Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 7h55, la proposition de loi va bientôt arriver sur le bureau de l'Assemblée Nationale et surtout dans l'hémicycle.
- De quoi s'agit-il ? L'interdiction à la vente des portables, interdiction à la vente aux moins de 15 ans.
- William, bonjour.
- Oui, bonjour, comment allez-vous ? Ça va mon cher William.
- Très bien, très bien, avec ce grand soleil, une très belle journée s'annonce.
- À Brive-la-Gaillarde, il fait beau ? Oui, oui, exactement. La ville communique bien là-dessus, apparemment il fait toujours beau, si on les écoute.
- Et aujourd'hui, aujourd'hui, ils ont raison.
- Aujourd'hui, ils ont raison.
- On se parle la bonne journée, vous voyez ? Oui, oui, oui, oui. William, votre fils de 12 ans, il a un portable ? Un smartphone ? Oui, il a un téléphone qu'on a choisi avec sa maman.
- Depuis combien de temps en a-t-il un ? Alors, il en a un depuis un peu plus d'un an, puisque sa maman a déménagé.
- Elle est partie sur une autre région de France.
- Et donc, ça facilite beaucoup les choses, pour qu'ils puissent échanger avec elle, sans passer forcément par le téléphone du papa.
- Ça leur permet d'avoir leur moment à eux, leur monde à eux, vraiment, de communication.
- Après, bien évidemment, ça n'enlève pas les contrôles qu'on peut faire à la maison.
- Alors, j'ai une chance, c'est qu'il n'est pas tombé dans ce téléphone, en l'ayant toujours à la main.
- C'est plutôt à moi de dire, tiens, allume-le, au cas où tu as un appel.
- Voilà, j'ai cette chance-là.
- Parce qu'il est occupé à autre chose, il fait autre chose, il a d'autres...
- Parce que vous êtes attentif.
- C'est le but.
- Ça me paraît assez facile.
- Ce qui est terrible, c'est que pour moi, ce n'est pas un effort, quand même, de donner des occupations à son enfant, qu'elles soient sportives, qu'elles soient culturelles, intellectuelles à la maison, qu'elles soient sur l'aide aussi aux tâches ménagères du domicile.
- Vous voyez, dans la vie d'un enfant de 12 ans, il y a beaucoup de choses à faire.
- Enlever complètement le téléphone, c'est compliqué, parce que c'est une partie de leur vie.
- Bien sûr.
- Et là, la situation ferme.
- Il y a le fait que c'est important qu'il y en ait un et qu'il ait cette liberté de communication avec sa maman.
- Mais ça ne peut pas être l'outil que l'enfant a dans les mains au réveil ou automatiquement en rentrant du collège.
- Non, là, ça me paraîtrait plutôt embêtant.
- Bien.
- Interdire la vente de smartphones aux moins de 15 ans, vous êtes favorable ou pas ? Alors, quand on annonce le projet de loi comme ça, ça me paraît plus de l'enfumage qu'autre chose.
- Oui.
- Parce qu'aujourd'hui, ce qui serait intéressant de savoir...
- Je ne sais pas si la statistique a été avancée.
- Mais quel est le pourcentage d'enfants de moins de 15 ans qui achètent son téléphone ou qui a déjà essayé d'acheter un téléphone ? Parce qu'on sait qu'aujourd'hui, nous, notre génération, on avait accès aux téléphones pas chers et qui ne faisaient que téléphoner.
- Donc là, on avait des téléphones à petit budget et qui avaient du sens, qui avaient raison d'être.
- Maintenant, aujourd'hui, le monde des téléphones et smartphones va sur Internet.
- On a la possibilité d'installer toutes les applications, réseaux sociaux et de communication.
- Donc aujourd'hui, quel que soit le téléphone acheté, il aura toutes ses options.
- Oui.
- Et que le parent soit là ou pas.
- Et je trouve que...
- Je ne sais pas, mais ça ne me paraît pas...
- Quel est le pourcentage d'enfants de 15 ans qui achètent eux-mêmes leur téléphone, qui ont le budget pour les acheter ? Je ne suis pas convaincu que...
- Il faudrait voir en détail ce que propose cette loi.
- Oui, c'est ça.
- Parce que...
- Oui.
- Exactement, j'ai l'impression qu'on va...
- C'est comme si on me dit, on a taillé la vente au Ferrari au moins de 12 ans pour lutter contre la vitesse au volant.
- Il y a peut-être très peu d'enfants de moins de 12 ans qui achètent des voitures de sport.
- Oui.
- J'ai l'impression qu'on va quand même...
- Mais on...
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