Retranscription des premières minutes :
- Bonjour, Jean-François. Je change. En précisant que Clémentine Autain sera mon invité tout à l'heure de 8h30 à 9h.
- Bien, Jean-François, nous changeons complètement de sujet. Et nous parlons de Nicolas Sarkozy.
- Nicolas Sarkozy, déchu de sa Légion d'honneur et du mérite. Il est l'ordre national du mérite. Voilà.
- Déchu non pas par le président de la République, comme j'ai pu lire ici ou là. Ça n'a rien à voir.
- Par la Légion d'honneur elle-même, par le grand chancelier de la Légion d'honneur. Alors, déchu pourquoi ? Déchu pourquoi ? Je vais vous l'expliquer. Moi, ce qui me choque, c'est la comparaison avec le maréchal Pétain.
- Ah oui, ça a été... Parce que le seul chef d'État à avoir été déchu, c'est Pétain.
- Alors c'est une infamie, Jean-Jacques. Pourquoi ? Répété en boucle, sans aucun recul, dans tous les journaux, sur tous les sites.
- Nicolas Sarkozy, donc deuxième chef d'État, effectivement, privé de cette Légion d'honneur.
- Après le maréchal Pétain, c'est une précision qui est en apparence anodine, historique, classique, mais qui est d'une violence inouïe.
- Je m'explique pourquoi. Il manque un L' concernant Philippe Pétain. Il était le chef de l'État français, un rappel, non utilisé pour le gouvernement collaborationniste de 1940 à 1944. C'est l'occupation allemande.
- Le maréchal frappé d'indignité nationale à la sortie de la guerre, reconnu coupable, responsable en chef de la Chaux-en-Provence, 80 000 morts juifs dans la déportation et autres crimes, Jean-Jacques.
- Nicolas Sarkozy, à titre de comparaison, héritier de la famille gaulliste, au passage, puisqu'on parle de ça dans l'actualité, ami d'Israël et de la communauté juive, exclu de cette Légion d'honneur.
- C'est une décision automatique concernant, vous savez, les récipiendaires condamnés, notamment, il y a d'autres motifs, à une peine de prison d'au moins un an ferme. C'est la fameuse affaire des écoutes, la fameuse affaire...
- Paul Bismuth ! Paul Bismuth ! Oui ! Qui fait l'objet d'un ultime recours devant la Cour européenne des droits de l'homme, c'est pas tout à fait terminé.
- Le rappel du précédent avec Pétain et Ravageur, je vais vous dire ce que je ressens, moi.
- Ça revient à faire rimer, inconsciemment et dans certains esprits pas documentés, Sarkozy avec Nazi.
- Je suis désolé. Avons-nous conscience du sens des mots, de l'impact de leur répétition, sans aucune forme de décryptage ? Alors, les Français sont partagés sur cette décision.
- Il y en a un qui s'était...
- élevé contre cette décision, enfin élevé, qui avait donné son avis, c'est Emmanuel Macron.
- Il l'avait dit clairement, il n'en voulait pas.
- L'ennui, c'est que là, comme ailleurs, Jean-Jacques, il n'a plus la main, Emmanuel Macron.
- La règle concernant la Légion de l'Homme a changé.
- C'est pas lui qui décide ? Oui, ça a changé. Vous savez quand est-ce qu'elle a changé la règle ? En janvier, juste après la condamnation de Nicolas Sarkozy en appel.
- Donc c'est le fonctionnement de l'institution qui a ôté au grand maître.
- Le grand maître, c'est le président en exercice.
- Le pouvoir de retirer cette Légion d'honneur, c'est désormais, vous l'avez dit, le grand chancelier, à savoir le général François Lecointre, qui se charge du mauvais job, ce qui a évité à Emmanuel Macron de prendre une décision risquée politiquement.
- Je rappelle au passage que M. Poutine a toujours sa Légion d'honneur.
- Oui, ça c'est incompréhensible.
- Il est quand même responsable d'une guerre avec un million et demi de morts et de blessés.
- Oui.
- Mais il n'a pas reçu de coup de fil de Paul Bismuth. Tout va bien.
- Non, mais ça c'est invraisemblable.
- Lui, il a la Légion d'honneur.
- Que Vladimir Poutine ait toujours sa Légion d'honneur, c'est absolument invraisemblable.
- Alors Nicolas Sarkozy, auquel son fils Louis, évidemment, a rendu un hommage remarqué, il a dit au détracteur de son père, sur France Intérieure, je leur souhaite un millième de son courage.
- Une précision, parce que ça a tourné, ça aussi.
- Louis Sarkozy a rappelé que son père, et c'est vrai, c'est effectif, c'était vu remettre, c'était en 2005, la Légion d'honneur par le président Jacques Chirac, eu égard au passé d'élu local à Neuilly-sur-Seine de Nicolas Sarkozy et au rappel de son rôle joué en 1993 dans le dénouement de l'affaire...
Transcription générée par IA