Retranscription des premières minutes :
- Midi 14h, Sud Radio. La France dans tous ses états, le face-à-face.
- Eh bien nous sommes avec un ami de la maison, Alexandre Jardin, qui a tenu l'antenne avec des scores d'audience absolument mirifiques, et qui vient aujourd'hui nous parler de son engagement politique. Enfin il vient nous parler de la France.
- Alexandre Jardin est un témoin exceptionnel de ta France Soudan. Alors l'émission s'appelle « La France dans tous ses états ».
- Alexandre Jardin connaît la France dans tous les états, plus ceux que lui connaît, qu'il est seul à connaître, et notamment sur le malaise, j'allais dire, du peuple français, de cette France d'en bas. Il y a mille façons de la définir.
- Alors Alexandre Jardin, au bout des mois, on a attendu la fin octobre pour vous inviter, parce qu'on est sûr qu'il n'y aurait pas de tomates sur le marché.
- Parce que je vous ai vu une fois arriver chez Marc-Olivier Fogel avec des tomates, et en lancer une, alors il ne s'est pas pris dans la poire, en disant « Si les questions sont mauvaises, j'envoie la tomate ». Alors j'espère que vous n'êtes pas venu.
- Il y a des tomates, il y a avec des fraises, mais enfin peut-être éventuellement du louga, peu importe.
- On va discuter à bâton rompu sur vos engagements, votre vie, votre témoignage, votre vie de romancier.
- Vous avez écrit des choses absolument délicieuses, mais là vous êtes un homme en colère.
- Je vous ai vu l'autre jour sur RMC pousser un coup de gueule contre vos copains Pierre Rondeau, puisque j'ai connu cette maison.
- Vous étiez pas simplement énervé, parce que vous en avez marre de quoi ? Qu'on assimile ? Du mépris.
- Voilà. En fait, le mot « populisme » vous emmerde.
- Voilà. Parce que c'est un mot de mépris.
- Et au stade où on en est dans ce pays, où on rétablit une conversation démocratique entre gens bien, qui ne s'insultent pas, et il y aura un chemin de sortie, où on en passe par la disqualification de l'autre avec un vocabulaire insultant.
- Et je me fais une très haute idée de la démocratie.
- En démocratie, on ne s'insulte pas.
- Je veux dire, on écoute, même si c'est compliqué, ce qu'est l'autre.
- Même s'il dit des choses qui vous irritent.
- Et donc, effectivement, je ne laisserai jamais passer une insulte, parce qu'on représente des mouvements qui sont fondamentalement démocrates.
- Mais viscéralement démocrates.
- C'est-à-dire que c'est bien parce qu'on a un problème de démocratie, de connexion avec le bas du peuple et le haut du système, qu'on est en crise.
- Je dirais même littéralement démocrate, puisque démocrate, il y a une signification précise qui signifie que c'est la décision du peuple.
- La volonté du peuple.
- Le souverain, les gens qui nous écoutent.
- Et le souverain doit être respecté.
- Mais Alexandre Jardin, le mot populiste, pour vous, c'est une insulte ? C'est toujours employé par les gens qui l'emploient comme une forme d'insulte.
- Et je ne traite pas le macronisme de populisme.
- Ça correspond relativement à la définition.
- Mais pourquoi vous ne me voyez jamais l'employer ? Je ne traite pas tous les gens qui se flattent les bas instincts.
- Et les peurs des gens avec ce terme.
- Alors qu'ils sont partout aujourd'hui sur l'échiquier politique.
- Mais simplement, on sait que c'est un mot qui est dégradant.
- C'est peut-être lié au fait, Alexandre, qu'avec cette régression de la connaissance de la langue française, on confond démagogie qui est une réalité.
- Et les gens qui en général dénoncent le populisme sont souvent des gens qui ont fait preuve de démagogie plus qu'une fois.
- Dans les grandes largeurs ? Ils n'ont de leçon à donner à personne.
- Mais on voit bien que, de toute façon, il y a un problème sur l'ensemble du spectre politique.
- Il n'y a plus aujourd'hui un populisme quelque part.
- Il s'est infiltré dans la totalité du discours.
- Parce qu'on a quitté, tout simplement, l'obsession de respecter les gens qui nous écoutent.
- Ils essayent de dire des choses, désespérément, avec le peu d'espace qu'on leur laisse.
- Et nous, ce qu'on va accompagner avec les gueux, je vais vous dire ce qui se passe à 16h...
Transcription générée par IA