Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, le grand matin week-end, 7h-10h, Jean-Marie Bordry.
- 7h15, tout pile sur Sud Radio, on parle d'une journée importante avec notre invité, le docteur Benoît Averland.
- Bonjour ! Bonjour ! Bienvenue sur Sud Radio, vous êtes le directeur adjoint en charge du prélèvement et de la greffe des organes tissus à l'agence de la biomédecine.
- On parle avec vous de la journée nationale du don d'organes.
- Je vais peut-être commencer par un chiffre quand même. Est-ce qu'on sait à peu près, tous les ans, combien de dons d'organes sont effectués en France ? Oui, alors environ 1700 tous les ans. Chaque année, on prélève 1700 donneurs qui ont fait connaître leur position à leurs proches et qui permettent que l'on prélève ainsi leurs organes et leurs tissus pour poursuivre la vie et pour aider des receveurs en attente.
- Pour passer le relais en quelque sorte.
- Lorsqu'on tire sa révérence et aider quelqu'un qui est toujours là.
- Là, vous avez dit 1700 qui sont effectués tous les ans.
- Est-ce qu'on sait combien il en faudrait tous les ans pour sauver tous ceux qui pourraient l'être grâce à cela ? Alors, c'est intéressant comme question. Je n'ai pas de chiffre exact, mais il y a aujourd'hui environ 20 000 personnes en attente de greffe d'organes et la moitié peuvent recevoir un organe là maintenant, tout de suite.
- C'est-à-dire que nous avons 10 000 personnes.
- Qui sont en attente d'une greffe de reins, de foie, de cœur ou de poumons et qui sont malades, souvent accrochés à une machine de dialyse pour des insuffisants rénaux.
- Donc, c'est vraiment très important que l'on fasse progresser ce chiffre.
- Un donneur donne à peu près trois organes, trois organes et demi.
- Donc, on peut faire le chiffre de si on augmentait déjà le chiffre à 2000.
- 1500 donneurs prélevés chaque année en France, ce serait extraordinaire.
- Et ça sauverait beaucoup de vies et ça en améliorerait beaucoup.
- Exactement.
- Parlons justement de ce qu'il faudrait faire.
- Vous le dites, ceux qui ont fait connaître leur intention de donner leurs organes à leur décès.
- Ça veut dire qu'on doit faire quoi ? Alors, déjà, rappelez qu'on a fait un choix en France.
- Le législateur l'a décidé il y a bien longtemps pour nous.
- C'est tout le monde est présumé donneur.
- Derrière.
- Et il est évident que personne ne va aller prélever des gens de force face à l'humainement non acceptable et personne ne comprendrait qu'on fasse la même chose.
- Et donc, l'idéal, c'est puisque chacun de nos proches va être contacté si un jour ça devait se produire.
- C'est d'en parler, d'en parler tout simplement, de dire tiens, j'ai entendu une chronique sur Sud Radio ce matin.
- Si un jour on pose la question, on dit que c'est oui, dit que c'est non, puisque on a le droit de choisir.
- Mais ma position est celle-là.
- Et je pense que c'est ce qu'il y a de plus important parce que probablement qu'une grosse partie de l'opposition en France vient du fait que les gens auxquels on pose la question ne savent pas ce qu'aurait voulu celui ou celle qui les a quittés.
- Et ça rend la situation vraiment très difficile.
- C'est la pire question au pire moment de la vie.
- Évidemment, évidemment, vous vous faites déranger.
- Vous venez de perdre quelqu'un, un être cher et on vous appelle et on vous demande si on peut prélever.
- Une partie de son corps, je peux comprendre que ce soit déstabilisant, surtout si on n'en a jamais parlé avec la personne auparavant.
- Cela dit, c'est une parenthèse, mais c'est important.
- Ça veut dire que la loi telle qu'elle existe, en fait, elle n'est pas appliquée, puisque en théorie, moi, vous, nous sommes donneurs.
- Mais dans les faits, notre famille ou nos proches ont un droit de veto.
- Alors, c'est peut-être pas un droit de veto parce que les personnels qui sont dans les hôpitaux et qui s'occupent du prélèvement d'organes et de tissus sont formés et font le travail.
- Ça explique.
- Qu'il ne s'agit pas de la volonté des proches, mais bien d'un témoignage.
- Dans l'absolu, la loi est appliquée, mais elle est appliquée d'une manière humaine.
- Et c'est...
Transcription générée par IA