Retranscription des premières minutes :
- Nous devons en revanche continuer à enseigner la prévention du suicide, ce qui pourrait devenir impossible si le délit d'entrave à l'aide à mourir prévu dans la proposition de loi était voté.
- Ces propos ressortent de la tribune publiée dans le Figaro le 20 avril dernier à la demande des professionnels de santé.
- Vous avez compris le débat, nous vous posons la question sur le compte X de Sud Radio.
- Souhaitez-vous la légalisation de l'aide à mourir pratiquée par le personnel médical ? Eh bien vous dites non à 72% et vous êtes nombreux à répondre à la consultation sur le compte X de Sud Radio.
- Merci mille fois Claire Fourcade, médecin en soins palliatifs à Narbonne, présidente de l'association française d'accompagnement et de soins palliatifs, auteure d'un journal de la fin de vie publié chez Fayard également.
- Madame Fourcade, juste une réaction déjà de Philippe Bilger qui va certainement vous amener sur la première question.
- Alors d'abord...
- D'abord, il est évident que je ne me permettrai pas de manière péremptoire d'énoncer un avis comme si j'étais dépositaire d'un décret sur la vie et la mort.
- Mais en ce qui me concerne, évidemment, je crois pouvoir dire que je ne serai jamais favorable pour mon propre compte à quelque chose qui relèverait de ce qu'on prétend faire proposition de loi, alors que par ailleurs, et je termine là-dessus, au-delà des problèmes de conscience que chacun peut avoir, je suis très sensible à la qualité des gens qui ont formulé leur appréciation d'abord sur le rôle capital des soins palliatifs.
- Et j'ai beaucoup apprécié le livre de Madame Fourcade et d'autres professionnels, Philippe Juvin et d'autres encore, Jean Léonard.
- qui ont montré à quel point, comme le dit Philippe Juvin, il y a le flou des critères et le vertige des cas, et en particulier le flou de certaines notions graves, incurables, phases avancées qui peuvent entraîner des dérives presque inéluctables. Et donc j'approuve la distinction du palliatif qu'a voulu le Premier ministre avec l'euthanasie pour aller vite.
- Et maintenant, je laisse la parole à mes amis et surtout à Madame Fourcade.
- Claire Fourcade, il est clair que cette pratique ne se fait pas souvent. Nous entendons des exemples en disant le médecin a aidé, mais c'est de l'officieux.
- Là, il s'agit de le rendre officiel. Ce n'est pas ça ? Ce n'est pas aussi simple que je veux bien le croire ? Alors bien sûr que ce n'est pas simple. Dès qu'on déplie un petit peu cette question qui, de loin, pourrait avoir l'air simple, elle est en fait extrêmement complexe.
- Et on voit que dans les discussions autour de ce projet, ça soulève une quantité d'interrogations. Ce sujet, je dirais, plus on s'en approche et plus il est compliqué.
- Et on voit que les députés qui ont voté cet après-midi le délit d'entrave dont vous parliez en introduction, il a été confirmé cet après-midi par la Commission des affaires sociales.
- On voit bien la difficulté à mettre des limites. Est-ce que la loi peut répondre à la question de la souffrance ? Qu'est-ce que nous, comme société, nous voulons répondre à celui qui demande à mourir ? On voit bien à quel point ces questions sont complexes.
- René Chiche ? Oui. Non.
- Ce sujet tellement complexe et qui, c'est vrai, concerne chacun au niveau de sa conscience, de ses convictions même religieuses, spirituelles, etc.
- Mais il n'empêche que moi, je suis plutôt favorable à l'aide médicale à mourir.
- Parce que parfois, lorsque des personnes ont des maux tellement irrémédiables et des souffrances effroyables, je me demande parfois, moi c'est ma position, je me demande si la personne, si elle est...
- Si elle est consciente, bien sûr, si elle demande vraiment ce droit à mourir et de partir dans des conditions parce qu'elle n'en peut plus, en gros.
- Moi, je crois que c'est un élément plutôt positif. Il y a pas mal de pays européens, d'ailleurs, qui ont accepté ce principe. Moi, je suis plutôt favorable.
- Alors, Claire Fourcade, pour aller dans le sens de René Chiche, je vais juste vous reprendre l'exemple de quelqu'un que je connais bien, puisque j'ai partagé la même maison que lui en...
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