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Par avec Clémence Guetté

Avec Clémence Guetté, députée LFI du Val de Marne


Avec Clémence Guetté, députée LFI du Val de Marne
Les invités

Avec Clémence Guetté, députée LFI du Val de Marne

Patrick Roger: Bonjour Clémence Guetté. Est ce que les jeux sont faits pour l'adoption de la réforme des retraites? Qu'est ce qui est juste ou pas juste? Quelles contestations encore? L'idée aussi d'une taxe toujours pour les super riches, qui est toujours évoquée ici et là. C'est ce que nous allons voir avec vous. Et nous évoquerons aussi le débat sur le nucléaire qui a lieu actuellement. Alors demain et après-demain, se joue l'avenir de cette réforme avec la commission mixte paritaire composée de sept députés, sept sénateurs chargés de se mettre d'accord. Est ce que vous réclamez, comme votre collègue du PS, aussi de la NUPES, Boris Vallaud, que ces réunions soient publiques, retransmises plutôt qu'à huis clos.

Clémence Guetté: Ce serait en effet une bonne chose, parce que la situation dans laquelle on est, c'est une réforme contestée par des millions de personnes 3,5 millions dans la rue la semaine dernière, un homme seul, Macron, qui s'entête à vouloir la passer contre l'avis de tout le monde et une mixte paritaire, vous l'avez dit, quatorze personnes, dix sur quatorze qui sont pour cette réforme des retraites. Donc ça ne représente absolument pas l'opinion publique. Et en plus on dénonce le fait que

Patrick Roger: Il représente aussi les députés qui sont majoritaires.

Clémence Guetté: Mais à l'Assemblée nationale, ça ne vous aura pas échappé, nous n'avons pas voté cette loi, donc ils n'ont pas de mandat de la représentation nationale pour nous représenter dans cette commission mixte paritaire. Et nous déplorons le fait qu'en effet, ça se fait en catimini. Et donc ça, c'est en plus, je trouve, un des travers de la cinquième République. Là, ils nous ont alignés absolument tous les mécanismes les plus vicieux possibles, c'est-à-dire à l'Assemblée nationale. Vous aviez cette procédure avec le débat fixé dans le temps, au Sénat, il y a eu la procédure de vote bloqué. Peut être que jeudi nous aurons encore un 49.3. Donc, ils utilisent tous ces artifices de la cinquième République qui visent à nous empêcher de débattre et qui visent in fine à faire passer une réforme contre l'avis du peuple.

Patrick Roger: Mais Clémence Gaité, vous les avez utilisés aussi pour faire ce qu'appellent certains de l'obstruction avec, en déposant des milliers d'amendements. Vous avez fait la même chose.

Clémence Guetté: Non, nous avons amendé et c'était notre droit en tant que parlementaires, et nous avons [...]

Patrick Roger: Pas qu'amendé, vous changiez une virgule d'un texte à un autre quoi.

Clémence Guetté: Nous avons déposé des amendements sur le texte potentiellement le plus important de ce mandat pour discuter pendant sept jours de séance qui nous avait été gracieusement accordé. C'est trop court. La responsabilité, c'est celle du président de la République.

Patrick Roger: Oui mais est-ce vous n'avez pas gâché la possibilité de négocier, d'arracher quelque chose pour quelques avancées, justement en multipliant ces amendements. Parfois, c'était à la virgule près que ça changeait.

Clémence Guetté: C'est intéressant comme question parce que fondamentalement, nous n'étions pas là pour négocier. Nous n'avons pas voulu passer des amendements pour améliorer tel ou tel point et faire passer cette réforme qui est profondément injuste pour quelque chose de progressiste, à la marge sur tel ou tel point. Nous ne voulons pas de cette réforme. Le peuple français ne veut pas de cette réforme et nous voulons donc que Macron la retire. Il est temps, je crois, d'être sage parce que démocratiquement, ça va laisser des blessures très profondes si jamais il passe en force. Si jamais il s'obstine, ça veut dire que là, dans le même temps, il nous prépare une réforme institutionnelle potentiellement pour réconcilier les Français et la politique, en utilisant dans le même temps sur cette réforme des retraites, tous les processus les plus autoritaires. Donc il y a un problème et il doit renoncer ou retourner devant le peuple avec un référendum.

Patrick Roger: Bon, et il a fait appel à la responsabilité des oppositions. Il ne vous vise pas forcément, c'est plutôt les Républicains. Comment vous prenez cet appel, c'est-à-dire qu'il sent que c'est c'est fragile, c'est compliqué.

Clémence Guetté: Et bien évidemment, les décomptes qu'on a, ils sont pas sûrs du tout de pouvoir le passer avec un vote normal. C'est d'ailleurs pour ça qu'ils préparent déjà les esprits avec un 49.3. On s'est habitué avec le budget où il y a une dizaine de 49.3, mais tout de même, là, ils veulent s'assurer d'avoir une majorité et ils usent comme ça des menaces avec leurs propres députés de la minorité présidentielle où ils leur disent vous allez être virés si jamais vous ne votez pas cette cette réforme. Et puis avec les Républicains, ils ont comme ça à négocier des choses et le président fait passer des messages pour s'assurer de l'heure de leur vote. Mais ce qu'ils oublient, c'est que les députés sont libres. Par ailleurs, nous avons. Nous avons proposé aux citoyens d'interpeller les parlementaires en leur demandant de rendre des comptes sur ce qu'ils allaient voter. Les députés sont libres de leur vote et surtout ils doivent le faire en conscience vis-à-vis de leurs électeurs et électrices.

Patrick Roger: Oui, le 49.3 il y a un l'un de vos collègues députés qui voudraient supprimer cet article. Il fait partie de la constitution donc pour pour faire avancer les choses, non? Ou vous vous êtes favorables aussi à cela?

Clémence Guetté: Alors nous ou nous, on a dénoncé les usages du 49.3, mais je vous ai donné d'autres procédés, d'autres très techniques qui à mon avis dans la cinquième République, sont problématiques. Ce que nous on vise, c'est une réforme plus large et vous le savez très bien. On voudrait convoquer une Constituante pour passer à une sixième République. Pourquoi? Parce que la Constituante, ça veut dire on se met dans une salle et on réécrit les règles du jeu, on réécrit une nouvelle constitution. Donc il y a le 49.3 qui est visé par ce que ce dont vous parliez. Nous, on pense que plus globalement, il faut changer les règles du jeu [...]

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