"Après la violente offensive du Hamas, la seule fausse note de taille dans le soutien à Israël vient des insoumis"

Chaque matin, Elisabeth Levy donne son avis sur l'actualité

Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des premières minutes de votre émission : 

"Il y a eu une levée de boucliers contre la France Insoumise…"

Patrick Roger : Il est 8 heures et 14 minutes, Levy sans interdites comme chaque jour, du lundi au jeudi. Bonjour Elisabeth Lévy.

Elisabeth Lévy : Bonjour Patrick, bonjour à tous.

Patrick Roger : Alors après la violente offensive du Hamas ce week-end, la seule fausse note, dites-vous, et de taille dans le soutien à Israël vient, en France en tout cas, des Insoumis.

Elisabeth Lévy : Oui, alors pas de tous les Insoumis, mais LFI est en effet le seul parti de l'Assemblée Nationale qui ne condamne pas l'agression du terroriste du Hamas et qui renvoie tout le monde dos à dos. Alors Mélenchon, on l'a cité, "la violence ne produit et ne reproduit qu'elle-même mais la palme de l'abjection revient à Louis Boyard", trop longtemps que la France ferme les yeux sur la colonisation et les exactions en Palestine. Mais sinon, à l'exception de groupuscules du genre du NPA et du Monde, le journal Le Monde quand même, c'est une quasi-union sacrée française et occidentale autour d'Israël, ce qui prouve d'ailleurs au passage que la haine des Juifs n'est plus une passion française sinon dans une partie de la jeunesse immigrée. Et quand il faut quand même le citer, quand à la mosquée de Paris, selon Florence Bergeaud-Blackler, elle a annoncé hier son ralliement à la doctrine frériste du juste milieu. Alors bon, on en avait déjà parlé, donc il y a eu une levée de boucliers contre la France Insoumise, Elisabeth Borne a fustigé leur complaisance et leur antisionisme qui masque aussi, a-t-elle dit, une forme d'antisémitisme. Mélenchon a répondu que la première ministre se servait de la guerre au Moyen-Orient pour faire la guerre à la France Insoumise, donc vous l'avez compris, la victime c'est lui.

"Alors tous ont sans doute découvert qu'il vaut mieux perdre une élection que son âme…

Patrick Roger : Oui, alors on peut partager l'indignation d'Elisabeth Borne, quoi.

Elisabeth Lévy : Oui, mais l'événement, et c'est là que je suis en désaccord avec ma chère Arlette, l'événement, c'est plutôt que pour une fois, et bien, une très grande partie de la gauche a clairement rompu avec la ligne islamo-gauchiste. Alors certains à droite dénoncent des calculs, je ne sais pas bien lesquels, mais moi je crois plutôt, je veux croire en tout cas, à un coup de réel. Beaucoup de gens qui étaient quand même intoxiqués par des slogans simples comme "Israël, c'est l'apartheid", les musulmans d'aujourd'hui sont les juifs d'hier, ont été saisis, donc tous ces gens ont été saisis par ces images révoltantes de civils terrifiés, de cadavres martyrisés, ils se sont dit, ça, ce n'est pas de la résistance. Alors ils n'avaient rien dit sur Médine, ils avaient botté en touche sur l'abaya, mais la gauche Médine, ce n'est pas la gauche Gaza. Et on a donc vu beaucoup de condamnations, Fabien Roussel, le Parti Socialiste, même les verts ELV ont condamné sans réserve, même Sandrine Rousseau, et même Fabrice Arfi à Mediapart, quand à Jérôme Gage, qui était donc un fervent partisan de la NUPES, il dit aux idiots utiles du ramas, "vous me dégoûtez", on a envie de lui dire, eh bien il est temps de rompre alors. Et surtout, le Proche-Orient s'habite chez les insoumis où d'habitude la discipline règne. François Ruffin, pardon, j'allais dire Jean-Christophe, François Ruffin a donc tweeté qu'aucune cause ne justifiait cela, et Arlette les a oublié, alors il faut leur rendre justice, Manon Aubry et d'autres élus, Jean-Michel, je ne suis pas sûr du prénom, Bex et Rodrigo Arénas ont nommément condamné le ramas, Gérard Miller, bon il n'est pas élu mais, a parlé de crimes contre l'humanité, et en deuxième ligne, on se bat à coups de retweets qui sont très regardés, Alexis Corbière, Clémentine Autain, ça c'est notable, sont plutôt sur la ligne Ruffin, alors tous ont sans doute découvert qu'il vaut mieux perdre une élection que son âme, et dans cette triste journée du 7 octobre, ils ont peut-être sauvé la gauche.

Patrick Roger : Merci Elisabeth Lévy.

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