Par Elisabeth Levy
"Hausse du budget de l'Elysée et du Parlement : La pilule ne passe pas"
"Hausse du budget de l'Elysée et du Parlement : La pilule ne passe pas" Écoutez la chronique d'Elisabeth Lévy
Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 8h13, la hausse du budget de l'Elysée des Assemblées a suscité un tollé pendant tout le week-end.
- Elisabeth Lévy, oui, mais alors là, vous allez à contre-temps de l'opinion publique.
- Et je suis assez d'accord avec vous, là, je vous le dis clairement.
- On sera tous les deux dénoncés.
- Parce que vous avez raison, c'est un des rares sujets qui fasse la quasi-unanimité des Français.
- J'assume, comme vous, de ne pas partager ce point de vue.
- Alors, le projet Barlier prévoit en effet une hausse de la dotation des Assemblées.
- Donc, c'est un 7% pour les Assemblées et l'Elysée, c'est 2,5%.
- Alors, c'est celle-là qui fait scandale.
- Bien sûr, d'abord parce qu'elle est un peu au-dessus de l'inflation.
- Et en réalité, parce que haïr Macron, c'est le sport préféré de tout le monde.
- Ça fait de vous un résistant sans prendre le moindre risque.
- Alors, sur TF1, vous l'avez vu, à Laurent 2, Saint-Martin, pardon.
- Non, Saint-Martin.
- Non, non, Saint-Martin.
- On renvoie la balle aux parlementaires, mais en même temps, il a essayé, vaguement, de défendre la mesure.
- En disant, oui, les Français ont besoin d'institutions.
- Bon, il a été balayé par la journaliste, salué en héroïne pour ça.
- Vous ne pouvez pas dire aux Français qu'il doit faire des efforts quand l'Elysée, l'Assemblée et le Sénat sont épargnés.
- Ce n'est pas audible, ça, c'était le grand mot.
- Et sur les réseaux, alors là, ça a été un festival de criats et rires un peu dégoûtants, à mon avis.
- C'est nous, les victimes.
- Les méchants pouvoirs qui s'en mettent plein les poches.
- Oui, mais il y a le symbole, alors ? Un symbole de quoi ? C'est ce qu'on a dit, Jean-Jacques, symbole de quoi ? À part du ressentiment général, comme l'affect dominant.
- La hausse, c'est 3 millions pour l'Elysée, 11 pour l'Assemblée, 6 pour le Sénat.
- 20 millions.
- Quand on cherche 60 milliards d'économies, je n'ai même pas fait le calcul, il y aurait eu trop de zéros.
- La vérité, c'est que supprimer cette augmentation, ça n'améliorera pas le sort d'un seul Français.
- D'abord, ça ne changera strictement rien.
- Et moi, je ne veux pas qu'on regarde à la dépense pour recevoir les chefs d'État, ni même pour les déplacements du président.
- On est la France, désolé.
- Mais surtout, ce qui me frappe dans cette affaire, c'est qu'elle est symptomatique des passions tristes qui empoisonnent notre vie publique depuis peut-être la Révolution, ce que Spinoza en avait parlé avant, mais Stendhal l'a repris.
- L'envie, la jalousie, la haine impuissante.
- Les salauds de puissants.
- Et j'appelle ça la théorie de l'assiette du voisin.
- L'important, ce n'est pas ce que j'ai dans mon assiette, c'est que l'autre n'est pas plus.
- Rappelez-vous le scandale pour Léomar de Rugy.
- Oui, François.
- Et ça accompagne, c'est pour ça que je pense que là, ça accompagne un autre mal français, c'est l'irresponsabilité.
- C'est toujours la faute des autres, de l'État, de l'État...
Transcription générée par IA