Retranscription des premières minutes :
- En toute vérité, chaque dimanche entre 11h et midi sur Sud Radio, sécurité, économie numérique, immigration, écologie.
- Pendant une heure chaque semaine, nous débattons sans tabou des grands enjeux pour la France d'aujourd'hui et de demain.
- Et cette semaine, nous revenons sur le terrible drame survenu au collège Françoise Dolto de Nogent, où une surveillante, Mélanie, a été poignardée mortellement par un adolescent de 14 ans.
- Pour en discuter avec nous, Myriam Meyer, professeure de lettres et de latin, auteure du livre « Wesh, Madame » aux éditions Robert Laffont, et le sociologue Hugues Lagrange, directeur de recherche au CNRS.
- Il est l'auteur de « La peine et le plaisir » aux éditions PUF, dans lequel il analyse les pathologies du monde occidental, notamment les phénomènes d'addiction et de dépression.
- L'école est-elle victime d'une crise de civilisation, voire de décivilisation ? Comment expliquer la montée des violences ? Dans les institutions scolaires, mais aussi partout dans la société, faut-il faire un lien avec l'explosion des maladies mentales ? Pourquoi ce phénomène touche-t-il particulièrement les sociétés occidentales ? Tout de suite, les réponses de Myriam Meyer et Hugues Lagrange, en toute vérité.
- Myriam Meyer, Hugues Lagrange, bonjour.
- Bonjour.
- Un ravi de vous recevoir ce matin pour parler, hélas, de ce drame.
- Absolue, à nos gens, avec cette surveillante assassinée à coups de couteau par un jeune élève.
- Aujourd'hui, on commence à compter les morts à l'école, au collège.
- Vous qui êtes professeur, Myriam Meyer, qu'est-ce que vous ressentez quand vous apprenez ce type de tragédie ? Est-ce que ça vous étonne ? Est-ce que ça vous étonne ? Alors, non, ça m'attriste profondément, ça me révolte, mais ça ne m'étonne pas, comme je le disais tout à l'heure à M. Lagrange, je suis même surprise qu'il n'y en ait pas plus.
- Au quotidien, nous rencontrons très souvent ce genre de cas où un élève a un couteau dans son sac, un cutter, etc.
- Rien qu'hier, sur le groupe Les Stylos Rouges, qui est un groupe Facebook de professeurs, il y avait 6 à 7 témoignages.
- De ce type.
- Donc, je ne suis pas du tout surprise.
- En revanche, je suis très agacée de voir que les réactions politiques et les analyses des politiques ne sont absolument pas à la hauteur de la gravité de ce qui se déroule à l'éducation nationale depuis maintenant plusieurs années.
- Alors, les réactions, c'est beaucoup de...
- On y reviendra d'ailleurs avec Hugues Lagrange, mais beaucoup de solutions techniques, voire technocratiques.
- On parle de nouveau des portiques de sécurité.
- Effectivement, vous avez dit que ce n'est pas à la hauteur.
- Est-ce qu'on donne des réponses techniques, finalement, à un malaise beaucoup plus profond, beaucoup plus structurel ? Je parlais dans l'introduction de crises de civilisation.
- Alors, je disais, est-ce que ça touche l'école ? En réalité, ça touche probablement toute la société.
- Est-ce que c'est ça qu'on a en face de nous ? Finalement, vous dites que les réponses des politiques sont décevantes, mais c'est face à une crise de civilisation.
- Est-ce qu'il y a une réponse politique immédiate, justement ? Je lisais, là, sous la plume de Joachim Le Floch-Imad, une très belle formule.
- Il dit...
- Il disait que l'heure n'était pas à sécuriser l'enfer, mais à reconstruire une société malade.
- Alors, évidemment qu'on ne va pas cracher sur des petites solutions.
- Les portiques de sécurité, c'est formidable, c'est très bien.
- Sauf que dans les faits, ce n'est pas du tout pratique.
- C'est négliger le fait qu'il y a énormément d'armes qui ne sonneraient pas aux portiques de sécurité.
- Il faut rappeler que dans ce drame, il y avait des gendarmes.
- C'était en plein contrôle.
- En plus, oui.
- Quelqu'un qui a la volonté de tuer, on imagine que ce ne sont pas les portiques...
- qui l'en empêchent, d'autant plus qu'il peut tuer à l'intérieur de l'établissement, mais aussi à l'extérieur.
- Oui, écoutez, il y a encore 15 jours, il y a des élèves qui ont pris une porte et qui l'ont jetée sur un groupe de professeurs du haut du quatrième étage.
- Quand on veut faire du mal, on peut trouver à peu près n'importe quel moyen.
- On ne manque pas d'équipement dans une...
Transcription générée par IA