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Judith Godrèche dénonce sa relation sous "emprise" avec le réalisateur Benoît Jacquot


L'actrice Judith Godrèche dénonce sa relation sous "emprise" avec le réalisateur Benoît Jacquot : écoutez la réaction d'Elisabeth Lévy

Du lundi au jeudi à 8h10, retrouvez une Elisabeth Lévy cash. Notre éditorialiste donne son avis sur un sujet d’actualité sans tabou et sans interdit.

Elisabeth Levy & Patrick Roger

Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des premières minutes de votre émission :

"Dès qu'un homme public est accusé, il y a une salve de témoignages sur son passé."

Patrick Roger : Lévy sans interdit, à 8h13, bonjour Elisabeth Lévy.

Elisabeth Lévy : Bonjour Patrick, bonjour à tous.

Patrick Roger : Les accusations de violences sexuelles se multiplient dans le milieu du cinéma.

Elisabeth Lévy : Oui en effet, il ne se passe pas de jour quasiment sans qu'un nouveau coupable soit traîné devant le tribunal médiatique qui est beaucoup plus rapide et d'ailleurs beaucoup plus féroce que la justice quand elle est sollicité. Alors je vais citer les derniers, Judith Godrèche avait parlé, la comédienne, donc avait parlé début décembre dans Elle Je crois de sa liaison à 14 ans avec un cinéaste de 40 ans Samedi, elle a ressenti un irrépressible besoin de dévoiler le nom de ce cinéaste. Pourquoi ? Parce qu'elle est tombée sur un documentaire de 2011 où l'intéressait. Donc Benoît Jacquot parlait très librement de son désir pour des jeunes filles. Tout en disant d'ailleurs qu'il était transgressif peut-être, ça ne choquait personne à l'époque .Mais cela dit, j'aimerais surtout comprendre en quoi cette dénonciation publique 40 ans après va aider la comédienne. Et d'ailleurs elle n'est pas la seule, parce que la confession sur ses souffrances passées fait désormais partie de la carrière. Il y a un effet de contagion maintenant, une espèce de désir mimétique d'être reconnu. Dès qu'un homme public est accusé, il y a une salve de témoignages sur son passé : "Moi aussi, moi aussi j'ai souffert". Oui évidemment, des femmes ont souffert, mais elles ne guériront pas en s'exposant. Ne libère pas sa parole dans les médias et surtout la liste d'hommes innocentés après avoir vu leur vie et leur honneur broyé. Qui commence à s'allonger devrait faire réfléchir les justiciers de plateaux télé.

"La révolution "Me Too" est en train d'engendrer sa terreur."

Patrick Roger : Bon, mais il y a aussi Philippe Caubère, mais lui reconnaît l'effet qu'on lui reproche.

Elisabeth Lévy : Oui, Philippe Caubère pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est ce comédien génial qui se met lui-même en scène. Alors il a été blanchi d'une accusation de viol il y a deux ans et il y a une autre plainte qui est instruite depuis quelques mois. Une comédienne qui a admis avoir avec lui une relation consentie en 2012 à l'âge de 16 ans. Le poursuit aujourd'hui pour atteindre sexuel sur mineurs, un délit qui est indifférent à la notion de consentement. Que le consentement existe ou pas, ça ne change rien. Il dit regretter cette relation dont il ignorait qu'elle puisse être illégale. Mais ce qui est intéressant c'est que l'affaire sort maintenant parce que cette instruction est en cours depuis des mois. Et pourquoi elle sort maintenant ? Eh bien parce qu'il faut punir Philippe Caubère d'avoir signé la tribune qui dénonce le lynchage de Depardieu. Et cette tribune, il faut bien le dire, ça a enragé et galvanisé malheureusement les ligues de vertu féministe Pourquoi ? Parce que 56 artistes qui bravent la loi du milieu, ça ça les a énervé. Pourquoi la loi du milieu ? Qu'est-ce que c'est ? C'est qu'un artiste c'est de gauche ou ça ferme sa gueule. Et à partir de là s'est mise en place une mécanique digne des procès de Moscou. Alors il y a eu le lynchage de, mon ami Yannis Ezziadi a dit, l'auteur de la tribune présentée par Le Monde comme un intrigant d'extrême droite. Et derrière Le Monde, puisque Le Monde l'a dit, tous les confrères répètent sans se poser la moindre question. Dans la foulée et sous les pressions diverses il y a eu la débandade de signataires qui faisaient leur autocritique. On les a trompés, on les a manipulés, envoûtés, ils implorent le pardon du parti Sous Staline, Patrick, les dissidents repentis espéraient sauver leur vie. Les signataires repentis aujourd'hui veulent sauver leur carrière, c'est humain. Mais que des adultes aient peur de parler librement est révélateur. La révolution "Me Too" est en train d'engendrer sa terreur.

Patrick Roger : Merci Lévy.

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