Retranscription des premières minutes :
- Bonjour Philippe Charlez. Bonjour.
- Merci d'être avec nous en studio ce matin. Vous êtes expert en questions énergétiques et membre de l'Institut Sapiens.
- Alors à partir d'aujourd'hui, 1er juin, prix de la facture du gaz qui donc va diminuer de 5,3%. Bonne nouvelle.
- Mais en même temps, ce prix à la baisse, c'était déjà le cas au mois de mai, non ? C'est ça ? Oui, alors donc, oui, bonne nouvelle pour les Français, puisqu'ils voient leur facture diminuer de 5,3%, ce qui, en moyenne, pour un couple qui consomme 10 MWh de gaz par an, qui est à peu près la moyenne, la facture va passer d'à peu près 1 500 à 1 400 euros. Donc ça fait à peu près une économie entre 80 et 100 euros par an, ce qui est quand même pas mal. C'est ça. Du coup, ça concerne quoi ? Un tiers des Français, j'ai vu ? Oui, à peu près. OK.
- Un tiers des Français pour ceux qui ont le contrat général.
- Donc ceux qui ont souscrit à une offre indexée au tarif, c'est ça, un repère du gaz.
- Mais alors pour les autres, ceux qui sont soumis à des contrats à tarif fixe, est-ce que ça bouge ? Ça bouge pas ? Donc ça bouge pas. Et pourtant, ça devrait bouger, puisque quand on regarde l'indice des prix à la consommation depuis 2015, l'indice des prix à la consommation, donc l'inflation générale, a augmenté de 21%.
- Alors que l'indice des prix à la consommation sur le gaz, c'est 116%.
- C'est énorme. Donc c'est-à-dire que c'est 5 fois l'inflation, en fait.
- Comment on l'explique ? Alors la première explication, c'est qu'il y a eu des variations du prix du gaz sur les marchés du gaz.
- Donc avant 2015, on était environ à 20 euros le mégawatt-heure.
- Et puis il y a eu la flambée des prix en 2021-2022, dû notamment au conflit russo-ukrainien, avec un pic absolument inédit à 250 euros.
- Le mégawatt-heure en 2022. Mais aujourd'hui, les prix se sont largement détendus et sont revenus à 35 mégawatt-heure.
- Donc si on regarde, en fait, les prix de gros ont à peu près augmenté de 15 euros, alors que les prix de la facture des Français en moyenne, bon, avec un peu ces 5,3% en moins, ont augmenté de près entre 40 et 45 euros.
- Donc ça veut dire qu'il y a 30 euros qui traînent quelque part.
- C'est ça. Où sont-ils ? Philippe Charlez.
- Les auditeurs autrices qui nous écoutent. Est-ce qu'il est possible de changer de contrat comme ça, rapidement, sans frais, justement, pour...
- C'est toujours compliqué, puisque les contrats se signent généralement entre 1 et 3 ans.
- On peut toujours essayer de dénoncer un contrat, mais c'est pratiquement une négociation avec le fournisseur de gaz.
- Parce qu'en plus, le gaz a un impact sur le prix de l'électricité.
- Et les prix de l'énergie, en général, sont très importants aujourd'hui.
- Pour un petit exemple, quelqu'un qui est justement dans le recouvrement de dettes, notamment de boulangers, il m'expliquait dernièrement que chez les boulangers, le prix de l'énergie, maintenant, est supérieur au prix de la matière première, c'est-à-dire au prix de la farine.
- Oui, ce qui est plutôt dingue.
- J'ai vu que... D'abord, cette situation à la baisse, est-ce que ça va durer ou pas à l'avenir ? On dit que non.
- Normalement, encore une fois, par rapport aux chiffres, quand on les regarde, le prix de gros du gaz, c'est-à-dire les marchés du gaz, ne peuvent plus être aujourd'hui une excuse.
- Et globalement, ce qu'on retrouve dans les fameux 30 euros dont je vous parlais, c'est évidemment à la fois probablement une prise de bénéfice des distributeurs.
- Il y a l'entretien du réseau de distribution, puisque vous avez trois taxes.
- Vous avez une taxe qui s'appelle l'Axis, vous avez une taxe d'acheminement, donc c'est le réseau de distribution, et puis la TVA.
- Et quand on voit l'Axis, elle était de 1 euro...
- En 2015, elle est aujourd'hui de 17 euros. Donc vous voyez l'augmentation assez considérable, en fait, de la part-taxe.
- Et donc si l'État était à peu près correct, il devrait aujourd'hui, pour ramener ça à l'augmentation du...
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