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Par avec Didier Leschi

Avec Didier Leschi, directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration


Avec Didier Leschi, directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration
Les invités

Les grands acteurs de la vie politique s'expriment au micro de Jean-Jacques Bourdin. Retrouvez " L'invité politique" chaque matin à 08h30 sur Sud Radio et en podcast.

Jean-Jacques Bourdin avec Didier Leschi

Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :

"Est-ce que l'immigration aujourd'hui dans notre vie sociale, dans notre vie politique dérange nos esprits ?"

Jean-Jacques Bourdin : Il est 8h33, le plaisir de vous retrouver tous les matins de 8h30 à 9h pour ce rendez-vous politique, ce moment important de la matinée sur Sud radio. A partir de 9h00, vous savez que c'est très simple, 0800 26 300 300, vous pouvez réagir et répondre à toutes les questions et témoigner surtout. Témoigner de raconter ce que vous vivez. Ce matin nous avons parlé immigration, intégration. Avec notre invité, et je suis très heureux de recevoir Didier Leschi qui est directeur général de l'office français de l'immigration et de l'intégration. C'est un sujet majeur, c'est le sujet majeur des prochaines années, l'immigration. Didier Leschi bonjour, vous publiez le grand, non, ce grand dérangement, l'immigration en face. C'est une nouvelle édition chez Gallimard de votre ouvrage dans la collection Tract, c'est bien cela. Alors je regarde l'immigration en face. Est-ce que l'immigration aujourd'hui dans notre vie sociale, dans notre vie politique dérange nos esprits ?

Didier Leschi : Oui ça je le crois profondément, c'est pour ça que j'ai appris ça ce grand dérangement au titre de dérangement de l'esprit. Oui parce qu'à chaque fois c'est un débat très technique, il faut être précis, il faut pas se laisser prendre par l'émotion dans un sens ou dans un autre. C'est-à-dire qu'il s'agit pas d'être pour ou contre l'immigration mais de mettre les choses à plat pour essayer de voir les problèmes qui sont effectivement posés et comment les résoudre et ne pas être dans cette idée qu'il ne se passe rien.

Jean-Jacques Bourdin : Alors c'est justement ce que nous allons faire. Si vous êtes là c'est pour essayer de nous aider à comprendre, enfin comprendre, on ne résoudra rien mais au moins nous allons réfléchir à la question de l'immigration. Ce n'est pas renoncer à ces idéaux que de prendre en compte ce qui est possible et ce qui ne l'est pas. C'est ce que vous écrivez, expliquez-vous.

Didier Leschi : Oui bien sûr parce que je crois qu'au-delà de la question du nombre, il y a des conditions sociales de l'accueil, la question de la répartition sur le territoire à la fois en France et en Europe. Il y a les problèmes liés à l'emploi, je pense que pendant très longtemps l'intégration s'est faite par l'emploi, par l'industrie en particulier. Nous avons perdu beaucoup d'emplois industriels et en même temps qu'on a démontré les usines, on a démontré ce qui permettait l'organisation des travailleurs et ça avait une incidence sur l'intégration. Et puis aujourd'hui on a une crise du logement dont tout le monde parle et la question du logement est centrale aussi dans l'intégration. Quand on accumule des personnes qui ont des difficultés sociales, puisque je rappelle que malheureusement un peu plus de 30% des ménages immigrés vivent en dessous du seuil de pauvreté et beaucoup sont dans le logement social, et bien on n'aide pas à l'intégration et tout ça se conjugue et donc mettre à plat et dire que ce n'est pas renoncer à ces idéaux que de regarder les difficultés sociales que peuvent poser des flux migratoires, et bien je pense que c'est le bon sens.

"Y a-t-il une voie entre celles et ceux qui pensent que la France est assiégée au bord de la submersion et celles et ceux qui pensent que l'accueil est un devoir d'humanité ?"

Jean-Jacques Bourdin : Bien, Didier Leschi, j'ai une question qui est à mon avis essentielle. Y a-t-il une voie entre celles et ceux qui pensent que la France est assiégée au bord de la submersion et celles et ceux qui pensent que l'accueil est un devoir d'humanité ?

Didier Leschi : Je pense que l'accueil est un devoir d'humanité pour ceux qui fuient et qu'on appelle, je dirais qu'on a appelé avant très longtemps les réfugiés politiques ou ceux qui sont victimes des guerres. La difficulté que nous avons aujourd'hui c'est qu'on a plusieurs voies d'immigration. On a une immigration étudiante, un peu plus de 104 000 l'année dernière, on a une immigration de travail qui se développe, plus de 50 000 personnes l'année dernière et donc c'est peut-être une bonne nouvelle et c'est une bonne nouvelle du point de vue de notre économie mais nous avons une difficulté, c'est ce qu'on appelle la demande d'asile. Dans cette demande d'asile, l'examen des dossiers individuels faits par l'OFPRA, par l'Office français pour les réfugiés et les apatrides, montre que, disons, les deux tiers ou les trois quarts suivant les années des personnes qui s'inscrivent comme demandeuse d'asile ne relèvent pas de l'asile.

"Combien de demandes d'asile en France depuis le début de l'année ?"

Jean-Jacques Bourdin : Ne relèvent pas de l'asile. Alors justement, les faits sont implacables, regardons les chiffres, combien de demandes d'asile en France depuis le début de l'année ?

Didier Leschi : Là on va atteindre les 100 000 depuis le début de l'année, c'est-à-dire qu'on est de nouveau dans toute l'Europe, dans une montée de la demande d'asile des entrées. L'Allemagne a beaucoup plus d'entrées et c'est pour ça que l'Allemagne aujourd'hui a des discussions internes extrêmement vives sur comment on continue d'accueillir. Vous avez vu que la Belgique par exemple dit qu'elle ne peut plus héberger les demandeurs d'asile hommes célibataires. 100 000 depuis le début de l'année, ça fait qu'on va arriver à 140 ou 150 000 à la fin de l'année. Absolument. Et la difficulté…

Jean-Jacques Bourdin : Plus encore qu'en 2022 qui était déjà une année record.

Didier Leschi : Oui, je pense qu'on va être dans une année extrêmement importante. La difficulté que nous avons, c'est que (…)

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