Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, on décrypte le monde. On décrypte le monde et on décrypte l'avenir d'une des plus grandes nations que cette terre ait jamais portée.
- On va parler de l'Iran tout de suite avec notre invitée Fariba Ashtroudi. Bonjour. Bonjour.
- Bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes la présidente de l'association Moha Morzen Ashtroudi. De votre nom, qui est Morzen Ashtroudi ? On le rappelle à nos auditeurs.
- Oui. C'était mon père, un grand scientifique et un grand mathématicien, philosophe et poète iranien. Et donc voilà.
- Vous portez sa mémoire et ses combats. Vous revenez d'Iran. Vous étiez sur place pendant les affrontements entre Israël et l'Iran. D'abord, comment l'avez-vous vécu sur place ? Très très mal. Très mal. On a été tous malades, malades de cette guerre. Parce que c'est dans l'intérêt de personne. C'est surtout pas dans l'intérêt du peuple iranien.
- Déjà qu'avant les bombardements, la vie quotidienne des Iraniens était terrifiante avec les coupures d'électricité. Pour vous donner un exemple, les gamines et les gamins se réveillaient à 4h du matin pour aller...
- Les cours commençaient à 6h. Les gamins ensablaient complètement parce qu'il y avait des coupures d'électricité. Donc déjà, la vie quotidienne n'était pas simple.
- Et avec la guerre, évidemment, on était surpris sous les bombardements.
- Oui. On a beaucoup entendu en France notamment, et c'est quelque chose qu'on n'entendait plus depuis les années George Bush, ces bombardements vont peut-être libérer les Iraniens, peut-être faire tomber le régime.
- Est-ce que ça a été vécu comme ça par les Iraniens qui soient pro ou contre le régime ? Écoutez, il y a une grande majorité des Iraniens qui sont contre le régime. Ça, on le sait, parce qu'ils n'en peuvent plus. Néanmoins, à part des réactions, j'allais dire émotionnelles, Oui.
- en disant « Ah ben oui, qu'on en finisse », non. Comme je le dis, tous les gens qui ont un peu de jugeote et qui réfléchissent savent qu'on ne libère pas un pays sous les bombes, surtout qu'on a tous les exemples de l'Irak, de la Libye, etc. Non, les Iraniens, d'abord, ils sont extrêmement patriotes. J'étais étonné de voir à quel point la population s'est soudée, à quel point cette résilience, cette abnégation de s'entraider pour l'Iran...
- Oui.
- ... entre eux, parce qu'effectivement, le gouvernement est souvent absent. Il y a tellement de problèmes en Iran qu'il faut qu'on se prenne en main nous-mêmes.
- Oui.
- Donc non, absolument pas. On ne libère pas un pays sous les bombes.
- Et ça, vous teniez d'ailleurs à le redire ce matin sur Sud Radio, notamment vous, parce que c'était important. On va parler aussi du régime dans un instant. Mais avant ça, je voudrais vous demander comment il se porte au sortir de cette guerre.
- Oui.
- Est-ce que...
- ... le sentiment national s'est porté à son soutien à la suite des frappes israéliennes ou pas ? Est-ce qu'il a réussi à ressouder sa base grâce à cette guerre ? Écoutez, hier, j'ai eu quelqu'un qui est un virulent critique du régime. Il est plutôt proche d'un certain cercle de réformateurs. Et il m'a dit très sincèrement qu'il y a ce sentiment de la fierté de dire que, depuis des années, enfin, depuis la création d'Israël, personne n'avait osé dire à Israël « ça suffit ».
- Oui.
- Donc... Mais je mets un... Vous voyez, un...
- Un bémol.
- Un bémol, exactement. Parce que... Alors, il me disait, effectivement, on est très conscients des dommages qu'on a eus, parce que les infrastructures... On ne sait pas encore aussi bien les dommages que les victimes.
- Oui.
- Il n'y a pas 600 et quelques victimes. C'est beaucoup plus.
- Vous pensez qu'il y en a beaucoup plus, y compris des victimes civiles ? Bien sûr.
- Je suis en train de le compter. Et là, ce que j'étais très étonné, hier, ils ont donné une liste, la liste dans les réseaux sociaux, évidemment proches du gouvernement, Israël, etc., la liste des militaires de l'armée régulière. Et vous savez, les Iraniens sont très attachés à l'armée régulière, même si cette armée régulière a été décapitée, a été...
- Néanmoins, pour les Iraniens, c'est les héros de la guerre. Donc s'ils ont... Ils sont très malins....
Transcription générée par IA