Retranscription des premières minutes :
- Les invités du jour, Laurence Piau, François Vignol. Laurence Piau, vous êtes journaliste, écrivain. Et François Vignol, vous êtes aujourd'hui en charge du service police-justice, de coordonner les enquêtes police-justice sur M6. Vous publiez tous les deux « Les derniers jours du samouraï », « Les derniers jours d'Alain Delon ».
- C'est paru chez Robert Laffont. C'est un livre qui revient effectivement, comme vous le disiez tout à l'heure, sur ce huis clos qui s'est déroulé pendant près d'une année, quand on a commencé à en entendre parler à Douchy. Pourquoi vous avez choisi « Le samouraï » ? Pourquoi vous avez choisi ce titre-là ? Pourquoi plus celui-là plutôt qu'un autre ? Parce que c'est l'un de ses grands films, parce que ça renvoie un peu à cette attitude mutique, à ce destin solitaire.
- Tout ça.
- Qui nous a fait parler et donner l'envie, effectivement, de ce titre-là.
- Oui, en fait, « Le samouraï », c'est un voyou, quand même. Et on a l'impression, dans votre livre, qu'Alain Delon perd un peu ses bonnes manières, que le vernis craque et qu'il redevient le voyou qu'il était, avec les armes, avec la façon dont il parle de ses deux fils.
- C'est un homme qui les a élevés à la dure, quand même.
- Ah bah oui, d'ailleurs, Anthony l'a dit dans son livre. Il a raconté.
- Cette éducation à la dure. Parce qu'Alain Delon, finalement, voulait faire de ses enfants ce qu'il avait été, la manière dont il avait été éduqué.
- Une éducation difficile. Il vient un peu du caniveau. Il s'est fait tout seul. Et il rêvait, pour ses enfants, d'une génération à la casselle.
- Il les appelait les Instagramers. Et donc, il a énormément serré la vis avec les deux garçons.
- Et puis, il y a quelque chose qu'il ne faut pas oublier aussi, c'est qu'on raconte l'histoire d'une fin de vie.
- Et c'est en ça aussi que l'histoire nous semblait intéressante.
- Parce que, toute proportion gardée, en fait, on a une fratrie en libre qui dit qu'il a eu la vie de personne et, d'une certaine façon, la fin de tout le monde.
- C'est-à-dire que c'est quelqu'un qui a 87 ans, qui est dans un lit médicalisé, qui est sous traitement.
- Des traitements, évidemment, forts. Et ça aussi, ça participe au côté des inhibés.
- C'est-à-dire que, quand on a 87 ans, qu'on est sous traitement, on a forcément moins de contrôle.
- C'est le cas de Jacques Chirac, à la fin de sa vie. C'est l'âge qui fait cela aussi.
- Mais vous parlez d'un homme qui donnait des cours.
- Oui, en fait, c'est quelqu'un qui reste très respecté par tout le monde.
- C'est-à-dire qu'il a beau être affaibli, il lève un sourcil, tout le monde se couche.
- Même s'il est encore très affaibli, il est très respecté.
- Et d'ailleurs, toutes les décisions que prendront ses enfants, ils le prendront avec, semble-t-il, l'aval du père et en pensant bien faire.
- Mais ça reste, effectivement, ça reste un Delon violent, vous le disiez, et verbalement et physiquement.
- Mais en même temps, c'est plus, parce que je vois un auditeur qui me dit, pourquoi salir sa mémoire ? Vous ne salissez pas sa mémoire, en fait.
- Parce que Gilles évoque Alain Delon, c'est plus l'entourage d'Alain Delon dont il est question dans ce livre.
- Alors évidemment, lui, il y a certaines informations sur le fait, effectivement, qu'il avait une arme avec lui en permanence.
- Mais c'est plus les relations qui sont explorées dans ce livre de ses enfants et d'Iromi, donc sa dernière compagne ou dame de compagnie.
- On a un petit peu de mal.
- D'ailleurs, à trancher, c'est vraiment le personnage central, je trouve, moi, du livre.
- Parce que c'est là-dessus, c'est à partir de là que ça a dégénéré, c'est-à-dire le moment où Anthony Delon a voulu reprendre le dessus sur les relations familiales.
- Il faut revenir à une date qui est très importante, qui est 2019, où il va faire un AVC.
- Et là, la France entière se rend compte qu'Alain Delon n'est pas immortel et que, eh bien, la fin va arriver à un moment donné.
- Et effectivement, ça va crisper les relations entre les enfants.
-...
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