Retranscription des premières minutes :
- Si nous parlions, Pierre Fourcade, merci, si nous parlions justement de ce projet de loi.
- Parce que, parce que, parce que c'est, ça soulève tellement de questions.
- Demain, demain je recevrai Philippe Juvin qui est opposé au texte sur la fin de vie qui sera mon invité de 8h30 à 9h.
- Les députés vont se prononcer donc demain.
- Faut-il aller plus loin dans l'euthanasie en France ? Deux propositions au vote demain.
- Enfin, chacun d'entre nous est concerné par ces textes qui posent la question de la fin de vie.
- C'est un sujet universel.
- Oui, totalement universel Jean-Jacques.
- Pas seulement parce que nous aurions tous un jour quelqu'un de proche qui.
- On dit souvent un cousin, un ami.
- En réalité, nous sommes tous un jour confrontés au mystère de la mort.
- Sa façon de l'accompagner pour les autres, pour soi-même.
- Donc nous serons tous, qui que nous soyons, confrontés à cette réalité.
- Regardez ailleurs, ce n'est pas la solution.
- La difficulté des textes qui seront votés demain, c'est l'intentionnalité.
- Qui décide ? Qui doit assumer ? Vous l'avez bien exprimé à l'instant.
- Est-ce que ce sont les proches, les professionnels de santé qui supportent ces choix depuis toujours ? Ils vont continuer à le faire.
- Le professeur Philippe Juvin, justement, regrette les caricatures, dit-il.
- Il y aurait d'un côté les gentils qui détiennent le magistère moral, qui veulent abréger les souffrances.
- Et de l'autre, les méchants.
- Ils vont opposer la loi qui voudrait laisser les gens mourir de façon indigne.
- C'est une énorme responsabilité que de décider de donner la mort à quelqu'un.
- C'est vrai.
- C'est très difficile d'assumer l'idée de ne pas pouvoir soulager en même temps quelqu'un qui réclame de partir.
- C'est tout le dilemme de cette histoire.
- Le problème, c'est d'établir une règle générale, Jean-Jacques, pour une somme infinie de cas particuliers.
- Chaque individu est un cas.
- Vous venez de résumer la situation.
- Il est très difficile d'assumer l'idée de ne pas pouvoir soulager quelqu'un qui réclame.
- Qui réclame de partir.
- Et c'est une énorme responsabilité que de décider de donner la mort à quelqu'un.
- C'est tout le dilemme.
- Vous avez posé la question.
- Bien.
- Que proposent de nouveau les textes qui seront soumis demain au vote solennel des députés ? Très précisément, c'est un rappel utile.
- Ça a été dit à l'instant.
- Mais les députés ont défini le périmètre de la procédure d'aide à mourir.
- L'aide à mourir.
- Le patient doit en exprimer la demande.
- Par écrit, s'il le peut encore.
- Ou par toute...
- Autre mode d'expression adaptée à ses capacités.
- Ça laisse quand même pas mal de possibilités.
- Bien sûr.
- Le médecin qui reçoit cette demande, au final, je la fais simple, à 48 heures pour se prononcer.
- Et puis il y a effectivement cette création de délit d'entrave.
- Empêcher d'aider à mourir sera passible de poursuite.
- Oui, ce sera un délit.
- Et les oppositions sont tranchées.
- Il y a le choix des mots, l'éternelle bataille de la communication.
- Oui.
- Alors, l'aide à mourir, c'est...
- Vous savez, c'est l'euphémisme.
- On ne dit plus euthanasie.
- On ne dit plus suicide assisté.
- C'est quand même l'administration volontaire d'un produit létal.
- Il y a ensuite la rupture avec la conception même du soin.
- Les médecins, eh bien, ils sont là pour...
- Par définition, pour soulager, non pour tuer.
- Et puis il y a ce questionnement qui vient...
- Vous savez, les vieux...
- Il faudra être tous un jour une personne âgée, hein, de venir.
- Les vieux ne vont-ils pas se sentir comme des fardeaux inutiles et vouloir en finir au plus vite ? La question va se poser.
- Dans les esprits, il y a ceux qui parlent du progrès, la liberté de pouvoir disposer de son propre destin.
- Et puis, au contraire, il y a ceux qui dénoncent une régression médicale et éthique qui ferait reculer les soins palliatifs parce qu'ils vont coûter trop cher à la société, même si l'autre projet de loi doit les renforcer.
- Je vais citer Olivier Falorni, le député rapporteur de la loi sur la fin de vie, qui est régulièrement votre invité, Jean-Jacques, ici.
- Il y a, dit-il, un certain nombre de souffrances et rien ne peut soulager.
- La loi est...
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