Retranscription des premières minutes :
- « Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Maxime Liedot. » Et on poursuit en cette période de fête et en ces jours si particuliers où ça sent encore le foie gras, le sapin, le cadeau, les odeurs de Noël qu'on aime tant et où on a ouvert quelques cadeaux.
- Et peut-être d'ailleurs que vous avez l'un de ces livres.
- Bonjour Carvin Spire.
- Bonjour Maxime.
- Merci beaucoup d'être avec nous ce matin.
- Je suis très heureux de vous recevoir pendant de longues minutes, de très longues minutes, parce que c'est vrai que Romain Garry est un auteur universel et vous avez écrit une trilogie absolument passionnante qui s'appelle « Monsieur Romain Garry ».
- Vous balayez toutes les périodes de sa vie.
- Comment on fait pour, comment on tombe, j'ai envie de dire, dans la marmite Romain Garry quand on est petit ? Eh bien, c'est une rencontre de lecteur, une rencontre, dans mon cas, à l'âge de 18 ou 20 ans, avec une œuvre sensible, humaniste, comme vous l'avez dit, plurielle.
- C'est la lecture de la promesse de l'aube, de la vie devant soi.
- La rencontre avec la très belle biographie que lui a consacrée Dominique Bonnat.
- Et puis le sentiment que ce noué-là, à la lecture d'une œuvre, au contact d'une œuvre et d'un imaginaire, que ce noué-là a une forme de dette, de dette envers un auteur.
- Et c'est quelque chose de rare dans une vie, de s'estimer redevable de quelqu'un, quand il nous fait grandir, quand il nous fait grandir, plaçant plus haut que tout le pouvoir de l'imaginaire, plaçant plus haut que tout la conviction qu'il faut se délier de ses identités pour exister.
- Et pleinement, et profondément.
- Et cette conviction-là, cette force-là, cette volonté sans cesse recommencer, c'est toute la leçon d'humanisme que nous offre Romain Garry.
- Et j'ai eu le sentiment que tout ce qu'il nous disait, d'être en but face au déterminisme, lutter contre les lois de la nature, comme le dit le personnage de Momo dans La vie devant soi, tout cela était éminemment actuel.
- C'était une leçon universelle, intemporelle et éminemment actuelle.
- J'ai contracté cette dette envers Garry, qui m'a fait grandir, qui a construit mon parcours universitaire, et qui a guidé mes premiers travaux d'écriture, ce petit atelier d'écriture dont vous venez de parler.
- C'est cette dette dont je cherche aujourd'hui à m'acquitter, en lui rendant hommage.
- Pour tous ceux qui nous écoutent, Romain Garry est forcément un visage, un nom, un prénom, un scandale connu, une compagne connue aussi, on pense à Gene Seberg, sur laquelle on aura le temps de revenir.
- Mais vous parliez d'un héritage.
- Aujourd'hui, selon vous, qu'est-ce qui fait que Romain Garry encore sait chaque année des milliers et des milliers d'exemplaires qui continuent à être vendus, achetés, étudiés, partagés ? Qu'est-ce qu'il a laissé outre l'héritage personnel que vous évoquez ? Pourquoi est-il si populaire encore aujourd'hui, Romain Garry ? Je pense qu'il a capté quelque chose de son époque et qu'il a restitué en majesté, en utilisant des allégories, des paraboles, des images littéraires, pour faire simple.
- Et ce recours à des images, par exemple, on a parlé de Momo, et de cette façon qu'il a de lutter contre les lois de la nature, contre les déterminismes identitaires, contre ce qui nous cantonne à des étiquettes.
- C'est aussi, et vous le dites très bien, une volonté de fuir en permanence, mine de rien, Romain Garry, parce qu'il y a l'affirmation de certaines idées, mais c'est aussi ça, peut-être, qui nous enseigne, c'est le côté universel, c'est-à-dire de refuser à chaque fois l'enfermement dans une case.
- Quelle qu'elle soit, que ce soit physique, que ce soit morale, que ce soit identitaire, que ce soit religieux, que ce soit politique, on en parlera, c'est quand même quelqu'un qui a eu une seule fidélité politique, arrêtez-moi si je me trompe, mais ça a été le général de Gaulle, en réalité, et à chaque fois, il a fait en sorte de sortir de la case, peut-être même parfois par provocation, c'est-à-dire de dire, je suis libre, éminemment libre.
- Oui, il le dit, c'est très juste ce que vous rappelez, il le dit avec ces mots, je...
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