Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Jean-François Aquiline.
- 8h48, 0826, 300, 300, vous avez la parole et nous sommes en ligne avec vous.
- Karine, bonjour.
- Et bonjour.
- Vous êtes habitante de Lésignan-Corbière, vous êtes dans l'Aude, à quelques kilomètres de l'incendie.
- Karine, votre témoignage est important ce matin.
- Qu'est-ce que vous avez vu de cet incendie ? Écoutez, moi j'ai surtout vu dans le ciel énormément de nuages et l'eau brasée puisque les flammes montaient très haut.
- Moi, je ne me suis pas approchée du cœur parce que, bien sûr, on nous a dit qu'il fallait mieux laisser passer les pompiers.
- Nous, à Lésignan, on est en fait à la capitale des Corbières, donc on est à peu près à 20 minutes en voiture de Saint-Laurent-de-la-Lacaborie.
- Ça a un petit quart d'heure de ribotte.
- Et donc, évidemment, quand on apprend qu'il se passe ce grand incendie vers 16h30, eh bien, on attend juste une chose, c'est que les pompiers arrivent à s'en occuper le plus vite possible.
- Et évidemment, en fin de soirée, quand les Canadaires et les Gages sont partis, on savait qu'il n'était pas éteint.
- Et là, c'est une nuit angoissante, surtout quand on a beaucoup d'amis et de familles dans les villages.
- Oui, c'est très angoissant. Vous avez raison de le souligner, Karine.
- Certains de vos proches ont dû être évacués ? Oui, tout à fait. J'ai des personnes, des amis sur Tournissant.
- J'ai des amis, enfin, une amie aussi qui a malheureusement perdu sa maison à Saint-Laurent-de-la-Cabreuriste.
- Je travaille dans ma profession, je travaille avec le président de notre association, c'est le maire de Saint-Laurent.
- Et là, il vit vraiment une situation catastrophique.
- Et vraiment catastrophique. Donc voilà, on est tous dans une grande émotion.
- Vous rappeliez que l'ésignant Corbière, où vous résidez, est, on va dire, à l'entrée de ce massif frappé par l'incendie.
- Vous êtes, pour préciser, parce que la géographie, ça compte, vous habitez près de Narbonne, grosso modo, pour la faire simple.
- Et ce feu, il se déplace sur la carte. En dessous de vous, il va vers la mer. Il court vers la mer.
- En fait, si on prend la carte et qu'on a l'ésignant Corbière, l'ésignant se situe entre...
- Carcassonne et Narbonne. Et le feu est donc au sud de l'ésignant, en descendant vers la mer, comme vous dites, ou vers la frontière espagnole.
- C'est pour ça qu'on a bien entendu dans les informations que jusqu'à 150 km en Espagne, on pouvait voir les gros nuages.
- Oui, et c'est vrai que vous faites bien de souligner l'aspect géographique. Ce feu, il court vers la mer, il court vers la Palme, vers Port-la-Nouvelle.
- Ce feu est censé être arrêté par la mer.
- Ce qui est désastreux en soi, parce que ce sont des paysages que vous aimez, j'imagine, Karine, qu'on est chez vous, en fait.
- Et vous voyez les ravages.
- C'est un trésor. Oui, oui, c'est ça. C'est un trésor naturel, sauvage et magique.
- Les personnes, les vacancers qui viennent ici, c'est pour justement prendre un bol de nature.
- Et tout ce tourisme est là pour la préservation du patrimoine naturel.
- En plus, bien sûr, son historique et l'architecture.
- Mais le patrimoine naturel, c'est vraiment ce que beaucoup de personnes nous envient.
- Oui, les touristes qui sont, comme les habitants, priés d'évacuer, qui sont fléchés vers d'autres destinations.
- Ceux de la Palme ont dû s'installer à Port-la-Nouvelle.
- Karine, vous savez, on pose toujours cette question, mais pourtant, elle est essentielle.
- Votre ressenti ce matin, on l'entend dans votre émotion.
- Vous savez, moi, j'ai vécu les incendies de la même façon ailleurs, en d'autres temps, en Corse.
- C'était la même chose.
- Vous vous réveillez le matin, il n'y a plus rien devant vous.
- Tout est ravagé jusqu'à la mer.
- On ressent quelque chose de...
- C'est à la fois effrayant et une sensation de désastre, d'un immense gâchis, Karine.
- Oh, mais complètement.
- C'est-à-dire que là, c'est un ravage.
- C'est l'apocalypse, vraiment.
- C'est effroyable.
- C'est des mots...
- On n'est pas dans une salle de cinéma, là.
- C'est vraiment...
- C'est le vivant, c'est la terre qui pleure, c'est les humains qui pleurent.
- C'est les animaux.
- Malheureusement, aussi, les animaux sauvages, on n'en parle...
Transcription générée par IA