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Par avec Najat Vallaud-Belkacem

Avec Najat Vallaud-Belkacem, Présidente de France Terre d'Asile et ancienne Ministre


Najat Vallaud-Belkacem, Présidente de France Terre d'Asile et ancienne Ministre, est l'invitée politique de Jean-Jacques Bourdin
Les invités

Les grands acteurs de la vie politique s'expriment au micro de Jean-Jacques Bourdin. Retrouvez " L'invité politique" chaque matin à 08h30 sur Sud Radio et en podcast.

Jean-Jacques Bourdin avec Najat Vallaud-Belkacem

Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :

"Question directe, est-ce que la France reste une terre d'asile ?"

Jean-Jacques Bourdin : Il est 8h34, merci d'être avec nous sur l'antenne de Sud Radio. Vous êtes là tous les matins pour cet invité politique, pour notre invité politique. Vous savez que vous êtes de plus en plus nombreux à être là et j'en suis très heureux. 0826 300 300 pour intervenir après les infos de 9 heures, vous le savez. Notre invité ce matin, Najat Vallaud-Belkacem, qui est présidente de France Terre d'Asile, ancienne ministre de l'Éducation nationale, bonjour.

 Najat Vallaud-Belkacem : Bonjour.

Jean-Jacques Bourdin : Merci d'être avec nous. Question directe, est-ce que la France reste une terre d'asile ?

 Najat Vallaud-Belkacem : Oui, aujourd'hui elle l'est, clairement. Elle n'est pas débordée par les demandes d'asile, contrairement à un certain nombre de propos qui circulent. Le projet de loi immigration qui est actuellement discuté au Sénat semble vouloir limiter considérablement sa capacité à être une terre d'asile. On y reviendra peut-être dans un instant, mais aujourd'hui on peut dire qu'elle l'est.

Jean-Jacques Bourdin : Elle l'est, elle reste une terre d'asile. Vous avez co-signé une tribune appelant au sursaut collectif avant le passage du projet de loi, donc sur l'immigration à l'Assemblée nationale. "Les valeurs de la République sont bafouées." Écrivez-vous conjointement quelles valeurs ?

Najat Vallaud-Belkacem : Précisément les valeurs qui nous conduisent à reconnaître en tout homme, j'allais dire, un autre soi-même, c'est-à-dire que lorsque cet homme, sous-entendu cette femme, cet enfant, est poussé sur les chemins de l'exil par les conflits, les persécutions, tout ce qui fait qu'il ne peut plus vivre dignement dans son propre pays, et bien on l'accueille, on fait en sorte de répondre à ses besoins absolument vitaux, comme nous, par le passé, nous autres Européens, je rappelle qu'on a été une terre d'émigration. Nous avons pu trouver des terres d'accueil pendant des siècles. Nous sommes partis par millions parce que nous avions besoin d'être accueillis ailleurs. Et bien aujourd'hui, il s'agit d'avoir ce même type de comportement.

"69% des Français sont préoccupés par le sujet de l'immigration."

Jean-Jacques Bourdin :Vous êtes vous-même une enfant de l'immigration. Je regardais ce sondage qui m'a frappé. 71% des Français estiment les arrivées trop importantes. 66% des Français estiment qu'il y a trop d'immigrés extra-européens. 69% des Français sont préoccupés par le sujet de l'immigration. Pourquoi ? Pourquoi, selon vous ?

Najat Vallaud-Belkacem : Alors c'est très intéressant ces histoires de sondage parce que tout dépend toujours de ce que vous prenez comme référence. Et moi, j'avoue que je me réfère bien plus volontiers aux enquêtes qui portent sur du long terme et qui évaluent comment est-ce que l'opinion publique française progresse ou régresse sur un certain nombre de ces sujets. Et en fait, vous en avez une qui s'appelle les enquêtes sur les valeurs des Français et qui a lieu tous les 9 ans et qui permet de constater que bien au contraire, en fait, les Français sont de moins en moins hostiles sur les questions d'immigration ou d'asile. C'est-à-dire que par exemple, quand vous posiez au début des années 90 la question de la préférence nationale en matière d'accès à l'emploi, est-ce que vous pensez qu'il faudrait réserver plutôt les emplois français, etc. Les Français étaient bien plus nombreux à vous répondre oui qu'ils ne le sont aujourd'hui. Et aujourd'hui, ils sont quelques 40% à répondre oui parce qu'en fait, ils se sont rendus compte avec le temps qu'en réalité les emplois que prennent les immigrés sont plutôt des emplois dans des secteurs en tension, que les Français ne prennent pas eux-mêmes, etc. Quand vous les interrogez sur le fait que l'immigration apporte ou pas quelque chose de positif, une richesse économique, culturelle, etc. La France, ils sont de plus en plus nombreux à vous dire oui, j'ai conscience qu'en fait ça apporte. Donc si vous voulez, ça dépend vraiment des sondages que vous prenez. Ceux que vous venez de me citer, contrairement à ce que je viens de vous donner en exemple, qui sont des enquêtes scientifiques menées dans des bonnes conditions sur du long terme qui permettent de comparer, ceux que vous venez de me donner sont des sondages, j'allais dire, liés à une actualité polémique, politique d'exploitation politicienne permanente, il ne faut pas s'étonner des résultats.

"L'argent public était-il gaspillé ?"

Jean-Jacques Bourdin :Alors Gérald Darmanin dit, moi quand je me promène sur un marché par exemple, on ne me parle pas d'immigration, pensez que c'est pas une préoccupation majeure des Français, l'immigration aujourd'hui ?

 Najat Vallaud-Belkacem : Gérald Darmanin est un peu contradictoire entre nous puisque d'une certaine façon c'est lui qui porte ce texte. Encore une fois, on parle du 29ème texte de loi depuis 1980, donc quand même une espèce de frénésie à légiférer, qui à tout le moins doit nous interroger sur l'efficacité des politiques, parce que s'il faut reprendre la loi aussi souvent, c'est que vraiment ils sont vraiment pas doués pour la rendre efficace. Donc M. Darmanin, tiens j'allais dire, souffle le chaud et le froid, et en cela il était assez macroniste, mais tout ça n'est pas très cohérent.

Jean-Jacques Bourdin : Projet de loi immigration donc, voté au Sénat, nous allons regarder un petit peu avec vous Najat Vallaud-Belkacem. L'AME par exemple, suppression de l'aide médicale d'État remplacée par l'aide médicale d'urgence. L'argent public était-il gaspillé ? (...)

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