Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, la santé en mouvement, Vanessa Pérez.
- Bonjour et bienvenue dans la santé en mouvement, l'émission pour prendre soin de vous au quotidien.
- Et aujourd'hui nous allons parler de la fin de vie et du droit de l'aide à mourir dans le contexte de la proposition de loi votée cette semaine à l'Assemblée Nationale.
- Avec nos invités nous tenterons de comprendre quels sont les enjeux autour de la loi et surtout comment elle peut être vécue, que l'on soit patient, aidant ou professionnel de santé.
- Nous verrons également comment accompagner au mieux nos aînés sur cette dernière étape et si le choix entre EHPAD, domicile ou hôpital est encore possible à cette étape de la vie.
- La santé en mouvement spéciale fin de vie et aide à mourir c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
- Sud Radio, la santé en mouvement, Vanessa Pérez.
- Et pour commencer cette émission j'ai le plaisir d'accueillir Monique Girard avec toute son énergie.
- Monique bonjour, vous êtes gériatre et membre actif de l'association M-Core, qui est l'association qui représente au niveau national.
- l'ensemble des médecins du secteur médico-social.
- Alors Monique, pour commencer, quand on parle du droit à l'aide à mourir, j'aimerais que vous nous expliquiez comment on peut ressentir cette loi qui a été votée, que l'on soit un patient âgé, que l'on soit un médecin ou que l'on soit membre d'une famille.
- Le patient âgé qui est le résident dans nos EHPAD, très souvent se voit comme une charme, se voit comme quelqu'un qui a fini sa vie, qui n'a plus d'utilité.
- Et ça le plus souvent lorsqu'ils atteignent le grand âge.
- Nos résidents, ils sont très âgés, 87 ans en moyenne, porteurs de polypathologies et avec une énorme perte d'autonomie.
- Et cette perte d'autonomie, elle peut être physique, elle peut être psychique, et elle pèse beaucoup sur la vie de nos résidents, et notamment en fin de vie.
- Donc il y a cette notion de « je suis plus utile à la société, je suis plus utile à ma famille » et également « je suis une charge financière ou humaine pour ma famille ».
- De notre côté, les familles elles-mêmes, les proches, le plus souvent ils sont dans le fait d'accompagner, d'avoir une vie, une prise en soins, pour leur aîné, qui soit de bonne qualité.
- Mais malheureusement, la situation dans les EHPAD, elle est très très hétérogène, et notamment sur l'accompagnement de fin de vie.
- Et nos soignants, et je parle aussi bien des soignants que des non-soignants qui sont autour de nos résidents, ils ne sont pas assez formés.
- Ils ont beau mettre toute leur humanité, tout leur cœur dans cet accompagnement, mais ils ne sont pas assez formés. Nous manquons de moyens.
- Le vote de la première partie de la loi est une bonne nouvelle pour nous par rapport à un plan de développement des soins palliatifs.
- Mais vous n'avez pas le sentiment, Monique, que certains résidents, justement, qui sont dans cette culpabilité de vivre encore et d'être un poids pour leur famille, pour la société, vous disent « bah écoutez, moi je suis éligible, alors allez-y, on arrête tout ». Ce n'est pas un risque, ça ? Alors il faut savoir qu'effectivement, 50% de nos résidents sont atteints de pathologies évoluées, très évoluées, souvent.
- Mais par contre, 70% de nos résidents présentent des troubles cognitifs à des degrés plus ou moins importants.
- Et lorsqu'on va décider, lorsque ce droit à mourir doit dépendre d'une décision, libre, éclairée, avec toutes les facultés de discernement possibles, ça n'est pas quelque chose qui est applicable dans nos EHPAD.
- Et notamment, les termes de la loi sont assez flous là-dessus parce que les facultés de discernement telles que nous, nous les évaluons dans nos EHPAD, le mode de discernement n'est pas explicité.
- Le mode de discernement n'est pas réaliste sur ces modalités de la loi.
- Alors justement, vous parlez de ces critères, mais il y a d'autres critères qui laissent une place importante à la subjectivité du médecin ou du patient, comme une affection grave ou le pronostic vital.
- Est-ce qu'on ne risque pas des contentions avec les familles justement sur cette ambiguïté ? Effectivement, je...
Transcription générée par IA