Retranscription des premières minutes :
- 14h-16h, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
- Vous êtes psychologue et vous avez notamment écrit « L'autonomie émotionnelle » aux éditions Robert Laffont.
- Dans ce livre, vous nous expliquez que c'est important de les reconnaître, nos blessures, et puis de les guérir, enfin en tout cas, de les cicatriser.
- Oui, exactement. En fait, ça crée une sorte de filtre de lecture du monde et en particulier des relations assez prégnants qui nous fait percevoir les comportements des autres à notre égard de certaines façons.
- Un peu teintées de notre blessure.
- Et donc, selon la profondeur de la blessure, selon notre conscience de cette blessure, on peut se retrouver dans des situations qui nous apparaissent comme très souffrantes alors qu'elles ne le sont pas nécessairement.
- Et donc, c'est ça qui est intéressant à débusquer et puis à soigner tranquillement, souvent avec le temps, ce qu'on a du mal à accepter maintenant.
- Oui, mais c'est d'abord d'accepter que peut-être l'autre ne veut pas nous faire du mal, mais qu'en revanche, il touche.
- Là où on a mal.
- Oui, et que c'est notre perception qui accuse l'autre de quelque chose qui est déjà en nous, en fait.
- Et ça, c'est vraiment la première étape indispensable parce qu'on peut être avec un partenaire toxique qui fait tout pour nous humilier ou nous détruire, bien sûr.
- Mais souvent, non.
- C'est juste parce qu'on manque d'estime de soi, on a peur d'être abandonné, de le perdre.
- C'est très souvent nos peurs, effectivement, qui sont le fruit de ces blessures-là.
- Et on se trompe souvent sur l'intention de l'autre à notre égard.
- L'autre est aussi très souvent un enfant blessé, par ailleurs, et donc il se débat lui-même avec ses propres blessures dont il nous accuse, ce qui ne nous fait pas du bien non plus.
- Donc c'est dans cette danse, en fait, des blessures de l'un et de l'autre qu'on peut intervenir pour mettre un peu de conscience et un peu de douceur par le travail sur soi, le questionnement.
- Oui.
- Moi, j'aime bien dire qu'en effet, c'est la relation amoureuse qui, évidemment, va nous toucher le plus parce que, d'abord, on a des sentiments, donc on est plus vulnérable, bien sûr.
- Et puis ensuite, on est quand même un peu en huis clos avec son partenaire.
- C'est vrai, et puis c'est extrêmement important, en fait, pour chacun d'entre nous.
- Je crois qu'il n'y a pas grand-chose de plus important.
- Très souvent, tout le reste passe après.
- Donc c'est là où ça vient nous solliciter le plus fort.
- Alors, ce qu'il faut bien dire, c'est qu'on peut très bien être dans une relation et puis se mettre à souffrir parce que l'autre nous blesse, nous blesse, nous blesse.
- Bon, mais si on le quitte et qu'on n'a pas pris conscience de nos blessures, on va retrouver le même, en quelque sorte.
- Exactement.
- Les schémas se répètent, en fait.
- Tant qu'on n'a pas pris cette conscience-là et qu'on n'a pas pris à bras le corps la blessure et tout ce qu'elle implique.
- D'où la nécessité, quand même, tout de suite, d'essayer de comprendre qu'est-ce qui se joue entre nous.
- Exactement.
- Ce qui est intéressant, c'est de partir des conflits.
- Qu'est-ce qui se répète dans ces conflits ? Qu'est-ce qui me fait mal ? Qu'est-ce que je crois qu'il me dit ? Questionner l'autre aussi.
- Est-ce que c'est ça que tu veux dire ? Vraiment, très souvent, il nous dit mais pas du tout, enfin, j'aurais jamais pu dire un truc pareil alors que je t'aime.
- Donc, ce questionnement-là est souvent vertueux.
- Ça nous permet de sortir des certitudes qui sont souvent juste des traumas.
- J'aime bien cette théorie qui dit que quand on se met à la place de l'autre et qu'on se met à la place de l'autre et qu'on imagine quelque chose, par exemple, pourquoi il est en retard, il faut toujours trouver trois explications pour être sûr de ne pas se focaliser sur une mauvaise explication.
- Oui, c'est intéressant.
- En tout cas, ça permet de tout de suite imaginer qu'il peut y avoir une autre explication que celle qu'on pense assurément être la bonne et qui, très souvent, est très négative.
- En général, oui.
-...
Transcription générée par IA