Retranscription des premières minutes :
- Bienvenue à vous qui nous rejoignez sur Sud Radio à 9h moins 20. On parle de la grève des pharmacies.
- 9 officines sur 10 seront certainement fermées aujourd'hui contre la réforme sur les génériques.
- On en cause avec Philippe Bessé, pharmacien d'officine, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France et des libéraux de santé.
- Bonjour, Philippe Bessé. Bonjour à vous.
- Merci d'être avec nous. Alors je crois savoir que vous soutenez cette journée de grève aujourd'hui à l'appel de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine.
- Mais vous la soutenez, cette journée, sous condition, c'est ça ? Oui. En fait, nous avons aujourd'hui une journée de fermeture qui est un mouvement spontané et qui a été reprise par l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine.
- Nous, nous organisons depuis le 1er juillet une grève de la permanence des soins. Donc en fait, c'était tout le week-end.
- Mais c'est une grève qui est organisée. C'est-à-dire qu'en fait, il y a des réquisitions.
- Nous, ce que nous voulons dans cette interpellation du public et de la représentation nationale, c'est de ne pas mettre en danger les gens.
- Donc il faut que des pharmacies soient ouvertes, réquisitionnées par les agences régionales de santé pour qu'on puisse avoir un accès aux médicaments.
- Dans cette limite-là, évidemment, nous soutenons le mouvement parce qu'en fait, nous avons besoin d'interpeller la population.
- Mais nous avons également à cœur d'avoir la population avec nous. Il faut qu'elle puisse avoir accès aux médicaments.
- Donc si les confrères ferment, il faut qu'ils indiquent sur leurs portes la solution pour les patients, pour qu'ils puissent trouver les médicaments dont ils ont besoin.
- Oui. Alors vous avez besoin d'interpeller la population.
- Vous êtes justement tenté d'expliquer cette mobilisation contre la réduction des remises commerciales sur les médicaments génériques.
- Ce serait une réforme à partir du 1er septembre. Avec quelles conséquences pour vous, alors ? Alors c'est ça. C'est une réforme qui est passée par arrêté du gouvernement. C'est le gouvernement Véroux qui a mis ça en place le 4 août, avec effet au 1er septembre.
- Ça vise à faire un cadeau à l'industrie pharmaceutique, en fait, à transférer de la marge vers l'industrie pharmaceutique.
- L'idée générale du gouvernement, c'est vraiment une américanisation du système, c'est-à-dire une réduction du nombre de pharmacies pour faire des économies et transformer, en fait, un système où nous avons un système de santé de proximité, avec des pharmacies dans les villages, des pharmacies dans les quartiers, qui font plus, d'ailleurs, que la délivrance du médicament. On fait d'autres choses. On fait l'orientation, les vaccins, les premiers recours, en fait, des gens, des Français.
- Donc ils voudraient supprimer cette...
- Ces pharmacies-là pour avoir des grands centres de distribution du médicament, type Décathlon de la pharmacie, un petit peu partout. Ça coûterait, selon eux, moins cher.
- Et donc, en attendant, ils transfèrent de la marge de la pharmacie à l'industrie pharmaceutique. A noter que ça ne fait faire aucune économie du tout à la Sécu, ça.
- Oui. C'est-à-dire que ces plafonds de remise, c'est ça, passeraient de 40 à 30 % du prix des génériques, avant de descendre à 20 % d'ici 2027.
- C'est ça, en fait, quand on est...
- En fait, le deal que nous avions avec l'assurance maladie jusqu'à présent, c'est que l'assurance maladie nous demandait de mettre en concurrence les laboratoires afin d'avoir une transparence du prix des médicaments et pouvoir, dans un deuxième temps, faire baisser les prix.
- Et donc, il nous disait, vous avez le droit de négocier avec les labos pour qu'un médicament que vous achetez 10 euros, par exemple, vous puissiez, par négociation, l'acheter jusqu'à 6 euros.
- Et le gouvernement dit non, vous allez maintenant ne pouvoir l'acheter que 8 euros.
- Et ça, ça va redonner de la marge à l'industrie.
- Je ne sais pas quel est l'espoir du gouvernement.
- Si jamais il pense obtenir de l'industriel des avantages par la suite ou...
- Je ne sais pas.
- Mais en tout cas, c'est quelque chose contre lequel nous nous battons très, très fortement.
- Et donc, on va interpeller les députés et les élus pour que, dès que le Parlement revient en session, nous revenions en arrière et nous puissions garder le...
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