Retranscription des premières minutes :
- « Sud Radio, la France dans tous ses états, les perles du jour. » « Couvrez ce sein que je ne saurais voir. Par de pareils objets, les âmes sont blessées et cela fait venir de coupables pensées. » « Arrêtez tout ce que vous faites, ouvrez bien vos oreilles, Péricot. Une maison d'édition a censuré Molière. » « Une scène où ce ganarelle, qui est un bûcheron un peu rustre, rudoit sa femme et Molière dit « Il la bastonne ». » Alors ils se sont échangés des noms d'oiseaux terribles, coquins, fripons, enfin voilà, graines de je ne sais pas quoi, ce qu'il y dit de carogne.
- Et puis donc « Il la bastonne » et arrive le voisin. Elle s'appelle Martine, la femme.
- Arrive le voisin qui réprimande le mari, qui essaie de séparer et qui dit « Bon, ça suffit ».
- Et Martine dit au voisin « Mais de quoi je me mêle ? Laissez-moi, c'est ma scène de ménage.
- Si j'ai envie de me faire battre, j'ai le droit.
- Et là, l'éditeur a censuré la phrase. Ça s'appelle une censure. C'est l'éditeur Belin.
- Ils ont considéré que... Ce n'est pas seulement le problème des élèves.
- Ça veut dire qu'ils considèrent que l'enseignant, lorsqu'il va donner ce cours de théâtre, on est quand même sur du Molière.
- Ce n'est pas un petit théâtre comme ça de rencontre.
- Ah ben non, on considère que ni l'enseignant ni les élèves n'ont à lire cette phrase.
- Et on la coupe sur une forme de censure idéologique quasiment.
- « Religieuse inversée ». Voilà. C'est impensable.
- Voilà. On ne touche pas du Molière.
- On se souvient déjà que le président Sarkozy, vous vous souvenez, Nicolas Sarkozy, avait dit « Oh, la princesse de Clèves, c'est ringard, on pourrait le retirer ».
- Enfin, occupez-vous de ce qui vous regarde. Touchez pas à la littérature française.
- Alors les éditions Belin, qui est une maison tout à fait respectable, voilà, on a tous été plus ou moins élevés.
- Tout d'un coup, quelle est chez Belin ? Je ne dis pas que c'est la feuille de vie de cette maison.
- Qui, chez Belin, je pense que cette personne va se faire gronder, va se faire remettre en place, pour ne pas dire reprendre en main, qui a pu décider de couper une phrase de Molière ? Molière dit bien qu'à l'époque déjà, il y avait de la violence conjugale, et surtout à l'époque, parce que la condition féminine était épouvantable, et Molière tourne ça en dérision, et la femme battue dit elle-même au voisin « Mêle-toi de tes affaires, si j'ai envie ».
- On est dans une pièce de théâtre comique, c'est le médecin malgré lui, c'est du Molière.
- On est au XVIIe siècle, on n'a pas à intervenir.
- Enfin, vous voyez, on est en train de retirer les statues, on considère que tel ou tel grand homme de l'histoire de France a pris une disposition, a tenu une phrase, était raciste, était xénophobe, était ceci, c'était cela.
- On revisite l'histoire, et c'est fait par des gens qui n'ont pas cette compétence, qui n'ont pas cette légitimité.
- Et c'est contre-productif.
- Et c'est contre-productif, voilà.
- Donc, vive Molière dans son intégrité, vive la littérature française, et veillons à ce que nos éditeurs transmettent à nos enfants le savoir, dans sa légitimité, dans sa pureté.
- Voilà, et messieurs les censeurs, comme avait dit Maurice Clavel un soir, d'émission de débat politique face à Jean Royer, maire de Tours.
- Messieurs les censeurs, on vous emmerde.
- Nous sommes en guerre.
- Nous sommes en guerre face à...
- Bah non, c'est vous qui faites la...
- C'est pas en frérico, je me lis moi-même.
- Non mais mec, je suis en colère.
- Non mais c'est bien.
- Alors voilà, nous sommes en guerre.
- Face à la polémique liée à la labellisation des médias proposée par Emmanuel Macron, on met un label, c'est pas vraiment une étiquette, voyez, c'est...
- Je sais pas quelle forme ça prendra.
- Enfin, un label.
- Bruno Retailleau a décidé...
- Il a décidé d'entrer en guerre.
- Enfin ouais, d'entrer en guerre.
- De rentrer dans le débat.
- Oui, le président des Républicains contre le président de la République.
- C'est un duel...
Transcription générée par IA