Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger.
- 8h08, soyez libres. Et ce matin, Françoise de Gois. Bonjour, Françoise.
- Bonjour, mon chat Patrick.
- Le 13 novembre, on vient de l'évoquer largement dans le journal, et on y reviendra tout à l'heure.
- Et le 13 novembre est partout aujourd'hui, à la une de toute la presse et à la une aussi, évidemment, dans le cœur des Français.
- Ah bah bien sûr, oui, Patrick, car le 13 novembre, c'est une sidération, c'est une douleur encore plus grande, je pense, que celle de Charlie.
- Pourquoi ? Parce que c'est la jeunesse, c'est nos modes de vie qui sont fauchés, c'est nos modes de vie que les terroristes islamistes tentent de briser.
- C'est une douleur collective. On se souvient tous de ce qu'on faisait ce jour-là, quand on apprend le 13 novembre, et de ce silence de mort qui planait sur la ville au petit matin du 14 novembre.
- Pas d'immenses manifs, vous en souvenez, Patrick, comme pour Charlie, mais une réaction très forte des Parisiens qui reviennent s'asseoir aux terrasses.
- Je sais que vous l'avez fait, moi aussi, dès le surlendemain, pour montrer que le pays de la liberté, ce n'est pas à genoux. Ce qui est puissant aussi, c'est la capacité de résilience des Français.
- Ce pays qu'on dit grognon, colérique, égotiste même, eh bien, ce pays encaisse, fait la part du feu, ne met pas les musulmans dans le même sac que les terroristes islamistes.
- On n'a pas vu de vengeance, on n'a pas vu de haine, on n'a pas vu de mosquées attaquées en forme de représailles.
- Il y avait une union nationale qui a tenu le coup, vraiment, autour de François Hollande.
- Qu'est-ce qui a changé depuis dix ans ? D'abord, Patrick, j'en parlais avec le procureur François Moulins, qui, lui, a essuyé toute la vague terroriste française.
- Nous sommes habitués à vivre d'abord avec l'état d'urgence.
- On l'a oublié, mais après Charlie, et plus encore après le Bataclan, l'état d'urgence est déclaré et devient quasiment permanent.
- Rentre dans nos vies sans que cela nous dérange.
- C'est tout à fait logique. Pourquoi ? Parce que les Français...
- Certains avaient été dérangés.
- Oui, mais c'est épiphénoménal, globalement.
- Les Français acceptent parce qu'ils prennent conscience qu'ils sont une cible, l'une des cibles privilégiées des islamistes, et que la menace terroriste est toujours aussi forte dix ans après.
- Ce qui a changé aussi, c'est le mode d'action terroriste.
- Est-ce qu'une opération commando pilotée de l'extérieur, comme le 13 novembre, serait encore possible aujourd'hui ? Eh bien, la plupart des spécialistes du terrorisme disent beaucoup moins, car désormais, la radicalisation se fait autrement, à travers les réseaux sociaux notamment, et se monte en quelque sorte des auto-entreprises du terrorisme, avec des passages à l'acte solitaire, comme à Nice le 14 juillet, ou bien les meurtres sauvages de Samuel Paty ou Dominique Bernard.
- Voilà, ça c'est vraiment ce qui a changé.
- Et sur le plan politique, qu'est-ce que ça a changé ? Ah bah oui, en dix ans, la société française s'est radicalisée, j'ai envie de le dire, souvenez-vous, polarisée en tout cas.
- Il y a dix ans, il y avait une polémique extrêmement forte sur la présence ou pas de Marine Le Pen.
- Vous vous en souvenez ? Dans les cortèges d'hommage à Charlie.
- Dix ans plus tard, Patrick, entre vous et moi, est-ce que la question se poserait pour la leader du Rassemblement National ? Absolument pas, elle s'est notabilisée.
- Deux finales de présidentielle, un discours plus polissé, et un discours surtout sur l'immigration et l'islam, toujours le même, mais moins gros sabot que son père, et bien ça a fait son chemin dans les esprits.
- Aujourd'hui, il n'y aura aucune discussion sur la présence ou pas de Marine Le Pen.
- D'abord, il n'y en a eu très peu sur sa présence à la marche contre l'antisémitisme.
- Radicalité aussi de la gauche extrême, avec en miroir, vous voyez, la tension permanente imposée dans le débat public par Jean-Luc Mélenchon et son équipe, ses charges répétées sur la police.
- La police tue sa condamnation très molle du Hamas.
- Depuis le 7 octobre, et cet antisionisme radical qui flirte trop...
Transcription générée par IA