Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-François Aquili. Jean-François Aquili, votre invité politique ce matin, et Patrick Cannaire, sénateur socialiste du Nord et président du groupe socialiste au Sénat.
- Bonjour, Patrick Cannaire. Bonjour, Jean-François Aquili. Et bienvenue. Nous allons essayer de comprendre avec vous si nous allons avoir un jour un budget et si le Parti socialiste va appuyer, vous savez, sur le bouton.
- Mais tout d'abord, Patrick Cannaire, cette question, après le scandale des poupées sexuelles à caractère pédocriminel vendu en ligne, faut-il interdire cette plateforme Shein en France ? Je ne sais pas si on peut l'interdire sur un plan juridique. Vous savez, c'est le pire de la mondialisation, finalement, qu'on est en train de regarder avec des yeux horrifiés.
- Cette histoire de poupées... Enfin, poupées, d'ailleurs... Quand on s'excuse d'une vraie poupée pour les enfants, là, on est sur un...
- Un objet sexuel monstrueux. C'est abject. Abject. Donc, en tout cas, moi, je suis pour que les Français boycottent cette... Ces différentes plateformes, parce qu'il y a aussi...
- Ça serait une réponse, le boycott, hein. Pardon ? Ça serait la bonne réponse, le boycott, à vos yeux.
- C'est une bonne réponse. Je sais pas si les Français vont le faire. Vous savez qu'il y a 23 millions de Français qui sont clients. Moi, quand j'ai vu ce chiffre, je me suis dit...
- C'est atroce, quoi, parce que c'est acheter des produits pas chers, qu'on va acheter. C'est la fast fashion.
- C'est... On peut pas acheter un jean à 2 euros ou 3 euros, quoi. Ça signifie qu'il y a des gamins qui sont en train de produire en Chine et qui sont payés quelques centimes.
- Donc c'est insupportable. Pour moi, c'est le contraire de la consommation citoyenne, de la consommation responsable. C'est abject. Abject. Il n'y a pas d'autre mot.
- Mais Patrick Caner, quand vous voyez le patron du BHV qui maintient demain l'ouverture de Chine à Paris, il y a une très forte forme de contradiction là-dedans.
- Vous avez vu l'affiche ? Qui l'a posée sur le BHV ? Alors je sais bien que le BHV est en difficulté, semble-t-il. Bon, très bien. Mais comme d'autres enseignent, on le sait bien.
- Il affiche avec le patron de Chine en disant « l'affiche qu'on n'aurait pas dû faire ». C'est ça, le titre de l'affiche. C'est une provocation.
- Et il a beau dire ce qu'il veut, amener Chine dans un corner... C'est comme ça qu'on appelle les espaces réservés à des partenaires dans les grandes surfaces, dans un corner spécialisé.
- C'est contraire à l'image qu'on a, nous, de la production de qualité, de la production française ou européenne. C'est ramener le loup dans la bergerie. Le loup dans la bergerie.
- Donc je ne comprends pas comment une boîte aussi importante, face à l'hôtel de ville de Paris, puisse s'amuser, entre guillemets, à ce type de débordement.
- Pour moi, le boycott, en tout cas ne pas acheter... Parce que le mot « boycott » a aussi des relents.
- De ne pas acheter chez Chine, ou à AliExpress, ou à Temu, ou à Wish, les trois autres grandes plateformes, ce sera un acte citoyen.
- Encore une question, parce que ça raconte ce qu'est la décision publique aujourd'hui, Patrick Kanner.
- Quand Roland Lescure dit « en cas de récidive, on va interdire », est-ce qu'il ne faut pas aujourd'hui que les politiques frappent plus fort ? Alors, la question, c'est avec quels moyens juridiques ? Il y a les directives européennes, la liberté du commerce, ça existe.
- Notamment, si on ne vend pas à perte. Donc, moi, je ne suis pas un spécialiste, je vous l'avoue, M. Akili, mais je considère qu'il faudrait faire une analyse juridique précise.
- J'ai bien vu la réaction très rapide de M. Lescure. Est-ce qu'elle repose sur une base, des fondements qui lui permettent de dire cela ? Je n'en suis pas certain.
- En tout cas, il y a une prise de conscience. Il y a une prise de conscience pour dire que là, ça va trop loin.
- Et peut-être qu'il y aura un électrochoc.
- C'est-à-dire chez les consommateurs. Parce que si on veut éviter Chine et compagnie, il faut que les consommateurs fassent leur...
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