Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio en décrypte le monde. Une occasion manquée hier à Istanbul. On espérait le début de négociation en vue d'un cessez-le-feu entre l'Ukraine et la Russie.
- Finalement, ça n'a pas eu lieu. L'Europe appelle à augmenter les sanctions, en particulier la France par la voix d'Emmanuel Macron.
- Est-ce que c'est crédible ? Est-ce qu'elle a les moyens de faire pression sur la Russie ? On en parle avec notre invité. Bonjour, Guillaume Laganne.
- Bonjour. Bienvenue sur Sud Radio. Merci. Vous êtes spécialiste des relations internationales, maître de conférences à Sciences Po et auteur de ce livre, notamment « Questions internationales » en fiche. C'est toujours pratique, ça. C'est publié aux éditions Ellipse, absolument.
- Est-ce que la France et les autres pays d'Europe ont vraiment des moyens de pression sur la Russie pour lui faire accélérer le processus vers un cessez-le-feu ? Dès l'Europe, elle a adopté cette semaine un 17e paquet.
- C'est-à-dire des sanctions économiques qui visent la flotte fantôme. Vous savez, ce sont ces bateaux qui transportent le pétrole russe à travers la Baltique vers ceux qui leur achètent le pétrole, comme l'Inde ou la Chine.
- Donc maintenant, ces bateaux seront sanctionnés. L'Europe, elle a déjà beaucoup sanctionné la Russie sur le plan économique. Et pourtant, celle-ci, elle continue son effort de guerre.
- Donc oui, l'Europe, elle a les moyens. Mais il faudrait peut-être aller plus loin et sans doute quitter le terrain de l'économie.
- Et c'est-à-dire ? C'est-à-dire qu'en fait, je pense que la position de la Russie aujourd'hui, elle est assez simple à comprendre sur le terrain ukrainien, elle est en train de gagner la guerre.
- Alors ce n'est pas très agréable à reconnaître pour nous, mais de fait, la Russie, elle est à l'offensive, elle obtient chaque jour des petites parties du territoire ukrainien, elle tue beaucoup de soldats ukrainiens, elle perd aussi beaucoup de soldats, mais elle accepte ses pertes.
- Et donc dans ce qui est un conflit, elle a du mal à comprendre pourquoi elle devrait s'arrêter, pourquoi elle devrait obtenir un cessez-le-feu.
- Elle considère que le temps joue en sa faveur, c'est ça ? Elle considère que le temps joue en sa faveur, et de fait, quand on regarde l'évolution du conflit depuis plusieurs mois, on voit qu'elle a grignoté des parties du terrain ukrainien, qu'elle a grignoté des parties du territoire ukrainien.
- Alors juste un bémol à ce que vous venez de dire, Guillaume Laganne, c'est vrai qu'elle avance, elle grignote des parties et elle inflige de lourdes pertes à l'Ukraine tout en en subissant.
- Malgré tout, on est loin, très loin de l'effondrement du front ukrainien qu'on a craint à un moment, il y a plusieurs mois par exemple.
- Je suis d'accord avec vous, cela dit, beaucoup d'experts se demandent s'il ne va pas y avoir une offensive avec le printemps et l'été, c'est-à-dire le retour du beau temps sur le front ukrainien.
- On n'est pas complètement sûr que la Russie aura les moyens militaires de mener cette offensive, mais on n'est pas non plus complètement sûr qu'elle ne les a pas, parce que quand on regarde l'économie de guerre russe, c'est vrai qu'elle continue de produire beaucoup de matériel, c'est vrai qu'elle continue d'embaucher beaucoup de soldats, et donc il y a une vraie interrogation sur les capacités de la Russie et beaucoup de...
- ...
- ...de crainte, en fait, qu'elle puisse mener cette offensive.
- Alors, je suis conscient qu'en vous disant ça, ce n'est pas complètement évident, parce qu'on se dit aussi, est-ce qu'on n'est pas en train de reprendre les éléments de la Russie, est-ce qu'on n'est pas en train de faire peur ? Voilà, ce n'est pas évident.
- Mais ce qui est vrai, c'est qu'elle n'a pas vraiment démontré à Istanbul qu'elle était prête à faire la paix.
- Ça, c'est vrai. Justement, l'Europe veut augmenter la pression pour la pousser vers le cessez-le-peu.
- Vous vous dites, il est probablement temps de quitter la diplomatie, dans ce cas-là, pour faire pression sur la Russie.
- Ça veut dire quoi ? De quitter l'économie, pardon.
- Ça veut dire que cette guerre, évidemment, elle va se régler sur le terrain de l'économie, dans le sens où il faut, bien...
Transcription générée par IA