins.
- De l'accès aux soins.
- Alors, ces députés ont voté, ont voté ce moratoire sur la fermeture des petites maternités.
- J'ai vu aussi la publication d'un livre qui a pour titre le scandale des accouchements en France.
- Et les deux auteurs, deux journalistes qui ont enquêté sur la forte hausse de la mortalité infantile en France expliquent qu'il y a un système de développement, d'augmentation des petites maternités qui a pour effet de concentrer les naissances dans les grandes maternités, surcharger ce qui entraînerait une augmentation de la mortalité infantile en France.
- Que dites-vous et que répondez-vous à cela ? Alors, je ne sais pas si la proposition de loi est liée à ce livre mais je crains qu'elle n'y soit pas complètement étrangère.
- Oui, moi non plus.
- Ce livre pose un problème qui est que, alors je pense que le mot démantèlement n'est pas le mot approprié.
- Il y a eu beaucoup de fermetures de maternités depuis une vingtaine d'années, mais dans un intérêt pour les patientes.
- Et en fait, la démonstration de ce livre, elle pose énormément de problèmes parce qu'il y a des choses qui sont tout à fait vraies dans ce qui est écrit ce livre.
- Et puis il y a des choses qui sont des avis d'experts, c'est-à-dire qu'il y a des argumentaires qui tiennent sur l'avis d'une personne qu'on a rencontrée.
- Et ce n'est pas du tout comme ça qu'on peut raisonner en médecine, c'est sur des arguments factuels.
- Et certes, le chiffre de mortalité infantile, il a augmenté depuis plusieurs années.
- Alors, ce n'est pas 4,1 pour 1000.
- Mais enfin, ce n'est pas négatif.
- Et ça mérite qu'on s'y attarde, mais ça mérite qu'on y trouve des bonnes solutions et pas des mauvaises solutions.
- Et c'est pour ça que je reviens sur le mot démantèlement.
- On n'a pas démantelé des maternités.
- On a regardé quelles étaient les maternités dont la pertinence était pertinente dans leur existence et lesquelles ne sont pas en mesure de fonctionner en assurant le maximum de qualité et de sécurité des soins.
- C'est ça la démarche qui a été faite.
- Oui, j'ai compris, j'ai compris.
- Vous ne liez pas la fermeture de certaines petites maternités à l'augmentation des...
- Du nombre de la mortalité à la naissance.
- Ce lien n'est pas démontré.
- Par contre, ce qui est démontré, c'est que quand on a dû fermer, et quand on a dû, ce n'est pas les médecins qui les ferment, c'est les agences régionales de santé ou plus haut même, quand on ferme des maternités ou les directeurs quand ils manquent du monde, c'est parce qu'on estime qu'il y a un danger pour les patientes.
- Ou pire, c'est quand on a alerté et que malgré les alertes, on a maintenu une maternité fermée et qu'on a dû finalement...
- On a fermé après le décès d'une patiente, ou d'une femme, ou du bébé, ou les deux.
- Et c'est ça qu'on ne veut pas, nous.
- C'est qu'on sait très bien que le maintien de maternités coûte que coûte présente...
Transcription générée par IA