Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Jean-François Aquili.
- 0-826-300-300, vous avez la parole, bonjour à vous, Patrick.
- Bonjour, bonjour aux éditeurs aussi.
- Merci, vous vous appelez de Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis.
- Patrick, vous voulez réagir à ce que nous disons depuis ce matin, à ce qui se profile de ce sommet Trump-Poutine demain en Alaska ? Oui, je voulais dire que moi, depuis 2014, j'étais toujours un peu optimiste, ou en tout cas toujours dans un sens, en disant, allez, les choses vont s'arranger.
- Ma femme est ukrainienne.
- Votre épouse est ukrainienne, oui, c'est important de le préciser.
- Elle est de la région de Dnieper, donc on a fait venir les beaux-parents depuis le début de la guerre.
- Jamais j'aurais cru qu'il y aurait l'invasion, mais donc, en fait, pendant très longtemps, j'étais assez optimiste en disant, la guerre n'arrange personne, et forcément, elle va être évitée.
- De fait, j'avais juste oublié quelque chose, c'est que l'idéologie est importante, et l'idéologie de Poutine, c'est réellement le retour de l'empire russe, et c'est fondamental pour lui.
- Donc, de ce point de vue-là, en fait, à chaque fois que l'Ukraine a été consignante, quand en 1994, elle a rendu les ogives nucléaires avec la signature des États-Unis, qui ont signé un papier sur lequel ils s'engageaient à défendre et à garantir les frontières, l'Ukraine en cas d'invasion, donc ils s'engagaient quelque part, les Américains, comme les Anglais, mais comme aussi les Russes, qui d'ailleurs, eux aussi, reconnaissaient et protégeaient et garantissaient les frontières ukrainiennes, qui à l'époque avaient, bien sûr, la Crimée et le Donbass, donc ça ne posait pas de soucis.
- De même façon que l'Ukraine a laissé pendant des années, a loué la base de Sébastopol pour laisser aux Russes la capacité d'avoir une base militaire en eau profonde dans la mer Noire.
- Oui.
- Toutes les conciliations qu'il a pu avoir à chaque fois.
- Toutes les conciliations qu'il a pu avoir à chaque fois n'ont fait qu'empirer en termes de solutions pour l'Ukraine, qui aujourd'hui est dans une situation lamentable, dans laquelle, je dirais, les gens résistent, se battent, mais de fait, il y a quand même plusieurs dizaines de millions d'Ukrainiens maintenant qui sont partis d'Ukraine, peut-être d'autres qui vont partir après la guerre, si un jour les combats s'arrêtent, etc.
- Enfin, le pays est en danger de mort.
- Donc, oui, je suis très inquiet avec un Trump qui n'a aucune culture de la géopolitique.
- Non, lui, il s'intéresse au business essentiel.
- Essentiellement, Donald Trump.
- Dernier mot, Patrick, que va faire Volodymyr Zelensky ? Que peut-il accepter ? C'est lui qui dirige au fond l'Ukraine.
- Et soit il concède ses territoires et ce n'est qu'en confondant une sorte de recul.
- Et ensuite, il y aura sans doute d'autres ambitions de la part de Poutine.
- Soit les combats se poursuivent et il y aura encore des morts.
- Donc, il est devant une équation impossible.
- Il est devant une situation impossible que je ne lui en dis pas.
- Mais ceci dit, quand vous êtes dans une situation impossible, vous ne pouvez que vous battre.
- Il est un peu dans la situation de Churchill en 1940.
- Seul face aux nazis, face à l'Europe continentale qui est complètement sous domination nazie.
- Churchill, il a fait ce qu'il avait à faire.
- C'est que dans ces cas-là, vous n'avez d'autre choix que de continuer de lutter.
- Et je pense que là-dessus, les Ukrainiens le suivent quelque part.
- Et tout en y reposant.
- En étant d'ailleurs toujours très perturbateurs.
- Ils n'ont pas apprécié sa loi sur la surveillance et contre les organismes qui étaient là contre la corruption.
- Ils sont sortis dans la rue, ils ont manifesté.
- Donc, il n'y a pas une union sacrée, indélébible dans laquelle on dit on suffit à quoi qu'il arrive.
- Les Ukrainiens restent très libéraux et très démocrates.
- Mais par contre, là-dessus, je pense qu'aujourd'hui, au vu des enjeux, il va résister du mieux qu'il peut.
- Du mieux qu'il peut.
- Merci à vous en tous les cas.
- Merci Patrick pour cette réaction.
- J'imagine que vous serez chez vous avec votre épouse, votre famille, très attentif à ce qui va se passer.
- Merci.
- .
Transcription générée par IA