Retranscription des premières minutes :
- Et donc c'est à la une sur Sud Radio. Abémous Papam, le cardinal américain Robert Francis Prévost est devenu hier le 267e pape de l'histoire, le premier originaire des États-Unis. Il a choisi pour nom de règne Léon XIV. Il a 69 ans. Qui est-il vraiment ? Comment s'annonce son pontificat ? Pour y répondre, j'ai le plaisir d'accueillir Frédéric Mounier. Bonjour. Bonjour à tous.
- Et un grand merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio. Vous êtes journaliste, ancien correspondant de La Croix au Vatican, auteur par ailleurs de la biographie « Le pape François, une vie » aux éditions Presse du Châtelet. Justement, commençons par là.
- Par rapport au pape François, comment se positionne Léon XIV ? Est-ce qu'on est plutôt dans la continuité ou dans une forme de rupture ? Où se place véritablement le curseur ? Alors sur le fond, nous sommes véritablement dans une continuité. Le message qui a été prononcé hier à la Logia de la Bataille...
- Oui. ...de Vasilique Saint-Pierre par le nouveau pape Léon XIV est très clairement un message bergolien. Il a parlé d'une église en dialogue, d'une église aux portes ouvertes, d'une église les bras ouverts. Il a parlé de l'impératif d'une paix désarmée ou désarmante. Tout cela, c'est du bergolio pur sucre.
- Et en même temps, dans les apparences, il faut voir que le pape Léon XIV avait décidé de se vêtir des attributs pontificaux, c'est-à-dire de la mosette rouge et de l'étole dorée, qui sont les attributs dont le pape François avait souhaité se démarquer dans un souci de simplicité. Donc on voit bien l'alliance que Léon XIV est en train de préparer entre le fond de bergolio et la forme qui va lui être propre. Un retour à la liturgie classique, une forme de conservatisme, de ce point de vue-là ? Je ne pense pas. Je ne pense pas. Léon XIV est un homme prudent, un homme sage, mais c'est aussi un homme déterminé. Vous avez bien expliqué qu'il s'agissait de la liturgie.
- Il s'agit du premier pape américain. Il faut se souvenir qu'il y a quelques semaines, sur les réseaux sociaux, celui qui était encore Mgr Prévost, préfet du Dicaster pour les évêques, c'est-à-dire à la tête de toutes les nominations épiscopales dans l'Église catholique à travers le monde, il s'était affronté très durement au vice-président catholique américain G.D. Vance. Et il lui avait en gros rappelé que l'impératif de la solidarité avec le prochain ne se lui avait pas donné. Il s'était affronté très durement au vice-président catholique américain G.D. Vance. Et il lui avait en gros rappelé que l'impératif de la solidarité avec le prochain ne se lui avait pas donné.
- Il ne limitait pas à sa propre famille et à son propre entourage. Mais il avait rappelé l'impératif évangélique, suivant le bon samaritain, de la logique avec le plus éloigné et donc avec les migrants.
- Donc cette élection manifeste de la part du collège électoral des cardinaux le souci de se situer très clairement face à Donald Trump.
- Face à Donald Trump. Ça, c'est une position très forte. D'ailleurs, on l'a entendu hier. Dès ses premiers mots, il a parlé de sa volonté de construire des ponts. Il y a une référence aussi au pape François ici. Construire des ponts et pas des murs. On a aussi ici une attaque à demi-mot de Donald Trump.
- C'est une attaque tout à fait explicite. Et tout le monde sait que Mgr Prévost à Chicago était très proche de Mgr Kupic, qui était l'archevêque de Chicago et qui lui-même était un homme très ouvert.
- Il faut se rappeler que le nouveau pape...
- Mgr Prévost a exercé son ministère pendant une vingtaine d'années au Pérou, qu'il a été proche de Gustavo Gutiérrez, qui était lui-même l'un des artisans de la théologie de la libération.
- Donc c'est clairement un homme très, très ouvert, mais en même temps, un homme discret, pragmatique. Ça ne sera pas l'homme des coups d'éclat.
- Ça sera l'homme de la certitude doctrinale, mais de la certitude évangélique, de la certitude de la solidarité et de la charité.
- Un pape réconciliateur.
- Est-ce que vous pouvez le définir ainsi ? Oui, un pape...
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